LA PEINTURE SYMBOLISTE
Publié le 13/06/2011
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Aux sources du symbolisme, on trouve les recherches menées par quelques «illuminés«, comme ils se nomment eux-mêmes, à la fin duXVIIIe siècle. Parmi ceux-ci, on pourrait citer le Suisse Johann Füssli (1741 - 1825) et son célèbre Cauchemar (1782), ainsi que le poète et peintre William Blake (1757-1827), sans doute le plus remarquable. Au matérialisme de l'époque qui précède, qui s'adresse aux sens, il oppose un art cherchant à répondre aux désirs profonds de l'âme. Sa peinture religieuse, hantée de visions et traversée d'une lumière surnaturelle, répond à l'inquiétude d'une époque en mal de spiritualité.
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LES PRÉCURSEURS ANGLAIS
• À vrai dire, les peintres n'ont pas attendu Albert Aurier pour explorer les profondeurs de l'âme.Après William Blake et certains romantiques comme l'Allemand Caspar David Friedrich (1774-1840), la première écoleà s'aventurer dans cette voie est anglaise.
LES PRÉRAPHAÉLITESC'est en 1848 que naît la Confrérie des préraphaélites, animée par de très jeunes gens.
• Les plus célèbres sont Dante Gabriel Rossetti (1828-1882) (Lady With, 1864-1868), John Everett Millais(18291896) et William Hunt (18271910).
Tentant de revenir à une peinture spirituelle comme on la pratiquait auMoyen Âge, ils trouvent leur bréviaire dans le recueil des Modem Pointers du critique John Ruskin.
Celui-ci voit dansl'art une mission : «suivre le chemin que trace la nature, en recherchant l'empreinte du doigt de Dieu».
C'est unenature animée, hantée par la présence discrète du divin, qu'ils tentent de représenter.
La spiritualité des sujets, desattitudes, est dès lors un moyen de parvenir à capter cette présence : d'où les corps éthérés, les poses rêveuses,les personnages allégoriques tentant de restituer une atmosphère spirituelle.
• Les thèmes, souvent religieux, évoquent un Moyen Âge idéal, mais aussi les légendes celtes d'Ossian, l'Angleterrevictorienne et certaines pièces de Shakespeare : le chef-d'oeuvre du groupe est sans doute l'Ophélie de Millais(1851), diaphane apparition de la jeune fille noyée.
• La quête de spiritualité n'exclut pas la peinture de plein air, et, par rapport aux principes prônés par la RoyalAcademy, les toiles des préraphaélites se signalent par une fraîcheur de couleurs encore avivée par le refus du clair-obscur.
EDWARD BURNE-JONES (1833-1898) La Confrérie est dissoute en 1853, mais elle continue d'influencer des peintresanglais qui se tiendront à lamarge du mouvement symboliste en gestation.Parmi eux, Edward Burne-Jones est sans doute le plus intéressant (La Princesse endormie, sd).
Libéré du cadrecontraignant de l'imitation des primitifs italiens, il rompt à la fois avec la perspective et avec un certain réalisme,pour explorer le fantastique (L'Enchantement de Merlin, 1874).
Mais il garde de ses prédécesseurs le goût des poseshiératiques et une fascination pour les figures de la femme et de la mort.
Aubrey BEARDSLEY (1872-1898) Avant de disparaître prématurément, le graveur et illustrateur Aubrey Beardsleypousse cette fascination jusqu'à l'extrême, avec les étonnantes gravures de la Salomé d'Oscar Wilde (1893).
Lesaplats en noir et blanc de ses dessins laissent de côté tout réalisme au profit d'une stylisation extrême, cependantque la dimension démoniaque donne à son érotisme morbide une puissance qui fait scandale (Comment sir Tristanprit le philtre d'amour, 1893).
L'ÉCOLE FRANÇAISE
Gustave Moreau
Fils d'architecte, il s'inscrit à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris et, à partir de 1848, il étudie avec le peintre ThéodoreChassériau.
Ses premiers tableaux à sujet historique et littéraire s'inspirent du style grandiloquent et du chromatismedes peintures à fresque de Chassériau.
Son voyage en Italie (1857) est fondamental pour sa formation.
Il yrencontre Edgar Degas et Pierre Puvis de Chavannes et y étudie les oeuvres des grands maîtres.
Après une premièrephase encore imprégnée de classicisme (Oedipe et le sphinx, 1864, New York, Metropolitan Museum; Orphée, Paris,Musée d'Orsay), son style atteint vers 1870 sa pleine maturité (Salomé, 1870, Paris, coll.
R.Lebel; Hercule etl'hydre, vers 1876, Chicago, coll.
R.L.
Feigen).
Dès lors, ses compositions se font de plus en plus complexes: deséléments tirés de la mythologie, de l'histoire et des récits bibliques se fondent de façon très suggestive, en créantune atmosphère à la fois sensuelle et mystique (Les licornes, 1885, Paris, Mus.Moreau; Le sphinx victorieux, 1888,Neuss, Clemens-Sels-Museum; Jupiter et Sémélé, 1896, Paris, Musée Moreau).
Les illustrations des Fables de LaFontaine, les esquisses à l'huile, et les aquarelles, illustrent de façon exemplaire ce talent pour la transfigurationfantastique.
Les mêmes thèmes se répètent de manière presque obsédante, et le même tableau est repris parfois àdes années de distance de sa première version, tandis que dans d'autres cas les oeuvres restent inachevées.
Sonoeuvre, qui relève du symbolisme, inspirera fortement le surréalisme, comme le reconnaîtront les représentants dumouvement eux-mêmes: André Breton, Salvador Dalí, Max Ernst.
La plupart de ses oeuvres sont conservées auMusée Moreau de Paris, demeure parisienne du peintre.
Peintre français, précurseur du mouvement symboliste.
Originaire d'une famille bourgeoise et cultivée, il est très tôt.
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