La cuisinière de Bernardo Strozzi

« Vers 1629-1630 Pei ntre italien Biographie (1:; Bernardo Strozzi est né à Gênes en 1582.

Formé par le peintre siennois Pietro Sorri, le jeune homme devient peu après frère capucin.

Il reçoit quelques années plus tard une dispense de son ordre, l' autorisant à s 'éloigner temporairement du couvent pour se consacer de nouveau à la peinture et surtout à son métier d'ingénieur attaché au port de Gênes.

Bernardo Strozzi doit en effet, de 1614 à 1621 , subvenir aux besoins de sa farWUe.

La majeure partie de son œuvre est constituée de scènes religieuses et de portraits.

La Madone de la Justice (musée du 'Louvre), et SaitttAûgttstin lavant les pieds du Christ figurent parmi ses plus beaux tableaux génois.

Jadis abritée dans Ja chapelle Sainte­ Monique de l 'église Saint-Augustin, cette dernière toile est à présent exposée à l'Aca­ démie ligurienne d~ Gênes.

Une violente controverse oppose • ensuite .Bemardo Strozzi à ses supérieurs monasti­ ques, vers 1630.

Il décide de quitter son ordre pour devenir .

chanoine régulier du Latran et ÇOntinuer à peindre à l'extérieur du couvent.

Strozzi s'éloigne alors de sa cité natale et gagne Venise dès 1631.

Rentré à Gênes l'année suivante , le peintre adresse en 1633 une supplique .

au:~ Sages de la Sérénissime République : îlleur demande l'autorisation de s'établit définitivement dans la cité des Doges , qu'il décrit comme le «refuge des opprimés » et un « asile de liberté ».

Les Vénitiens accueillent le Génois avec beau ~ coup de eonsidération, êt lui passent de nombreuses commandes.

Strozzi exécute principalement des retables et des portraits de perSonnages illustres : des doges, des évêques, des musiciens et des poètes.

L'ar· liste italien décède à Venise en 1644.

© Na rdin i Editore, 1994.

VPC Laro usse-La ffont pour l'édi tion française 19 94 Huile sur toile 176 x 185 cm Anal yse • Ce tab leau compte parmi les plus belles œuvres de genre de Bernardo Stro zzi.

L 'artiste transcende ici l'enseignement des médiocres pei ntres flamands de natures mortes et de scènes de batailles présents à Gênes au début du XVII e siècle , pour se souvenir des grands maîtres nordiques et caravagesques.

C 'est d'eux qu'il a hérité son sen s du détail et cet art de rendre la vie et le travail quotidiens.

Strozzi se révèle égale­ ment un prodigieux coloriste formé à la coule ur par l'observation des tableaux génois de R ub ens et de Van Dyck, qui ont séjourné tous deu x longtemps en Ligurie.

La toile représente une femme du peuple, au visage rose et joufflu, en train de plumer une oie dans une cuisine : la pièce semb le embaumée par l 'odeu r des aliments qui mijotent dans le grand chaudron.

La virtuosité de l'artiste est ici partout éclatante.

Strozzi excelle aussi bien à peindre le gibier déjà plumé et pos é sur la tab le ou la volaille en attente dans la caisse à droite, que le plumage des deux dindons suspendus la tête en bas, ou encore les reflets métalliq ues de la superbe cruc he ciselée.

L ' œu vre C La Cuisin ière prov ient, comme la plupart des tableaux conserv é s au palais Rosso , de la collection des Brignole-Sal e, la famill e qui possédait l'immeu ­ ble .

La collection rassemble d'autres œuvres de Stro zzi, notamment la Vierge avec l'Enfant et saint Jean-B aptiste, le Joueur de fifre, S aint Paul et La Charité .

Photo S cala, Florence.

28-14. »