La naissance du fauvisme

En 1905, dans la salle VII du Salon d'automne sont rassemblées des toiles de Matisse, Marquet, Manguin, Camoin, Girieud, Van Dongen, Vlaminck et Derain. Au centre de la salle un buste de marbre d'un certain Albert Marque. Le rapprochement de ces oeuvres est commenté par le critique Louis Vauxcelles dans les colonnes du journal Gil Blas qui paraît le 17 octobre 1905 par ces mots : " Donatello chez les fauves ! " Paradoxe, dans le même article le même critique utilise une autre fois encore le mot de " fauve " : " Abordons, sans tarder, M. Matisse. Il a du courage, car son envoi ­ il le sait, de reste ­ aura le sort d'une vierge chrétienne livrée aux fauves du cirque. M. Matisse est l'un des plus robustement doués des peintres d'aujourd'hui, il aurait pu obtenir de faciles bravos : il préfère s'enfoncer, errer dans les recherches passionnées, demander au pointillisme plus de vibrations, de luminosité. ". Si le mot " fauve " entre dans l'histoire de l'art ce n'est pas parce qu'il menace l'envoi de Matisse…