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LA PEINTURE DE LA PRÉHISTOIRE ET DE L'ANTIQUITÉ

Publié le 24/06/2012

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LA peinture semble Atre aussi vieille que les plus anciennes techniques de l'humanité. Chacun sait aujourd'hui que, dans les temps préhistoriques aussi bien que durant toute l'antiquité, la peinture, non plus que les autres arts, n'avait pas pour objet essentiel de distraire ou de plaire, mais qu'elle jouait, dans des religions plus ou moins imprégnées de magie, un rôle utilitaire: le bison, dont l'homme primitif reproduit l'image sur les parois d'une caverne, c'est la proie qu'il envoûte pour son clan; les danseuses qui s'ébattent sur les murs d'un mastaba d' Egypte, elles sont là pour charmer, dans l'au-delà, le double toujours vivant de leur mattre défunt; et le gracieux éphèbe dont un peintre d'Athènes, quelques années avant les guerres médiques, vers 500 avant J.-C., gravait les traits sur une stèle de marbre, ce n'est pas une vaine apparence, mais bien le mort lui-même que ce portrait eriferme dans ses contours, pour l'empêcher de sortir de sa tombe et de s'en venir troubler les vivants; la fresque de Mari qui représente un sacrifice perpétuait aux yeux de la divinité le souvenir de la piété de son serviteur; enfin, mime dégagée de toute influence magique, la peinture, surtout en Grèce, reste religieuse par un souci d'édification que révèlent clairement et le choix de ses sujets et la place qu'elle occupe dans la décoration des sanctuaires.

« les archéologues de l'avenir retrouvent une dizaine de toiles romantiques dont les signatures auraient disparu, parviendront-ils à distinguer l'un de l'autre leurs auteurs? Certes, pour l'époque grecque au moins, la tradition littéraire nous a transmis les noms des peintres célèbres que tout le monde admirait, elle nous a même donné sur leur vie, leur production et la nature de leur talent des renseignements · que nous recueillons avec une ferz,ente avidité; mais la description d'un tableau ne saurait évoquer que de bien loin ce que l'artiste y a mis de lui-même.

Il n'est donc pas exagéré de dire que, durant les millénaires qui virent rzaître, se développer et mourir les civilisations qui préparèrent la nôtre, il n'est pas un seul peintre dont nous puissions re­ tracer la figure.

Point n'est besoin d'insister sur les regrets que doit éveiller en nous pareille lacune.

Mais, même ainsi décapité, ce qui nous reste garde encore, dans l'ensemble, une haute tenue qui permet à l'historien d'imaginer ta place qu'occupait la peinture dans l'art de l'antiquité.

Et pourtant, les œuvres que nous possédons ne sont pas, sans doute, les plus belles qu'elle ait créées; telle qu'elle est, elle ne mérite J'as moins de retenir notre attention.

Les anciens Grecs, qui ne détestaient pas les discussions futiles, disputaient aux Egyptiens la gloire d'avoir inventé la peinture et, s'ils hésitaient sùr le nom du premier d'entre eux qui couvrit de couleurs une silhouette, ils tombaient à peu près d'accord pour le faire vivre vers le Be siècle avant notre ère.

En fait,. »

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