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La Pastorale, 6e symphonie de Ludwig van Beethoven

Publié le 22/02/2012

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Après 1815, tout s'écroule autour du compositeur. Bonaparte écrasé, Beethoven voit avec horreur la réinstauration d'un régime réactionnaire dirigé par Metternich. D'autre part, le monde germanique se tourne plus volontiers vers l'opéra italien que vers ses propres oeuvres. Peu à peu, privé de ses mécènes, il doit se résoudre à dilapider ses avoirs. Il se replie sur lui-même et dans sa fierté et sa misanthropie, perd tous ses amis. Mais bien plus grave que toute autre chose, il perd petit à petit l'usage de cet organe dont il a tant besoin, l'ouïe. Dès 1816, quand sa surdité sera devenue totale, il délaissera même la parole, ne conununiquant plus avec son entourage qu'au moyen de ses célèbres «cahiers de conversation». Ne pouvant plus juger avec autant d'acuité qu'auparavant de la valeur de ses compositions, il se laisse aller à plus d'audace, plus d'abstraction aussi. Mais bien plus qu'avant encore, c'est sa propre sensibilité qu'il mettra en scène dans ses oeuvres. La technique qu'il exploite à fond peut à peine suffire à ordonner sur les partitions toutes les indications qu'il veut apporter. Le contrepoint qu'on ne pratiquait plus depuis Bach réapparaît sous sa main, ses oeuvres atteignent des tailles colossales dans lesquelles l'aspect percussif n'est pas le moindre palliatif à sa surdité. La Missa solemnis (1823) et la 9e symphonie avec son final choral sur l'Ode à la joie de Schiller atteignent des sommets de lyrisme qu'on ne soupçonnait pas dans ses oeuvres antérieures.

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