LA MORT DE LA VIERGE: LE CARAVAGE

« LA MORT DE lA VIERGE 1605-1606 Peintre italien Analyse ~ Dans La Vierge de Lorette (Sant'Agostino, Rome) , le contraste est clair entre le couple de paysans frustes et la belle Vierge qui se montre simplement à la porte de la maison pour offrir l'Enfant à l'adoration des deux pèlerins.

Dans La Mort de la Vierge, l'extrême émotion est partagée par tous les personnages de la scène .

L 'intensité dramatique du tableau reflète peut­ être la conscience tragique du Caravage, niant toute espérance dans un avenir supra-terrestre , et sa détresse face à un événement irrévocable et définitif comme la mort.

Mais on peut y reconnaî­ tre au contraire « le cadre plus profondément religieux du XVII e siècle » et penser alors que le Caravage adhère à la doctrine paupériste et populiste répandue dans les milieux de la Contre­ Réforme catholique qu'il fréquentait alors.

Dans la très grande intensité des sentiments , dans la grande tension morale, on saisit toute la douleur existentie lle du Caravage.

C'est une période qui annonce la série des grands retables méridionaux, exécutés avec une remarquable puissance expressive pendant l es quatre années passées à Naples, à Malte et en Sicile.

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- XVIe-XVIIe siècles Toile 369 x 245 cm L'œuvre C On a récemment retrouvé le contrat par lequel le Caravage s'engageait à peindre La Mort de la Vierge pour Laë rte Cherubini, qui avait l'intention de placer le tableau dans la chapelle de l'église Santa Maria della Scala à Rome.

La date du document, 14 juin 1601, a provoqué une petite révolution dans la chronologie du tableau, solidement attesté de 1605-1606.

Cependant , comme le docum ent de paiement du solde n 'a pas encore été retrouvé , on peut penser aussi que l'exécu­ tion de la peinture a été retardée de quelque temps ; ainsi , la datation sur laquelle repose toute la critique serait encore la plus plausible.

Ce qui est également confirmé par le style de l 'œuvre qui s 'inscrit parmi les derniers tableaux du séjour romain du Caravage .

La Mort de la Vierge scandalisa les m e mbres du clergé: le tableau fut refusé .

C'est le duc de Man­ toue qui, finalement, acquit l'œuvre en avril1607.

Le 29 mai 1606 , dans une rixe , lors d'une banale partie de jeu de raquette, le Caravage tue Ranuccio Tomassoni: il est condamné à la peine de mort.

La Mort de l a Vierge est considérée comme une des ultimes réalisations du peintre à Rome avant sa fuite de la cité pontificale.

Des tableaux trop réalistes +Dès sa première apparition, l'œuvre, comme le soulignent les biographes de l'époque , suscita un vrai scanda le par le réalisme inhabitu el de la représentation (le Caravage , dit-on, aurait utilisé le corps d' une noyée comme modèle de la Vierge étendue sur le lit).

Le splendide tableau commandé par Cherubini fut ainsi refusé parce qu'il transgressait un schéma iconographique qui n'avait jamais traité directement de la tragédie terrestre de la mort.

La Vierge au serpent (ou encore Madone des palefreniers) , destinée à l'au­ tel de Sant' Anna dei Palafreinieri, subit le même sort ; elle fut refusée parce que la Vierge, l'En­ fant et sainte Anne y paraissaient indignement représentés.

Les a utorit és ecclésiastiq u es, après l ' avoir exposée au public pendant deux jours seulement , en juillet 1606, s'empressèrent de vendre le tableau au cardinal Borghèse.

Du même p eintre: PICTO 293 à 306 Photo R.M .N .

© Nardini Editore , 1991 .

VP C Larousse- Laftont pour l'é dition frança ise, 1991 .

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