LA DÉPLORATION DU CHRIST de GIOTTO

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: • •• • •• • ·.' l LA DÉPWRATION DU CHRIST 1304-1306 Peintre italien Anal yse ...., C'est le moment culminant du drame.

Dans cette scène, Giotto a concentré, encore pl us que dans La Crucifixion, toute la souffrance, la déses ­ pérance et l'anéan tissement des hommes.

Le desti n du Christ - et avec lui celui de l'huma­ nité -est maintenant accompli.

Tout, même le paysage, concourt à souligner l'atmosphère de désespoir douloureux.

Le grand pan de rocher aride et J'arbre aux branches dénudées mettent en évide nce J'intens ité dramatique du groupe formé par Jésus et la Vierge.

Le corps du Christ est étendu, abandonné , sans vie.

L'une des Saintes Femmes, Marie Madeleine probab lement, soutient les pieds inertes , tandis qu'une autre, en lui prenant les poignets , lui soulève légèrement les bras.

Avec une douleur contenue, la Vierge embrasse son fils en pleurant alors que Jean, debout, au centre de la composi­ tion, bras écartés, expri me son désespoir par un cri.

Ce geste traduit la consternation de l'apôtre préféré du Christ, qui ressent toute son impuis­ sance devant la mort de son ami et essaie d'en comprendre la raison.

En écho, sur la gauche du tablea u, un groupe de femmes manifeste sa tris­ tesse et sa dévotion .

Autour des principaux acteurs se presse une foule de personnes.

Deux femmes sont placées de :xnr .XJV! siècles École florentine Fresque 200 x 185 cm dos à l'avant-plan.

Leur corps transparaît sous leur s vêtements, comme une masse de pierre .

Giotto , par ces deux figures, donne l'illusion au spectateur d' être introduit dans l'espace du tabl eau et de participer à la scène.

Il lui fait vivre la grande douleur qui s'y exprime et à laquelle se joignent les anges qui volent dans le ciel avec des air s d'affliction et de profonde détresse.

L'œuvre C La fresque apparti ent au cycle peint par Giotto, de 1304 à 1306, à la chapelle de la Santissima Annunziata all'Arena -a insi appelée parce qu'elle fut é difi ée, sur les ruin es d'un amphithéâtre romain , e n un lieu consacr é à la Vierge de l'Annonciation .

C e tte chapelle fut con struite à la demand e d' Enrico degli Scrovegni à proximit é de son palais .

La déco­ ration se développe sur quatre registres.

Au niveau supérieur sont représentées les Histoires de la vie d'Anne et Joachim, au centre , sur deux niveaux, la Vie du Chris~ et au registre inféri eur, des Allégo­ ries des Vices et des Vertus.

Le Jugement dernier occup e toute la paroi au-dessus de la porte d'entrée.

Gio tto et Boccace + Parmi les jugements exprimés par les contempora ins de l'artiste florentin sur son œuvre, celui de son com patriote, Giovanni Boc­ cace, frappe surtout parce qu'il est émis par un écrivain et non par un sp écia liste de la peinture .

Selon l'auteur du Décaméron, Giotto « ranima cet art qui, pendant plusieurs siècles, avait été enseveli sous les erreurs de quelques-uns , qu i peignaient davantage pour plaire aux yeux des ignorants que pour complaire à J'intelligence, on peut à bon droit le dire une des lumières de la gloire de Florence ...

» Du même peintre : PICTO 4 à 12 Photo Scala, Florence.

© Nardini Editore.

1993.

VPC Larousse-Laffont pour l'édition française 1993. »