LA CLOWNESSE CHA-U-KAO de TOULOUSE-LAUTREC

« LA CLOWNESSE CHA -U-KAO 1895 Peintre français Anal yse ..._,L'artiste a peint plusie urs portraits de ce curieux pers onn age dont le nom d'artiste est la tr an script ion phoné t ique des mots «chahut­ chaos » et qui éta it clown et dan seuse au Moulin Rouge.

Le « chahut » était alors une danse part i­ culiè r eme nt scan d aleuse, qui avait déjà insp iré à Seurat un tableau devenu célèbre (Le Chahut , 1890, Ott erl o, Rij ksmu seum Kroller- Mü ller) .

Ici, l'artiste la r e p rés e n te assise devant sa coiffe use, vêtue en clown et c urieuseme nt coi ffée, occupée à ajuster sa tenue.

La ré férence aux œu v res de Degas est évi dent e et le sp e ctate ur, ici comme chez Degas, devient le voyeur d'un moment de la vie pri vée d e ces femmes aux mœurs légères, ou r é put ée s telles.

Ch a-u-k ao occupe tout l 'espace de J'œuvre ; son dos et ses ép a ules m us clées sont tendus et s 'arron disse nt selon un schéma repris par l 'é tran ge tutu de tulle ja u ne qui se déroule de la taille à l'é pa ule du m od èle.

Le peintre s ' amuse du contraste des matières et des couleurs primaires qui se mettent mutuel­ lement en valeur.

Le jaune en effet exalte l'effet b leu -nuit du cor sage, qui tranche l ui-m êm e avec le rouge du ca nap é.

Au fond, le papier peint est quant à lui traité e n couleurs comp lémentaires : bleu et orange.

xu.e siècle Tempera sur carton 54 x 49 cm La comp ositio n est dom in ée par la figure de la clow nesse à laq uelle répo nden t les autres élé­ ments : la diago nale du br as et du dos est déve­ lopp ée par la courbure du tulle jaune.

Au fond , les angles de la co i ffe use et du miroir st abilise nt cette o rga nisat io n en sp irale.

L'œuvre C Le tableau, sign é e t daté en bas à droite « HT Lautrec 95 », se trouve au musée d'Orsay.

Il fut exposé pour la prem iè re fois en 189 5 au Salon des Cents à la galerie M anzi- Joyant.

Dans une lettre datée du 15 novemb re 1895 l'artiste se réfère à Maurice !oyant en ann onçant qu 'il a perçu de lui la somm e de 500 francs pour sa pein tu re repr ésen ­ tant la clownesse.

Le même modèle lui a i n spiré d'autres œuvres comme la lithogra phie intitulée La C low nesse au Moulin Rouge conservée à la Bibliot hèque natio­ nale de Paris .

Un autre tableau représentant Cha­ u-kao se trouve dans une coll ection particu lière à Winterthur .

Toulouse-Lautrec et les étoile s du spectacle 1 + Peu d'artistes ont, autant que Toulouse-Lau- plus célèbres étaient la « Scala » et les « Ambas- trec, lié leur nom à ceux des chanteuses et des sadeurs », établissements élégants, mais aussi danseuses célèbres de son époque.

Grâce à lui, la l'« Eldorado» et «le Jardin de Paris », plus réputation éphémère de ces femmes est parven ue populaires.

Ce n'est que dans ces établ issements jusqu'à nous, nous les rendant quasi familières et que les spectacles costumés, les mimes et les tra- suscitant de notre part la même curiosité amusée vestis étaient admis comme forme de divertisse- qu'elles exerçaient sur les spectateurs de ment populaire à des prix accessibles.

On doit à l'époque.

La carrière de Toulouse-Lautrec a Toulouse-Lautrec de nombreuses affiches, chan- coïncidé avec la naissance et la fin du café- sons et menus illustrés liés au milieu du café- concert dont Paris comptait, dans les années concert.

Les cafés-concerts disparurent à la fin du 1890, au moins deux cents établissements.

Les siècle , laiss ant place au music-hall et au cinéma.

Du même pei ntre : PICTO 901 à 905 Photo R.M .N .

e Nard ini Editore.

1995.

Liriade pour !"édition française.

1995 .

38-28. »