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La Chute d'Icare Pieter Bruegel (env. 1525-1569)

Publié le 30/06/2015

Extrait du document

icare
Un chef-d'oeuvre
Une interprétation du mythe
Si Bruegel a repris plusieurs éléments à Ovide, il ne faut toute­fois pas voir dans son tableau une simple illustration du récit anti­que. Ainsi a-t-il exclu Dédale, le père d'Icare, de son tableau, et peint un soleil déjà couchant. Position bien sûr paradoxale pour un récit qui tient étroitement à la force du soleil faisant fondre la cire. Ces éléments ont soulevé bien des questions et fait douter certains de l'authenticité du tableau. Mais ne peut-on pas voir dans l'absence de Dédale un refus de l'anecdote et penser, avec Gib-son, que «le soleil n'est pas au zénith, comme on pourrait s'y atten­dre, mais se cache déjà à l'horizon, comme si la chute d'Icare avait commencé à midi pour ne s'achever qu'au coucher du soleil«?
Fable antique, parabole, expression de la sagesse populaire, vision poétique, La Chute d'Icare reste ouverte à toutes les inter­prétations, et c'est cela aussi qui fait sa richesse.
Une allégorie
Bruegel a toujours sublimé le réel ainsi que l'illustre bien La Chute d'Icare (à laquelle il serait d'ailleurs plus exact de donner le titre de Paysage avec la chute d'Icare).
 
La terre, le ciel et la mer y créent un extraordinaire espace pano­ramique, immensité dans laquelle se joue le drame de la mort, dans l'indifférence de la nature et des hommes. Le laboureur a les yeux rivés au soc de sa charrue et le berger semble perdu dans ses rêveries et la contemplation du ciel : pas plus que le pêcheur ou les marins s'affairant à la manoeuvre sur le quatre-mâts, ils ne prêtent attention à Icare que la mer engloutit. Icare dont seuls une main et deux jambes émergent des flots tandis que quelques plumes continuent de voleter... Sa disparition ne semble pas trou­bler l'ordre du monde.


icare

« 152 1 Les chefs-d'oeuvre de la peinture Un chef-d'oeuvre Une interprétation du mythe Si Bruegel a repris plusieurs éléments à Ovide, il ne faut toute­ fois pas voir dans son tableau une simple illustration du récit anti­ que.

Ainsi a-t-il exclu Dédale, le père d'Icare, de son tableau, et peint un soleil déjà couchant.

Position bien sûr paradoxale pour un récit qui tient étroitement à la force du soleil faisant fondre la cire.

Ces éléments ont soulevé bien des questions et fait douter certains de l'authenticité du tableau.

Mais ne peut-on pas voir dans l'absence de Dédale un refus de l'anecdote et penser, avec Gib­ son, que «le soleil n'est pas au zénith, comme on pourrait s'y atten­ dre, mais se cache déjà à l'horizon, comme si la chute d'Icare avait commencé à midi pour ne s'achever qu'au coucher du soleil»? Fable antique, parabole, expression de la sagesse populaire, vision poétique, La Chute d'Icare reste ouverte à toutes les inter­ prétations, et c'est cela aussi qui fait sa richesse.

Une allégorie Bruegel a toujours sublimé le réel ainsi que 1 'illustre bien La Chute d'Icare (à laquelle il serait d'ailleurs plus exact de donner le titre de Paysage avec la chute d'Icare).

La terre, le ciel et la mer y créent un extraordinaire espace pano­ ramique, immensité dans laquelle se joue le drame de la mort, dans l'indifférence de la nature et des hommes.

Le laboureur a les yeux rivés au soc de sa charrue et le berger semble perdu dans ses rêveries et la contemplation du ciel : pas plus que le pêcheur ou les marins s'affairant à la manoeuvre sur le quatre-mâts, ils ne prêtent attention à Icare que la mer engloutit.

Icare dont seuls une main et deux jambes émergent des flots tandis que quelques plumes continuent de voleter.

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Sa disparition ne semble pas trou­ bler l'ordre du monde.. »

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