LA PARTIE DE CROQUET. LE CRÉPUSCULE de Pierre BONNARD

« lA PAIVIE DE CROQUET.

LE CREPUS CUL E 189 2 Peint re fran çais Analyse ...,_ Les protagonistes de la scène, tous parents ou amis de l'artiste , sont connus.

Eugène Bon­ nard , le père du peintre , ainsi que sa sœur et s on beau-frère, Andrée et Claude Terrasse, jouent au croquet dans le jardin du « Clos », au Grand­ Lemps (Isère ).

Peint dans l'esprit nabi, la Parti e de croquet pré­ sente toutes les caractéristiques de ce style qui affirme les valeurs décoratives de la toile au détri­ ment du réalisme qui avait inspiré à l'art français du xiXe siècle , de Courbet aux impressionnistes, ses plus grands moments.

Ici, comme dans les œuvres symbolistes de Gauguin , l' artiste s'exprime par larges aplats uniformes qui créent un espace sans reli ef, proche du spectateur .

Les cou leurs, posées en larges zones dépourvues de tout contour affirmé , créent une composition extrêmeme nt décorative où les figures et la végé­ tation appa raissent comme de grandes ombres colorées , éléments d'un décor fixé dans un espace irréel.

Car cet espace intemporel, bien éloigné des horizons argentés de la peinture impression ­ niste, n'obéit guère aux règles de la perspective ' .

1 - 1 ••• ,." , • 1 ''· ...

1 • .

1 ' ' ~ [ : 1 l !A.

.

~ ....

:,,.

.

; Huile sur toile 130 x 162 cm classique et les couleurs donnent à la toile leurs valeurs symboliques .

Tou t ceci apporte à la toile un aspect irréel, onirique sans être visio nn aire , mais certa inement magique comme le suggère le second titre de l'œuvre : le cré puscul e est bien l'heure la plus suggestive de la journ ée.

C'est précisément cette irréalité que les nabis( « prophètes » en hébreu), tentent de restituer dans leurs œuvres aux thèmes sages, tirés de la vie quotidienne, mais transposés dans une vision poétique et inspirée.

L'œuvre C Ce tte œu vre est connu e sous le double titr e de Crépuscule et de La Partie de croquet.

Elle est datée et signée « P.

Bonn ard 1892 » .

Elle figure au Salon des artist es indépendants l'ann é e même de sa création , mais elle est rapidement oubliée .

Elle figur e e nsuite à la grande rétrosp ective qui s'est t e nue à Boston en 1966.

En 1985 , elle entre dans le s coll ections du musée d 'Orsay , don de Dan iel Wildenstein par l'interm édiaire de la Soci été d es amis du mus ée .

Bonnard, les nabis et les arts décoratifs + La rétrospective consacrée aux nabis qui s'est tenue au Grand Palais, à Paris en 1993-1994, comptai t près de trois cents œuvres, peintures et objets d'art réalisés par Bonnard et ses amis, Vuillard, Roussel, Maurice Denis, Maillo l, Ker Xavier, Ranson , etc.

Les tableaux, regroupés par thèmes, ont touché un vaste public qui depuis la rétrospective du musée d 'Art moderne de Paris en 1955, n'avait plus eu l'occasion d 'admirer d'une manière aussi globale et représentative l'ensemble de la production artistique du groupe .

Les organisateurs de l'exposition ont tenu à mon­ trer non seulement l'œuvre peint de ces artistes, Du même peintre : PICTO 910 à 912 © Nard ini Ed~ore, 1995.

Uriade pour l'édition française, 199 5 .

mais aussi les aspects moins connus de leur pro­ duction artistique.

Le public put ainsi admirer de nombreuses lithographies -parmi lesquelles les Aspects de la vie parisienne de Bonnard , des étu­ des et des aquarelles pour des programmes de spectacles d'Ibse n ou de Strindberg, ou encore des illustrat i ons de textes de Verlaine, signé es Denis ou Bonnard.

On y trouvait encore des paravents de Vuillard, des éventails de Deni s, des vitraux dessinés par Ker Xavier Roussel pour le verrier américain Louis-Comfort Tiffany et des tapisseries de Maillol qui av ait adhéré au groupe en 1894 .

Photo R.M.N., Paris 37-29. »