Klimt, Gustav - vie et oeuvre du peintre.
Publié le 15/05/2013
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4 UN ÉROTISME SCANDALEUX
Klimt, le Baiser
L'emploi d'une accumulation de petits motifs décoratifs stylisés et l'illustration de thèmes d'inspiration érotique sont deux caractéristiques de l'art de Gustav Klimt, figure illustre de la Sécessionviennoise.
Privilégiant l'utilisation de matières précieuses, l'artiste enveloppe dans un voile d'or les figures de ces deux amants qui se détachent sur un fond plus sombre et dépouillé.GustavKlimt, le Baiser, 1907-1908.
Huile sur toile, 180 × 180 cm.
Österreichische Galerie, Vienne.Erich Lessing/Art Resource, NY
En 1900, Gustav Klimt présente lors d’une exposition de la Sécession le premier volet d’un triptyque ( Philosophie, Médecine et Jurisprudence) commandé en 1896 pour l’Aula Magna de l’université de Vienne, la Philosophie .
Cette toile allégorique où la
philosophie est figurée par une sphinge et la connaissance par une femme fatale provoque alors une vive polémique au sein de l’université, du Parlement et de la presse : en cause, la crudité, l’érotisme et la perversion, mais aussi la composition
asymétrique de l’œuvre.
Malgré l’acharnement des critiques, cette toile obtient la médaille d’or de l’exposition universelle de Paris.
Les deux autres volets connaissent le même sort critique et le peintre décide de les racheter — les trois œuvres sont
détruites en 1945 par le régime nazi.
En 1902, il présente à l’une des expositions de la Sécession, consacrée à Beethoven, sept panneaux illustrant la Neuvième symphonie (Frise Beethoven , destinée à un décor de Joseph Hoffmann) qui sont
également l’objet de critiques acerbes car jugés immoraux.
Dans Espoir I (1903-1905), il représente une femme nue enceinte, debout et de profil.
Selon son ami écrivain et journaliste Ludwig Hevesi, « la jeune femme chemine, sereine, dans la
sainteté de son état.
Des masques immondes et grimaçants, d’une lubricité blasphématoire, se pressent vers elle ; les démons de la vie… mais ces tentations ne la troublent pas.
Elle s’avance dans la voie des horreurs, incorruptible et pure, grâce à
l’Espoir qu’elle porte dans son sein.
» Pour éviter qu’un nouveau scandale éclate, le peintre préfère retirer ce tableau de la 18 e exposition de la Sécession en 1903 et le vend à un collectionneur qui le garde jalousement caché, « isolé de tout regard
profane derrière deux portes hermétiquement closes » (la toile est cependant exposée en 1909 à Vienne).
5 LE CYCLE D’OR
À partir de 1903, le peintre entre dans sa période dite « dorée » : il commence à peindre à la feuille d’or, notamment Judith et Holopherne (1903), les Serpents d’Eau (1904-1907), le Portrait d’Adèle Bloch-Bauer (1902), celui de Fritza Riedler (1906)
et Danaé (1907-1908).
À partir de 1904, il réalise pour le riche banquier belge Adolphe Stoclet les mosaïques de la salle à manger d’un palais de Bruxelles édifié sur les plans de l’architecte Hoffmann.
L’Attente et l’Accomplissement (1905-1909)
représentent le point d’orgue de cette période, notamment par Karlovy Vary le goût exacerbé de l’artiste pour l’ornementation, sa liberté symbolique et la finesse de son trait.
Son style, inspiré des mosaïques de Ravenne, des estampes japonaises, et
de l’œuvre de Fernand Khnopff, utilise à cette époque toutes les ressources du décoratif : des surfaces unies traitées dans le plan unidimensionnel du tableau, des lignes serpentines délimitant strictement les motifs, une abondance d’ornements et de
matières précieuses.
Qu’elle soit symbolique, naturaliste ou architecturale, son œuvre traite toujours des liens entre l’érotisme et la mort et dessine les frontières de l’indécent et du morbide.
Le tableau le Baiser (1907-1908, acheté par
l’Österreichische Staats Galerie et repris dans le motif de la fresque l’Attente ) est le plus célèbre de cette période qui se termine vers 1909 lorsqu’il délaisse l’or.
6 L’INVENTEUR DE L’ART DÉCORATIF
Klimt (Gustav), le Baiser : œuvre à la loupe
Gustav Klimt, le Baiser, 1907-1908.
Huile sur toile, 180 × 180 cm.
Österreichische Galerie, Vienne.© Microsoft Corporation.
Tous droits réservés.
En 1907, Gustav Klimt découvre le talent d’un jeune peintre, Egon Schiele, pour lequel il devient un ami, un maître, un modèle, et auquel il voue jusqu’à sa mort une réelle admiration — Schiele fait d’ailleurs son portrait sur son lit de mort.
L’année.
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