La Mode de 1900 à 1909 : Histoire
Publié le 27/12/2018
Extrait du document
En ce début du xxe siècle, marqué par l’Exposition universelle qui offre une illustration exemplaire du modem style, la haute couture existe déjà. Son inventeur est un Français d’origine anglaise, Charles Frédéric Worth. Installé en 1858 à Paris, rue de la Paix, il a bouleversé les habitudes vestimentaires en créant la toute première «silhouette». Avant Worth. les femmes s'habillaient à façon chez des couturières qui étaient loin de pratiquer l'originalité. Tissus fournis, elles exécutaient à la demande de leurs clientes des robes à crinolines, cercles de métal retenus entre eux par des bandes de tissu. Le premier, Worth va dicter la mode : il impose ses tissus et conçoit entièrement un vêtement. Aplatissant la crinoline, il la remplace par la tournure. Le tissu drapé dans le dos dessine une silhouette plus étroite en dégageant le ventre. Worth est aussi le premier à imaginer les structures d’une maison de couture portant son nom et griffe ses vêtements au propre — sur des étiquettes — comme au figuré. Désormais, les femmes pourront reconnaître le style d'un créateur dans les modèles présentés par des mannequins vivants.
Entre xviiIe siècle
ET ART NOUVEAU
Ce style Worth, Jean-Philippe et Gaston Worth, fils du fondateur, vont le prolonger dans une Belle Epoque où la société aisée affiche un optimisme résolu. La France entretient à travers la haute couture un sentiment de prospérité. S'habiller à Paris est signe de réussite sociale. Gaston Worth y dénombre une dizaine de maisons de couture de bonne qualité, une vingtaine de maisons honorables, plus quelques maisons de moindre réputation. Chacune recrute sa propre clientèle au sein de la meilleure société du monde entier: souveraines étrangères, riches héritières américaines, femmes de diplomates et comédiennes. Sarah Bernhardt, Cécile Sorel ou la grande Eleonora Duse s'habillent chez les couturiers pour leurs tenues de jour et du soir. Et c'est au théâtre, sur la scène et dans la salle éclairée pendant le spectacle, que mondaines et demi-mondaines décident des critères de la mode pour toute la bonne société occidentale.
Jacques Doucet est le fournisseur attitré des actrices comme Réjane. Pour elles, il conçoit des toilettes à base de dentelles et de mousseline garnies de rubans et de fleurs, des capes de taffetas doublées de chinchilla et de zibeline. Collectionneur d'œuvres du XVIIIe siècle, Doucet s'inspire des robes des toiles de Watteau ou de Fragonard. Sa réputation de mécène conforte l'image du couturier-créateur. Ce sont des femmes qui vont consolider sa position économique, transformant leurs modestes boutiques en maisons de couture internationales: les sœurs Callot. les sœurs Boué, réputées pour leurs lingeries et leurs dentelles, ou encore la maison Paquin qui, la première, aura l'idée d'envoyer ses mannequins sur les champs de courses, à Longchamp et à Chantilly. Chargée en 1900 de la section mode à l’Exposition universelle, Jeanne Paquin, dont la réputation égale celle de Worth, est connue pour ses robes de style dans des tons francs de fraise ou de bleu. Jeanne Lanvin, installée depuis 1890 comme modiste au 22, rue du Faubourg-Saint-Honoré, diversifie son commerce et réalise des robes pour une de scs sœurs et pour sa fille Marie-Blanche, avant d'habiller ses clientes par style plutôt que par âge.
Simplifiant la silhouette, la mode de la Belle Époque relève pourtant d'une conception encore traditionnelle du vêtement féminin. L'influence de l'architecture et de la décoration intérieure, qui renvoie au style «nouille» des bouches de métro, gagne la couture. Les motifs
des tissus et des bijoux ont alors deux sources d'inspiration, l'Art nouveau avec ses arabesques contournées, non dépourvues de lourdeur, et le xviiie siècle qui remet au goût du jour les bouquets et les teintes pastel dans des robes de style. Le répertoire ornemental prime la coupe: broderies anglaises et dentelles voisinent avec le satin, la mousseline ou le lin. Les jupons de taffetas, célèbres pour leur froufroutement, donnent de l’ampleur aux bas des jupes en tulipe. La silhouette maintenue par le corset baleiné souligne les hanches en comprimant la taille. Ombrelles et éventails, gants et colliers de perles métalliques portés au ras du cou complètent la toilette. A partir de 1904, les petits chapeaux retenus par des épingles font place à des chapeaux — dont ceux de Chanel — de plus en plus grands. Car, en ce début de siècle, si la mode se simplifie, elle hésite encore.
«
UNE
MODE BRILLANTE.
Panni les personnalités de ln mode
parisienne et imemationale, Jeanne
faquin, qui a conçu ce mnmeau
de velours rose garni d "lrermine.
© Col/t(·tion Violier
les traditionnels pastels, confiant le dessin de ses tissus à des artistes
célèbres comme Dufy et Fortuny.
Artiste espagnol éclectique, versé
en physique et chimie, Fortuny est un inventeur: impression de tissus
inspirée des techniques photographiques, éclairages de théâtre, cos
tumes de scène ou procédé de plissage.
Ses.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- L'ART NOUVEAU de 1900 à 1909 : Histoire
- LES CAPITALES DE L'Opérette de 1900 à 1909 : Histoire
- LE PARIS THÉÂTRAL de 1900 à 1909 : Histoire
- Russie de 1900 à 1909 : Histoire
- Koweït de 1900 à 1909 : Histoire