La fileuse de Van Gogh

« Bi ographie (1:; Vincent Van Gogh naît le 30 mars 1853 à Groot Zundert, un modeste village du Brabant hollandais_ Trois oncles de Vincent sont dans Je commerce d'art, et à seize ans il entre à la succursale de La Haye de la galerie d'art parisienne Goupil & Cie.

En 1873, son frère Théo entre à son tour chez Goupil et Vincent est envoyé à Londres, puis à Paris.

Trois ans plus tard, Vincent abandonne ses ambitions de marchand de tableaux et démis­ sionne.

Il retourne à Londres où il devient prédicateur adjoint.

Confirmé dans sa nou­ velle vocation, il se fixe bientôt en Belgique dans un village du Borinage où il vit dans une grandè pauvreté près des mineurs auxquels il enseigne la Bible.

Cette fois encore, Vincent déplaît à ses supérieurs qui ne renouvellent pas son engagement.

À partir de 1880 , Vincent dessine beau­ coup.

On Je trouve bientôt à La Haye auprès du peintre Anton Mauve auquel il est appa­ renté et qui l'encourage dans sa nouvelle vocation.

Il commence à peindre à l'huile en 1883, poussé par Théo qui lui achète -déjà - Je matériel nécessaire.

Il s'installe alors auprès de sa famille, à Nuenen, et ce n'es t qu'en janvier 1886 qu' il s'inscrit à l'école des beaux-arts d'Anvers.

Deux mois plus tard, il est à Paris où il loge chez Théo qui lui fait découvrir l' impressionnisme.

Après deux ans passés à Paris, il s'installe à Arles.

Gauguin le rejoint en décembre, mais à la suite d'une violente discussion , Vincent a sa première crise de folie et se tranche l'oreille.

Après cet épisode dramatique, Vincent est interné à Saint-Rémy.

Sur les conseils de Pissarro, Théo le fait transférer à Auvers-sur-Oise où il est soigné par le D' Gachet.

Mais les crises sont de plus en plus fréquentes et le 29 juillet 1890 Vincent part dans les champs où il se tire une balle dans la poitrine.

Il mourra deux jours plus tard dans les bras de Théo.

Analyse ..,_, Quand Van Gogh retourne à Nuenen en 1885 , les base s de son langage pictural commen­ cent à se définir.

Il veut élaborer un art moderne , dégagé des modèles académiques.

Influencé par ses lectures, la Bible et Zola , ainsi que par son admiration pour les tableaux de Millet, il évoq ue la vie laborieuse et misérable des paysans , de s ouvriers et des tisserands.

Il écrit alors à Théo : « Quand je dis que je suis un peintre de paysans , c'est bien ainsi en réalité et tu verras mieux par la suite que c'est là que je me sens dans mon milieu.

Ce n'est pas pour des prunes que j'ai tant de soirs médité près du feu, chez les mineurs et les tourbiers et les tisserands.

» À l'instar de son grand compatriote Rembrandt, Van Gogh plonge ses personnages dans un clair-obscur intense et leurs visages deviennent primiti fs à force de simplification.

Le travail, la fatigu e de ses modè­ les sont exprimés par J'emploi de couleurs som­ bres , bitumeuses.

«Je suis mécontent que cer­ t a ins pe intr es actuels nous privent du bistre et du bitume avec quoi on a peint tant de choses magnifiques », écrit-il à son frère qui, à Paris , s'émerveille de la palette si claire des impression­ niste s.

Les empâtements encore lourds et lents annoncent ceux, plus violents, des oeuvres de la période d'Arles.

L'œuvre C La Fileuse a é té peinte par Van Gogh en 1885 et appartient à la «périod e de Nuenen » où appa­ raissent les premiers chefs -d'œuvr e.

Le tabl eau fait partie d'une série d'études re pr ése ntant des tisse ­ rands et des paysans au travail et ces études sont directement liées à la célèbre compositio n Les Man­ geurs de pommes de terre , aujourd 'hui conservée au Rijksmus eum Vincent Van Gogh d'Amsterdam .

Du même peintre : PICTO 868 à 884 Photo Aijksmuseu m, Amste r dam © Nardini Editore, 1991 .

VPC Larousse-Laffont pour l'édition frança ise , 1991 .. »