La musique italienne de Verdi à nos jours
Publié le 02/03/2010
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Lorsque Giuseppe Verdi mourut à Milan, le 27 janvier 1901, il était le monarque indiscuté et indiscutable du théâtre lyrique italien. Né dans le village de Roncole dans la commune de Busseto (province de Parme) le 10 octobre 1813, il montra dès son jeune âge de remarquables aptitudes musicales, et il est stupéfiant de noter que le jury d'examen du Conservatoire de Milan refusa l'admission du jeune homme, n'ayant pas constaté chez lui des dispositions marquées pour la musique !... (Beau thème à développer !) On peut partager la production théâtrale de Verdi en trois "manières" : la première irait de sa première Oeuvre Oberto conte di San Bonifacio, qui le fit connaître vers 1840, à Louise Miller (1849) ; la seconde de Rigoletto (1851) à Aïda (1871) ; la troisième de Otello (1887) et Falstaff (1893) au Requiem et aux Laudi alla Vergine. C'est dans sa deuxième "manière" qu'on trouvera l'expression la plus complète de son génie spontané et catégoriquement italien. Verdi fut certainement un des plus grands compositeurs de l'art théâtrale du XIXe siècle ; au début de sa carrière, plus instinctif que raffiné, il subissait encore l'emprise de la conception ancienne du mélodrame que lui avaient transmise ses prédécesseurs ; cependant, doué d'une veine mélodique inépuisable, il affirma bientôt sa personnalité sur un ton plus robuste et plus dramatique. Le choix des livrets de ses premières Oeuvres ne fut pas toujours heureux (on peut lui reprocher un Macbeth qui est une caricature du chef-d'Oeuvre de Shakespeare), mais il ne faut pas oublier que les usages de l'époque l'obligeaient à écrire une "romance" pour chaque artiste, soit soprano, ténor, baryton, etc...
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internationale.
La Bohème (Venise, 1897), Zaza (Milan, 1900) ne rencontrèrent pas auprès du public la même faveur.Il serait vain de s'étendre plus longuement sur les Oeuvres que ce compositeur produisit après Paillasse, car ellesont peu de valeur.
Le baron Alberto Franchetti (1860-1942) eut une certaine renommée pendant la période d'avant la guerre de 1914-1918, pour un Asraël (1888), Cristophe Colomb (1892), Germania (1902), et La Figlia di Jorio (1906) sur la tragédiede Gabriele d'Annunzio, dont, à part quelques détails, il ne sut pas rendre la merveilleuse poésie.
Umberto Giordano, né à Foggio en 1867, avait eu pour maître P.
Serrao au Conservatoire de Naples.
Mala Vita, sonpremier ouvrage, avait été représenté à Rome en 1892 ; Regina Diaz suivit en 1894 à Naples.
André Chénier (Milan,1896) et Fedora (Milan, 1898) sont les opéras de Giordano qui obtinrent les succès les plus durables.
Ils tiennenttoujours brillamment l'affiche dans les théâtres de la péninsule.
Citons encore parmi les Oeuvres de ce compositeurSiberia (Milan, 1903), Marcella (Milan, 1908), Mese Mariano (Palerme, 1910), Madame Sans Gêne (New York, 1915),La Cena delle Beffe (Milan, 1925) et Il Re.
Pour terminer, on mentionnera Francesco Cilea (1866), qui a montré dans Adriana Lecouvreur des qualitésremarquables d'harmonisateur et d'orchestrateur.
Tous ces compositeurs qui ont illustré le théâtre lyrique italien étaient déjà connus à la mort de Verdi.
Suivent, en ordre chronologique :
Italo Montemezzi (1875), auteur de L'Amore dei tre Re, qui eut du succès en Italie, à l'étranger, surtout enAmérique.
Ermanno Wolf-Ferrari, né à Venise en 1876, d'abord autodidacte, fut l'élève de J.
Rheinberger à Munich de1893 à 1895.
Il fut, de 1902 jusqu'en 1912, directeur du Liceo Benedetto Marcello à Venise.
Il avait donné authéâtre, dans cette ville, La Sulamite en 1889.
Wolf-Ferrari s'est spécialisé dans le genre léger de Goldoni avec leDonne curiose (qu'on entendit à Munich en 1903 pour la première fois sous le titre de Die neugierigen Frauen), Iquattro Rustheghi (Die vier Grobiane, Munich 1906), Il Segreto di Susanna (Susannens Geheimnis, Munich 1908), IlCampiello et I gioielli della Madonna.
Ce dernier opéra fût représenté à Paris en 1913.
Franco Alfano (1876),excellent musicien, auteur de musique symphonique, a écrit Resurrezione, Il Principe Zilah, la Leggenda di Sakuntala,Madonna Imperia, l'Ultimo Lord, et même un Cyrano de Bergerac.
Ottorino Respighi (1879-1936) se rendit célèbre par deux poèmes symphoniques : Fontane di Roma (1917) et Pini diRoma (1924) qui brillent au répertoire international.
Il avait été l'élève de Martucci au Liceo musicale de Bologne, saville natale, avant d'étudier à Saint Pétersbourg et à Berlin sous la direction de Rimsky-Korsakow et sous celle deMax Bruch.
Les ouvrages que Respighi écrivit pour le théâtre ne remportèrent pas le même succès que ses Oeuvressymphoniques.
Citons pourtant : Semirama, Belfagor, la Campana sommersa, Maria Egiziaca, Fiamma et Lucrezia.
Avec Respighi se terminent la période post-verdienne et les fastes du théâtre "vériste".
Avant de passer à Ildebrando Pizzetti, qui inaugure un essai de nouvel art lyrique italien, on doit nommer, musicienstrès estimables d'une période intermédiaire :
Vincenzo Tommasini, né à Rome en 1880, élève de Max Bruch, auteur de musique symphonique remarquable et quiadapta pour les Ballets russes de Diaghilev des pièces de Scarlatti.
Cet ouvrage donné pour la première fois à Romeen 1917 sous le titre Les Femmes de bonne humeur connut un vif succès ; G.-C.
Paribeni et R.
Pick-Mangiagalli(1882) pour leurs Oeuvres instrumentales et théâtrales ; Paribeni fut nommé professeur de composition auConservatoire de Milan dès 1914.
On lui doit une Histoire de la Musique grecque antique et une étude sur MuzioClementi ; de Pick-Mangiagalli, né à Strakonitz en Bohème en 1882, il faut citer Le Carillon magique (Milan 1918) ;Felice Lattuada (1882), compositeur de Sandha, la Tempesta (d'après Shakespeare), Don Giovanni, le Prezioseridicole (Molière) ; Francesco Santoliquido (1883), auteur d'Oeuvres symphoniques et théâtrales ; Riccardo Zandonai(1883), dont une Francesca da Rimini composée d'après la tragédie de d'Annunzio est une Oeuvre très réussie.Vittadini, Lualdi et Victor de Sabata (1892), chef d'orchestre célèbre qui est aussi l'auteur d'un Macigno (Scala,1917) et de musique symphonique de valeur.
Ildebrando Pizzetti, né à Parme en 1880, est alors le représentant le plus qualifié d'une nouvelle forme italienne d'artlyrique.
Son opéra Fedra, sur la tragédie de d'Annunzio, est une des Oeuvres les plus significatives et originales duXXe siècle, et non seulement en Italie.
Il a écrit pour le théâtre, après Fedra, Debora e Jaele, Fra Gherardo, loStraniero et Orseolo, qui est de 1935.
Gian-Francesco Malipiero (Venise, 1882) s'est aussi imposé à l'attention de la critique internationale, avec desOeuvres de valeur diverse, mais témoignant toutes d'un inlassable esprit de recherche.
Finalement, Alfredo Casella (1883-1947) pianiste et compositeur renommé, musicologue, pédagogue, s'est affirmé enItalie et à l'étranger comme un musicien combatif et polémiste : après avoir, dans sa jeunesse, bu le lait del'enseignement précieux de Gédalge et de Fauré en France, et apprécié la camaraderie de Maurice Ravel et deGeorges Enesco, il a tourné le dos à son passé pour s'engager dans une voie qu'on a baptisée "néo-classique".
Cetteconception nouvelle prête à la controverse, et ne réussit pas à convaincre tout le monde..
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