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LA Chanson de 1960 à 1969 : Histoire

Publié le 02/12/2018

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histoire

LA

Chanson

 

L’IRRUPTION DES JEUNES SUR LE DEVANT DE LA SCÈNE

 

La chanson se répand partout, grâce au disque, à la télévision, déjà, et surtout à la radio, enfin portable depuis l’invention du transistor. Plus que jamais, elle reflète l’époque, témoigne de ses mouvements profonds, les oriente même lorsqu’elle se fait politique ou sociale. Elle se ramifie en courants multiples, plus ou moins éphémères, qui naissent, se côtoient et parfois se rejoignent, avant de disparaître dans le tourbillon incessant de la nouveauté, à l'image d’une décennie en perpétuelle quête de son devenir. Conséquence d’une explosion des naissances en Occident au lendemain de la guerre, elle devient aussi, de plus en plus, l’apanage et le signe de reconnaissance d’une nouvelle réalité sociale, et, dans le même temps, d’une nouvelle classe de consommateurs: les jeunes. Ce que comprirent d’ailleurs très vite les maisons de disques, les radios, les entreorises de Dresse, les fabricants de vêtements.

 

Au commencement était le rock’n’roll. Dès 1954, les États-Unis furent secoués par un rythme nouveau, que l’on qualifia bien vite d’indécent, et qui faisait rouler en folie les «teen-agers» sur That’s All Right Marna d’Elvis Presley, ou sur le très fameux Rock around the Clock de Bill Haley. Quand naissent les années soixante, Eddie Co-chran meurt dans un accident de taxi en Grande-Bretagne, Elvis revient du service militaire et s’apprête à entrer dans la voie «glorieuse» des films musicaux de série B... Le rock’n’roll, aux États-Unis, fait déjà presque figure de musique installée. La France, elle, commence juste à le découvrir (malgré les tentatives que firent, en précuseurs, Henri Salvador et Boris Vian avec Rock’n’roll mops), grâce à un jeune garçon d’à peine dix-sept ans, un certain Johnny Hallyday.

 

Rock et yé-yé: RÉCUPÉRATION D’UNE RÉVOLTE

 

Par-delà quelques inclassables personnalités, tel le caméléon Serge Gainsbourg, par-delà l’indéniable vitalité d’une tradition plus adulte, héritée du jazz et de Saint-Germain-des-Prés, que représentent alors Gilbert Bécaud, Léo Ferré, Georges Brassens, Barbara, Jacques Brel, bien sûr, ou Charles Aznavour (qui ne dédaignait pas d’écrire aussi Retiens la nuit et La plus belle pour aller danser), c’est en effet l’irruption du rock’n’roll sur le devant de la scène qui constitue l’événement majeur de 1960 et de toute la décennie. Les adultes sont terrifiés par la violence et la révolte que Johnny Hallyday véhicule alors, surtout sur scène, où sa hargne et son agressivité en-

histoire

« LA CHANSON.

Les Beatles enregistrent Sergeanl Pepper's en 1967.

Ci-dessus: la poche/le de l'album.

©Pathé-Marconi· Archives SGED flamment un public d'inconditionnels (on ne parle pas encore de «fans»), qui veulent affirmer leur enthousiasme et leur personnalité face à leurs parents, réputés .

Résultat: sept cents sièges cassés au Palais des Sports en février 1961, et une véritable émeute quand, en 1962, 400 000 spectateurs déchaînés prennent d'assaut la place de la Nati o n, à l'appel de Daniel Filipacchi, l'animateur de Salut les copains, et trouvent ainsi une nouvelle manière d'exprimer l'éter­ nel «conflit des générations».

Bientôt, pourtant, face au rock'n'roll des Chaussettes noires, des Pirates et autres Chats sauvages -qui paraît bien fade par rapport à ses modèles anglo-saxons -, naît un courant nouveau, moins agressif et en gran d e partie issu du twist, cette danse qu'av ait l a ncé e C hubb y Check er a ux É ta ts-U nis : le yé- y é , tentative réussie de récupération par le ET LE PSYCHÉDÉLISME Mais, rapidement, l'engagement des ch an te u rs américains tend à changer la nature et, moins directement politique, à revendi­ quer un e rupture, une co n te sta tion sociale et un nouvel art de vivre en. »

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