LA MAÎTRESSE D'ÉCOLE de FRAGONARD

« -- ; - -; lA MAÎTRESSE D'ÉCOLE 1777-1779 Peintre français xv:IW siècle Hu ile sur to ile 28 x 37 cm r--------- --------------------------------------------- Analyse • Cette délicieuse composition horizontale de Fragonard met en scène une jeune maîtresse entourée de petits enfants aux visages joufflus et aux expressions vives.

Le regard du spectateur est particulièrement attiré par le garçonnet repré­ senté à droite, devant un tableau noir : il s'agirait d'Évariste Alexandre Fragonard, le tout jeune fils de l'artiste.

L'œuvre appartient à une série de toiles consa­ crées au thème de l'enfance: L'Éducation est tout, conservé au musée d'Art de Sao Paulo, au Brésil, appartient égaleme nt à ce cycle.

Toutes ces œuvres correspondent à une période assez sereine de la vie du peintre.

Séduit par l'inno­ cence et l'ingénuité enfantines, Fragonard sem­ ble avoir puisé la majeure partie de son inspira­ tion dans L'Ami des enfants, un ouvrage en six volumes sur le monde de l'enfance écrit par Arnaud Berquin et paru en 1774.

La présence de sa jeune belle-sœur Marguerite , installée depuis peu chez lui, explique peut-être aussi ce regain d'enthousiasme.

Par sa composition très simple, La Maîtresse d'école tourne le dos aux thèmes somp tueux, réservés aux grandes commandes, pour nous livrer de petits moments de vie empruntés à la réalité.

L'œuvre C Présentée aux enchères sous le lot 49 avec le reste de la collection Perregaux les 8 et 9 décembre 1841, la toile fut vendue au marquis de Hertford ; elle fait aujourd'hui partie de la collection Wallace.

La Maîtresse d'école ressemble beaucoup" à un tableau intitulé Dites donc s'il vous plaît, malheu ­ reusement égaré, et qui nous est connu grâce à une gravure de 1783 , exécutée par Nicolas de Launa y.

Le rôle de Marguerite Gérard dans la vie de Fragonard + Les biographes de Fragonard ont tous insis té, Elle ne peut quitter l'endroit où son ami se trouve au siècle dernier, sur le lien plus qu'amical qui détenu, croyant par sa présence soulag er ses unissait le peintre français à sa belle-sœur Mar- ennuis et par ses soins lui rendre sa liberté plus guerite, d evenue son élève .

Les nombreuses let- vite.

Elle voit voltiger autour d'elle ses aimab les tres adressées par la jeune femme à l'a rtiste ne compagnes avec qui elle passait tant de jours heu, laissent aucun doute sur le caractère intime de reu x, cela n'a plus de charme pour elle.

Son ami cette relat ion.

souffre , ne peut partager ses plaisirs : il n'y en a Voici le contenu d'un de ces textes, aujourd'hui plus pour elle.

Mais quand son ami lui sera rendu , conservés à la bibliothèque Doucet, à Paris : plus aimable que jamais, son bonheur ; sa joie, son «Mon bon ami, tu ne saurais croire combien je suis délire même la paieront des ennuis qu 'elle aura malheureuse quand je te vois indisposé.

Figure-toi éprouvés.

Ah J mon ami, que nous ne sent9ns une colombe à qui on a ravi son tourtereau.

Quand notre bonheur vivement que quand nous avons eu elle le voit en gêne, combien elle est inqu iétée ! peur de le perdre !.» Du m ême pe intr e: PICTO 560 à 574 Photo W a llace Coll ec tio n .

Londr es.

Cl N ardini E ditore .

1 993 .

VP C Larousse· Laffo nt pour !"édition fra nçaise 1993 25·23 ~------------------------. »