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La Danse dans les années 1980: LE RETOUR DE L’ÂGE D’OR?

Publié le 30/11/2018

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Depuis la fin des années soixante, la danse a montré une telle pugnacité, une telle volonté d’existence et d’enracinement qu’elle est parvenue à convaincre le public et les institutions qu’il fallait compter avec elle. Les années soixante-dix, souvent considérées comme des années «d’apprentissage» et d’expérimentation, l’ont conduite à une véritable explosion au seuil des années quatre-vingt. Enrichie par le dialogue intense qu'elle a poursuivi avec ses sœurs américaines, la danse française, dans sa forme contemporaine, tire les leçons de son histoire et s'affirme dans des voies où commence à se démarquer le style de chacun.

 

Quelques étapes avaient préparé le terrain nouveau : l’installation de Carolyn Carlson en France, sa nomination à la tête du Groupe de recherches théâtrales de l’Opéra de Paris en 1974 et l’immense écho rencontré par son travail pédagogique et ses créations ; le travail fructueux des Robinson, des Waehner, des Dupuy; la découverte de la danse américaine (Twyla Tharp, Lucinda Childs, Trisha

 

Brown, Laura Dean, Paul Taylor); l’installation de Susan Buirge, Hideyuki Yano et Eisa Wiollaston ; toutes ces démarches ont notamment eu pour conséquence une nouvelle approche du corps et de l'espace ainsi que la multiplication des actions de formation. La mise en place du Centre national de danse contemporaine d’Angers en 1978, première école d'Etat dotée d’une double vocation de pédagogie et de création, dont la direction fut confiée à Alwin Nikolaïs, vint couronner cette période, qui vit aussi la création du concours de Bagnolet, lequel jouera un rôle décisif dans la révélation des talents nouveaux.

 

Les années quatre-vingt vont se révéler capitales, parce qu’elles conjuguent l’affirmation en France (et dans le monde) d’une génération de chorégraphes français et étrangers, la percée de talents (discours et style) plus jeunes avec la responsabilisation croissante d’une forme de création jusque-là peu investie par les pouvoirs et les médias. Ainsi, en 1981, la danse est enfin inscrite au nombre des priorités du ministère de la Culture. Signe de reconnaissance et d’encouragement, une Direction de la danse est créée en 1982, qui attendra 1988 — par ailleurs Année de la danse — pour devenir une Délégation. C’est aussi à cette période qu’est décidée la création d’un Théâtre contemporain de la danse — auquel on n’attribue cependant aucun lieu fixe — et dont le rôle est d’accueillir les jeunes compagnies de danse françaises et de mettre à leur disposition des studios de répétition dans des lieux rénovés à cet effet. Un effort de consolidation est donc accompli grâce à l’action concertée de l’État et des collectivités territoriales, qui procèdent à l’«implantation» progressive de chorégraphes de renom : Dominique Bagouet à Montpellier, Jean-Claude Gallotta à Grenoble, Maguy Marin à Créteil, Régine Chopinot à La Rochelle, Anne-Marie Reynaud à Nevers, Quentin Rouillier, puis Karine Saporta à Caen, François Verret à Orléans puis Châteauvallon, Régis Obadia-Joclle Bouvier au Havre. Plus d’une dizaine de compagnies sont implantées, sans compter le Groupe de recherche de l’Opéra de Paris dirigé par Jacques Garnier, le Lyon Opéra Ballet, le Ballet de Nancy confié à Patrick Dupond ou encore le Ballet national de Marseille de Rolant Petit.

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« DANSE ...

Qui a tué Lolita ?, chorégraphie collective de la compagnie Lolita créé e en 1988, illustre le «:virage• pris par la danse vers le spectacle.

© Tristan Va/es - Enguerand DANSE ...

Daniel Larrieu met en scène un monde libéré de la pesanteur et de la temporalité dans Anima, en avril 1988.

© Agence de presse Bemand DANSE ..

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Déserts d'amour.

chorégraphie de D omin iqu e Bagouet créée en 1984.

© 1 François Rouit · Enguerand chez d'autres: Odile Duboc, Josette Baïz, Jean-Claude Gallotta y feront référence, avant d'emprunter les chemins d'une narration per­ sonnelle et expressive.

Avec le groupe Émile Dubois et avec la complicité du compositeur Henri Targue et du décorateur Léo Standard, Jean­ Claude Gallotta s'engage dans la création d'un univers rabelaisien et mythique, peuplé de hordes espiègles.

Il revisite ainsi en 1981 le thème d'Ulysse (plus «façon Jean-Luc Godard>> dans le Mépris que lecture fidèle d'Homère ou de Joyce), puis monte en juillet 1982 Daphnis et Chloé.

En décembre 1982, il crée Hommage à Yves P.

(héros volontairement tiré de l'anonymat).

Mais c'est avec les Aven­ tures d'Yvan Vaffan (en février 1984), épopée guerrière et amoureuse, que le style du chorégraphe rencontre le public.

Désigné en 1984 pour représenter la France aux jeux Olympiques (Olympie Art Festival) de Los Angeles, il est invité quatre années de suite au festival d'Avignon, représente la nouvelle danse française à l' American Dance Festival au City Center de New York, tourne au Japon, au Mexique, au Canada.

En 1985 et 1986, il se consacre à la création de Mammam e 1 et Il qu'il présente à la biennale de la danse de Lyon en 1988.

Vivant dans sa compagnie comme dans une tribu, Jean-Claude Gallotta tente de retrouver, en une illusion parfaitement maîtrisée, les gestes érotiques et cosmiques de la horde humaine des premiers jours.

C'est du moins ainsi que l'on peut comprendre les chorégraphies de cet ancien étu­ diant des beaux-ans dont l'univers n'est pas sans rapport avec un certain courant de la bande dessinée (épopée des survivants, perte des référents, innocence des héros, violence et érotisme, ritualisation de parcours, de signes.

de secrets, monde imaginaire à l'état brut).

Dans cette évolution vers la mise en scène et le théâtre, la danse amorce aussi un net virage vers le. »

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