La crypte du Sphinx au Louvre

« mettraient de le dater et éventuellement de détermi­ ner son lieu d'origine.

Cer­ tains aimeraient néanmoins y reconnaître le mythique Sné­ frou, grand souverain de la 1v• dynastie et père de Khéops.

La représentation colossale du sphinx apparaît, il est vrai, dans la statuaire royale dès l'Ancien Empire et, du point de vue stylistique, le sphinx A 23 se rapproche des canons attestés à cette époque, no­ tamment par le rendu réalis­ te et détaillé de son corps.

Animal fabuleux associant harmonieusement le corps d'un lion et le visage du pha­ raon coiffé du némès, le sphinx symbolise la puissance royale.

Sa grande qualité d'exécution explique sans UNE DESCENDANCE NOMBREUSE Emblème de la civilisation nilotique et de /'Antiquité en général, la figure du sphinx inspira bien des créations au X/X• siècle : sculpture, peinture, arts décoratifs servirent de supports aux interprétations les plus farfelues du modèle égyptien.

Allègrement, · /'amalgame était fait avec la sphinge, animal fabuleux de la mythologie grecque, lionne ailée à tête de femme présente dans l'histoire d'Œdipe.

De nos jours encore, son image est mise à mal, comme en témoigne le pseudo-sphinx précédant /'hôte/­ casino « Luxor » à Las Vegas, aux États-Unis.

doute le fait qu'il ait été ré­ utilisé par plusieurs mo­ narques et qu'il ait voyagé de capitale en capitale au gré des dynasties.

Extrait des carrières d'As­ souan dans le sud de l'Égyp­ te, le granit rose est une pier­ re des plus difficiles à sculp­ ter, ce qui laisse apprécier tout le talent du ou des arti­ sans à qui l'on doit cette œuvre à la fois grandiose et travaillée dans les moindres détails, jusqu'à rendre les griffes de l'animal.

Colossale récupération L 'appropriation par les souverains égyptiens de monuments réalisés par leurs prédécesseurs est monnaie courante tout au long de l'histoire pharaonique.

Il leur suffisait pour cela de substi­ tuer leurs noms à ceux des anciens propriétaires ! Cette démarche ne doit pas être perçue comme une usurpa­ tion dans l'intention d'effa­ cer le souvenir des rois précé­ dents, mais au contraire com­ me la reconnaissance d'une valeur matérielle et symbo­ lique qui justifie la réutilisa­ tion et le déplacement de certains de ces monuments dans les lieux de pouvoir.

Ramsès Il, dont on trouve la trace un peu partout en Égypte, a su profiter de cette opportunité pour donner li­ bre cours à sa politique archi­ tecturale.

Et pendant long­ temps, les premiers égypto­ logues lui ont attribué à tort un nombre incroyable de monuments parce qu'il avait fait graver son cartouche sur presque tous les édifices cfe son temps.. »