LA PERSISTANCE DE LA MÉMOIRE de DALI
Publié le 12/09/2012
Extrait du document
Fondues, elles ne peuvent plus nous donner la mesure du temps dont la course est définitivement et arbitrairement arrêtée. Cette évocation d'un temps immobile, étiré, associée à la vacuité d'un univers hanté dont les rares présences évoquent le sommeil ...
«
lA PERSISTANCE
DE lA MÉMOIRE
1931
Peintre espagnol
Analyse
~ Dans un paysage désert sont représentés des
objets étranges issu s de la réalité quotidienne ,
mais déformés comme sous l'effet délirant d' un
rêve .
Rien ne permet d'identifier avec certitude
cet espace où tout semble immobile : le lieu ,
d
ése rt minéral ou sous-marin , évoque l'univer s
des limbes et de l'inconscient.
Il est figuré tel une
plage dominée par une falai se abrupte, au pied
de laquelle une mer limpide et calme évo que une
froide journée d' hiver.
À gauche , un socle où s'é l ève un arbre sec à
l 'unique branche duquel est
accroc hée une
montre
molle , comme fondue sou s l'e ffet d 'une
chaleur trop intense.
Deux autres montres tout
aussi molle s gisent au pied de l'arbre : l' une
paraît
glisser du socle, l 'autre est pos ée sur une
étrange
forme grisâtre dan s le pli de laquelle
poussent
de longs cils.
Ce volume évocateur du
sommeil et dont on ne peut que remarquer la
similitude avec le profil de Dalf lui-m ême , était
déjà apparu dans L e Grand Masturbateur de 1929 .
Une seule de ces montres n'a pas encore subi le
phénomène de fusion.
En revanche , le boîtier est
ne siècle
Surréalisme
Huile sur toile 24 x 33 cm
envahi par un grouillement de fourmis qui laisse
imaginer une improbable corruption.
Ces mon
tres molle s traduisent la perception floue et
indécise du temps tel qu 'il est ressenti dans nos
rêves.
Fondues , elles ne peuvent plu s nous
donner la mesure du temps dont la course est
définitivement et arbitrairement arrêtée.
Cette
évoca tion d'un temps immobile , étiré, associée à
la vacuité d' un univers hanté dont les rares
présences
évo quent le sommeil , la lenteur ou la
mort , appa raît comme le portra it de l'incon s cient
ou de la mémoire qui , à trave rs le rêve , donne
une crédibilité aux situations les plus irration
nelles .
L'œuvre
[] Signée et datée SALVADOR DALi 1931, cette
œ u vre a fait l'obj et d'un don anonyme au Museum
of Modem Art de New York en 1934.
Les « taches sur les murs » de Vinci et de Dali
+ Dans ses écrits, Léonard de Vinci rapporte
qu'il s'arrêtait souvent
de travailler pour observer
les taches d'humidité sur un mur et qu 'apparais
sait
alors à son esprit tout un monde de formes
qui lui suggéraient les thèmes de ses dessins et de
ses paysages .
Dalî
se réfère à un travail analogue, bien que
ses objectifs soient tout à fait différents , quand il
suscite les hallucinations qui , seîon son témoi
gnage, le poursuivent depuis l'enfance.
Le
peintre catalan décrivait ainsi ses impressions :
« Au plafond de mon école sor dide, de grandes
taches brunes d'humidité suggéraient
à mon
imagination des nuages , puis des images plus
concrètes, dotées d'une présence.
Je retrouvais
sans le vouloir les images du jour précédent et
perfectionnais
ainsi ces hallucinations ».
Du même peintre : PICTO 996 et 998 Photo Museum of Modern Art, New York.
© Nardini Editore.
1992 .
VPC Larouss e-Laff ont pour l'édition française 1992 0 DEMART PROARTE B.V., 1992.
15-36.
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