La chanson française dans les années 60
Publié le 29/03/2019
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Véronique Sanson ne perce véritablement qu'en 1972, avec la chanson \"Amoureuse\" que lui compose Michel Berger. À l'instar de Gainsbourg, Berger est condamné à ses débuts, à faire chanter ses chansons par d'autres interprètes pour obtenir un succès pourtant mérité. Le panorama de la chanson française des années 60 ne serait toutefois pas complet si l'on oubliait de citer l'arrivée en force des Québécois: Robert Charlebois suivi de Diane Dufresne, Gilles Vignault, et Fabienne Thibault. Par le biais des festivals et des clubs de folk, on fait également connaissance avec la musique cajun et acadienne. L'enthousiasme ne tarde pas à se communiquer aux groupes français qui apprennent l'accordéon diatonique, le violon et la tringle.
Globalement, la chanson dans les années 60 est très riche car elle reflète toutes les étapes que traverse la société: insouciance superficielle des yé-yés liée à la période de prospérité économique, retour des auteurs-compositeurs-interprètes qui croquent l'air du temps, et chansons contestataires qui correspondent aux aspirations nouvelles d'une société militant contre le nucléaire et pour le féminisme. Le public français est devenu plus ouvert et plus critique, mais jusqu'à quand?
«
que Jean Ferrat, Claude Nougaro ou Serge Reggiani.
Le syndrome de la période yé-yé, que caractérise l'adaptation
française de succès anglo-saxons, va bientôt disparaître.
Dès
1966, on assiste à l'avènement de chanteurs qui créent seuls
ou à l'aide de paroliers leur propre répertoire.
1966-1968: le grand chambardement.
En l'espace de trois ans
s'impose une nouvelle génération de talents qui démode la
précédente: dans des genres radicalement différents, Antoine,
Michel Polnareff, Jacques Dutronc, Nino Ferrer, Julien Clerc,
Michel Sardou, réinventent la chanson française.
Antoine, qui
chante en 1966 les "Élucubrations", fait figure de pionnier de
l'anticonformisme, de la chanson contestataire, refusant
l'autorité parentale, rejetant le système et affirmant son
goût pour le voyage en auto-stop (sur les traces de Jack
Kerouac, chef de file des beatniks).
Il est à lui seul une
véritable tempête, se construisant une carrière en une seule
chanson.
C'est aussi le cas de Jacques Dutronc, qui joue la
carte du cynisme, aidé de son complice et parolier Jacques
Lanzmann ("Et moi, et moi, et moi!").
Éternel play-boy, il
sait caricaturer le Français moyen ("Les Play-boys", "Les
Cactus").
"Il est cinq heures, Paris s'éveille", dont
l'accompagnement à la flûte traversière est soigné, nous
dévoile un Dutronc poète.
Cette ballade est d'ailleurs un
succès dans le monde entier.
Autre mélodiste de grand talent, Michel Polnareff se fait
aussi remarquer pour son goût de la provocation (il exhibera
ses fesses sur une affiche en 1972), et les controverses qu'il
soulève ("L'amour avec toi").
Son répertoire restera emprunt
d'anticonformisme, et ne comprend que des compositions
originales.
Mais d'autres tendances ont également leur place, comme le
style humoristique de Pierre Perret.
Le nouveau music-hall de
l'Olympia, sous la direction de Bruno Coquatrix, fait alterner
avec un égal succès des vedettes comme Johnny Hallyday ou
Jacques Brel, dont les styles sont pourtant radicalement
opposés.
Car la vieille génération est toujours présente
(Brassens, Bécaud, qui chante "L'important, c'est la rose",
Gréco et son fameux "Déshabillez-moi").
Serge Gainsbourg
confirme son virage pop ("Comic Strip", "Initials BB").
On
assiste également à l'émergence d'un contre-courant "rétro",
avec la reprise par exemple de "Riquita", vieux succès des
années 20, ou des célèbres "Roses blanches".
En revanche, la première vague française de groupes twist du
début de la décennie a complètement disparu.
D'une part,
beaucoup étaient sans doute trop amateurs pour continuer une
carrière professionnelle.
D'autre part, ils ne peuvent
résister à l'invasion de groupes de rock anglais et leurs
exceptionnels duos (John Lennon-Paul McCartney des Beatles,
Mick Jagger et Keith Richards des Rolling Stones, les Birds,
les Who...).
La musique n'est plus une simple distraction, une
conscience politique voit le jour.
De 1969 jusqu'au milieu des années 70: la revanche des
contestataires.
Trois courants vont dominer cette période.
D'abord, la grande variété continue de régner sur les radios
périphériques, les maisons de disques encourageant ce
2.
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