La peinture romantique

« – I/ définir romantisme, origines du romantisme « Pour les romantiques, la vie est une œuvre.

» déclare André Maurois.

Dotée d'une sensibilité exacerbée, le romantique recourt à l'art quand il s'agit de laisser surgir son mal-être et ses joies. La peinture romantique est un courant pictural issu du romantisme.

Le romantisme, lui, est un mouvement littéraire et artistique engagé où l’expression des sentiments de l’artiste est prédominante.

Ce courant s’étend de 1790 à 1840 environ.

Cette exaltation de l'individualisme s'étend à toute l'Europe où l'Allemagne, l'Angleterre et la France jouent les premiers rôles. En quoi est-il possible d'assimiler à la peinture romantique un rôle d'exutoire porteur de modernité ? I/ La peinture romantique naît par opposition au néoclassicisme II/ La peinture romantique comme thérapie d'une génération désenchantée III/ Génération dont le leitmotiv rime avec paysage et prouesses de l'imagination L'apparition de la peinture romantique se fait en opposition avec le courant néoclassique.

Populaire depuis le milieu du XVIIIème siècle, le néo-classicisme représente pour les romantiques un modèle à concurrencer, à défier.

Le romantisme, rejetant l'exemple de l'Antiquité gréco-romaine, s'affirme comme une réaction contre la tyrannie du néo-classicisme.

Les artistes romantiques s’opposent aux règles de l’Académie et au carcan des traditions antiques.

Le rêve, la folie, le doute, la peur deviennent leurs sujets de prédilection et s’illustrent à travers des paysages sublimes ou des scènes historiques saisissantes. L'opposition entre classicisme et romantisme s'appuie sur la valeur accordée au Moyen Âge.

Le peintre romantique alimente un fantasme pour cette période qui l'influence beaucoup. Le romantisme montre le besoin d’un retour à l’expression des sentiments refrénée par les règles néoclassiques.

L’artiste ne cherche pas à répondre à une commande.

Son travail est dirigé par son besoin d’imagination et d’expression. L’art doit se débarrasser de toute visée morale.

La création se définit comme une recherche purement plastique avec la volonté de jouer sur les effets picturaux qui parlent à notre sensibilité. La liberté et le hasard nourrissent l’inspiration. Les peintres romantiques revendiquent une rupture complète avec les idées du passé = prééminence de l'individu et de sa personnalité. Pa exemple, les premières toiles d'Eugène Delacroix, déchaînent les sarcasmes et deviennent des manifestes du romantisme.

Delacroix apparaît alors comme le chef de ce mouvement, ce que luimême refusera toujours.

Pourtant, son tableau : Les Massacres de Scio où sont représentées des familles grecques attendant la mort ou l'esclavage fut immédiatement considéré comme un manifeste de la nouvelle peinture romantique, aussi bien en raison de son sujet, résolument moderne, que par son traitement d'une force de facture et de couleurs. Delacroix remet en question les règles de la composition d'un tableau.

Le travail de chaque partie de la surface doit disparaître au profit avant tout de l'effet d'ensemble, Les peintres romantiques reprochent aux peintres classiques de juxtaposer sur la toile des surfaces indépendantes les unes des autres.

Ils veulent accorder le premier rôle à l'ensemble du tableau qui doit être plus expressif grâce à la cohérence du tout.

Pour atteindre cet objectif, le peintre ne pousse pas aussi loin le travail de chaque zone du tableau; certains morceaux restent très enlevés, à peine ébauchés, d'autres prennent de la vigueur par un travail plus poussé. L'effort du peintre ne tend plus prioritairement à représenter une scène plus ou moins conventionnellement et avec toute la richesse des connotations symboliques qu'elle peut véhiculer, mais à réaliser, basé sur l'observation, un compte-rendu autonome qui les satisfasse par le jeu et l'équilibre des masses, des formes, des lignes, des matières et des couleurs, équilibre particulier au sein duquel il s'exprime et qui exprime, transposé, son propre rapport au monde. Quand Delacroix peint sa Mort de Sardanaple, c'est une sensualité jeune et violente qui s'exprime, un désir irrépressible de vie et de désordre.

Sur l'immense toile, ce sont trois siècles de peinture qui sont assassinés et de ce meurtre rituel, c'est une nouvelle vie qui émerge.

Le problème de l'espace ici exposé, c'est celui du siècle.

Il semble à jamais demeurer en suspens : ni dans la théâtralité figée du tableau, ni dans le rêve écarlate qui le motive, et moins encore dans une quelconque réalité.

C'est ce même espace qu'on retrouvera dans la liberté conduisant le peuple.

Ce que Delacroix peint là ce sont ni des mots, ni des idées.

Elle est loin la vieille ut pictura poesis.

C'est la peinture elle-même qui se prend en main et s'émancipe. Contrairement aux néoclassiques chez qui le sujet et le dessin prédominent, Delacroix privilégie l’expression et l’intensité de la couleur, les contrastes et la lumière.

au détriment de la ligne et du dessin défendus par Ingres et les artistes académiques.

A la précision du dessin, Delacroix préfère les larges touches de peinture qui donnent au tableau énergie et mouvement. Vous l'aurez compris, la peinture romantique est une réaction contre les règles stérilisantes de l’académisme et du néo-classicisme.

Le Romantisme ne tient plus compte de ces règles.

Il ne peint plus pour des commanditaires mais pour lui à partir de ses sentiments.

L’œuvre d'art romantique doit être autonome et unique.

Cette idée s'oppose à l’esthétique néo-classique pour qui la raison d être de l’œuvre d'art se trouve dans l’illustration d’un programme théorique. Exemple d’œuvre néoclassique : Les licteurs rapportent à Brutus les corps de ses fils → Cette œuvre est emblématique du néoclassicisme.

La rigidité des lignes de composition, les couleurs et éléments de décor sont eux aussi constitutifs d'un style néoclassique : les formes verticales et horizontales significatives du néoclassique sont présentes à travers les colonnes, les draperies, la civière et les corps des fils décapités.

Les thèmes abordés correspondent à ce qui était attendu de la peinture à l'époque, dans une société française influencée par les Lumières. La référence à la République romaine n'est cependant pas de la part de David un manifeste révolutionnaire ou républicain, puisque l'œuvre a été commandée par les Bâtiments du Roi. D'où vient ce puissant désir d'expression des sentiments, pourquoi les thèmes de la mort, de la solitude et du mal sont-ils tant représentés dans la peinture romantique ? II/ Ce besoin d’exposer ses sentiments peut se comprendre en vue du contexte de l’époque (politique). La peinture romantique née en quelque sorte d'une désillusion.

Le peintre romantique est déçu par l'échec des idées mises en avant dans la philosophie des Lumières.

Le monde meilleur, qui aurait dû naître du triomphe de l'intelligence n'est pas apparu à l'occasion des transformations de la révolution française.

A la place s'est réinstallé le vieux monde auquel la jeunesse est en grande partie étrangère. En réaction, les romantiques veulent un monde nouveau plutôt basé sur les passions et le sentiment. Le romantisme déçu par la Monarchie restaurée, évolue vers une forme libérale avec une tendance à se rebeller contre l'ordre établi.

Au travers de leurs œuvres les artistes affichent des attitudes révolutionnaires.

(2 œuvres) – L’épopée Napoléonienne marque les artistes.

L’empereur est vu comme le héros d’une ère nouvelle.

C’est celui qui a vaincu l’obscurantisme de la monarchie.

Mais après la défaite de Waterloo, la jeune génération d’artiste exprime son désarroi à travers des œuvres montrant un désastre.

Le plus célèbre exemple est le Radeau de la Méduse : Le tableau frappe par sa nouveauté formelle; un ordonnancement pyramidal, commandé par des diagonales, l'accumulation des figures - leur grouillement sur l'espace restreint et en déséquilibre du radeau -et les jeux de lumière: la mer verte, le ciel tempétueux, les reflets jaunes sur les corps des mourants et des morts.

Inspirée d'un naufrage.... »