LA CHUTE DE CHEVAL DE FATTORI

« lA CHUTE DE CHEVAL 1880 Peintre italien Analyse • cette toile, le chef-d'œuvre de Fattori, représente une étape primordiale du parcours artistique du peintre macchiaiolo (voir infra).

Après avoir renouve lé dans les années 1860 la peinture figurative italienne et donné naissance au réalisme moderne, Fattori semble s'épuiser.

Les œuvres qu'il produit dans les années 1870 révèlent un certain dessèchement.

Les années 1873-1880 sont au contraire celles de l'épanouis­ sement et dénotent une remarquable sensibilité naturaliste.

Le mouvement macchiaiolo, entamé vingt ans plus tôt, est bel et bien parvenu à son terme ; l'a rtiste, dépassant la technique de la « macchia »-la tâche-, consacre désormais sa réflexion aux thèmes d'actualité (l'Italie achève alors son unification) et à l'observation ponc­ tuelle de la réalité à travers un langage toujours plus dépouillé et plus efficace.

Ici, Fattori a voulu rendre dans l'espace de la toile le mouvement rapide et irrépressible du cheval au galop ; de fait, son cadrage fait partici­ per le spectateur à l'événement.

Cette scène, si xue.xr siècles Huile ur toile 90 x 130 cm nous l'observons bien, nous implique en effet sur le plan émotif non seulement en raison de l'acci­ dent tragique survenu au soldat, mais parce que le cheval emballé semble émerger d'un espace étranger au tableau et très proche de nous.

Le choix des couleurs est lui aussi sans complai­ sance : le peintre a diminué la gamme tonale de sa palette et certaines parties de la toile semblent davantage dessinées que peintes.

L'œu vre C Le tableau, signé en bas à droite GIOVANNI FATIORI, DI LWORNA, date de 1880.

Relativement ép argnée par la crit ique, la toile ne rencont ra pour­ tant pas l'adhésion du public; l'opinion reprochait au tableau son mauvais goût, son aspect maca bre et Ùl fin peu distinguée du pau vre soldat, ignorant par là-même les innovations techniques apportées par l'arti ste.

L'œuvre est entrée le 9 octobre 1912 à la galerie d'Art moderne du palais Pitti.

Risor gimento et macchiaioli + Lors du Risorgimento -grand mouvement ment français, grâce à l'œuvre de divulgation littéraire et philosophique italien qui se déve- menée par le cabinet littéraire et scientifique loppa à la fin du XVIIIe s.

et, au xOC' s., aboutit à Viessieux et à la visite de nombreux peintres.

l'unification italienne (1859-1860) -, les arts Ingres séjourna à Florence entre 1820 et 1824, visuels connurent un renouveau exceptionnel, dû Corot en 1834, Manet en 1853 et Degas en 1858.

au contexte socio-politique ainsi qu'aux expérien- C'est à Florence qu'est né le mouvement des ces figuratives passées ou contemporaines macchiaioli.

Ses adeptes se réunissaient au café comme le réalisme français.

Cette révolution Michelangelo pour tenter de renouveler l'art picturale fut également générée par une soif de académique.

Diego Martelli, collectionneur et rébellion contre les académies qui, après quatre mécène, fut un de leurs principaux théoriciens.

siècles d'existence, avaient fini par étouffer tou-Les macchiaioli s'attachaient surtout à observer tes les expériences réellement authentiques et le présent et à accentuer dans leur peinture la créatives.

relation lumière-couleur.

La« macchia » s'oppo- Florence fut, dans les années 1820-1860, la ville sait ainsi à la peinture parfaitement exécutée des la plus ouverte aux courants étrangers, notam- peintres académiques.

Du même peintre : PICTO 717 et 719 P hoto Orsi Battaglini, Florence.. »