La Danse d'Henri Matisse (Analyse du tableau)

« peuples primitifs d'Afrique et d'Océanie, parce que chez eux il retrouvait une règle qu'il allait adopter et développer:une grande simplicité de moyens. Couleurs et aplatsLa première simplification à laquelle il s'attela fut d'abandonner la perspective : si la toile est une surface, pourquoile cacher et vouloir lui donner l'apparence de la troisième dimension?Deuxième simplification, l'emploi de couleurs pures appliquées en aplats.

Enfin, troisième simplification, la parfaitemaîtrise de la ligne.

«Une grande conquête moderne, dira Matisse, est d'avoir trouvé le secret de l'expression par lacouleur, à quoi s'est ajouté, avec ce que l'on appelle le fauvisme et les mouvements qui sont venus par la suite,l'expression par le dessin, le contour, les lignes et leur direction.

» C'est en ce sens que Gustave Moreau déclara queMatisse «était né pour simplifier la peinture.

» L'auteurHenri Matisse est né à Cateau-Cambrésis (Picardie), le 31 décembre 1869.

Aucun antécédent familial ne leprédestine aux arts, et pour satisfaire aux souhaits de ses parents, il étudie le droit à Paris pendant un an.

Ensuite iltravaille comme clerc à Saint-Quentin.

En 1890, une appendicite lui fait curieusement découvrir sa vocation depeintre.Il retourne dès lors à Paris s'inscrire à l'Académie Julian, et suivre les cours de G.

Moreau où il rencontre Marquet etRouault.

Il voyage beaucoup en Bretagne sur les traces de l'Ecole de Pont-Aven, et peint des natures-mortes et despaysages à la Corot et à la Chardin.

Cette époque de formation se solde par un succès à l'exposition du Salon de laSociété' Nationale des Beaux-Arts, en 1896.Deux ans plus tard, il épouse Amélie Parayre et, pour nourrir sa famille de bientôt 3 enfants, il fait des travaux dedécoration à Paris où il a élu domicile.

A ce moment, il s'intéresse au pointillisme, rencontre G.

Signac qui reniera ladernière oeuvre de Matisse réalisée avec cette technique, La Joie de Vivre (1906).En 1904 a lieu sa première exposition personnelle chez le marchand de tableaux, Ambroise Vollard, auquel il avaitacheté 5 ans auparavant un Cézanne, un Robin, un Van Gogh et un Gauguin.

Et l'année suivante, ses amis, Derain,Vlaminck, Marquet, Rouault, ...

et lui, se voient qualifiés de ( fauves» au Salon d'Automne.

Les collectionneursaméricains commencent d'ailleurs à s'intéresser à son oeuvre : Gertrude, Léo, Sarah Stein — cette dernière lepoussera à fonder une école — Etta Cone aussi qui lèguera son importante collection au Musée de Baltimore, USA,en 1949.Matisse rencontre alors Picasso chez les Stein et lui fait découvrir l'art nègre.

Il voyage en Algérie.

Apollinaires'intéresse à son travail et, un an avant sa première exposition à New York à la Galerie Stieglitz, lui consacre unarticle.1910 correspond à l'année de la Danse de Moscou, mais c'est aussi la période des amateurs russes.

En voyage àMoscou, il étudie les icônes : 10 ans plus tard, il créera les décors et costumes pour le Chant du rossignol deStravinski joué par les Ballets russes de Diaghilev. La fin de la Première Guerre mondiale le voit s'installer sur la Côte d'Azur (Nice, 1916) pour au moins une partie del'année.

Il commence aussi alors ses odalisques, sujet qu'il n'abandonnera plus et qui aboutira au Nu rose (1935).C'est l'époque aussi de sa reconnaissance internationale.

Il est considéré, avec Picasso, comme le peintre le plusimportant de ce début du XXe siècle.

En 1924, il a sa première rétrospective à Copenhague; en 1927, il reçoit le PrixCarnegie.Dans les années de l'entre-deux-guerres, il voyage aux Etats-Unis, où le Dr Barnes lui passe commande et où sonfils a ouvert une galerie, à Tahiti aussi, qu'il n'aimera pas.

Les éditions Skira lui demandent d'illustrer les poèmes deMallarmé, Baudelaire, Ronsard, ...L'opération qu'il doit subir pendant la Seconde Guerre mondiale et les séquelles qu'il en conservera lui font découvrirles ressources de la technique du papier découpé, avec laquelle il publiera un livre : Jazz.

C'est au cours de cettedeuxième guerre mondiale qu'il s'établit à Vence (1943), où il réalise la décoration de la Chapelle du Rosaireinaugurée en 1951.

L'année suivante, sa ville natale, Catteau-Cambrésis, ouvre les portes d'un musée qui lui estconsacré.Henri Matisse meurt le 3 novembre 1954 à Vence. «Pour le moment, en fermant les yeux, je me représente son oeuvre comme un fabuleux arc-en-ciel enjambant, detrès haut, ce côté-ci de la terre et qui provoque en moi cette effusion de joie que la vue de l'arc-en-ciel vrai, aprèsl'orage, faisait naître en mon coeur d'enfant parce que l'on m'avait dit que l'apercevoir portait bonheur.

» Reverdy. »