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Klimt, Gustav - vie et oeuvre du peintre.

Publié le 15/05/2013

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Klimt, Gustav - vie et oeuvre du peintre. 1 PRÉSENTATION Klimt, Gustav (1862-1918), peintre viennois, cofondateur et premier président de la Sécession de Vienne. 2 UN DÉCORATEUR ACADÉMIQUE Né près de Vienne dans une famille de sept enfants, Gustav Klimt a un père orfèvre ciseleur et doreur et une mère chanteuse lyrique. À l'âge de quatorze ans, il obtient une bourse de l'École des arts et métiers de Vienne et y étudie le dessin et la peinture décorative jusqu'en 1883. Il gagne parallèlement un peu d'argent en réalisant des portraits d'après photographie. En 1883, il monte avec son frère Ernst et un ami, Frantz Matsch, un atelier de décoration. Dans un premier temps, il réalise, avec l'équipe d'Hans Mackart qui décède en 1884, des décors muraux pour des édifices publics, peints dans la grande tradition académique, avec un goût marqué pour le détail naturaliste. Il décore ainsi la salle de réunion du Palais Sturany de Vienne, une salle du palais Royal de Palesch en Roumanie, la Villa Hermès de Lainz, le théâtre national de Fiume, les escaliers du Burgtheater de Vienne, le plafond des bains thermaux de Karlsbad (actuelle Karlovy Vary, en République tchèque), et achève la décoration de l'escalier du Kunsthistorisches Museum de Vienne. Fort d'une solide réputation (en 1888, il reçoit de l'Empereur François-Joseph la croix d'or du mérite artistique), il continue de répondre à plusieurs commandes très académiques, malgré le décès de son frère Ernst (en 1892) et son attirance pour l'art moderne. Il se rapproche à cette époque des écrivains Arthur Schnitzler, Hugo von Hofmannstahl, découvre le symbolisme et l'impressionnisme français et est influencé par une exposition viennoise regroupant des oeuvres de Max Lieberman, Félicien Rops, Max Klinger, Arnold Böcklin. L'année 1895 marque alors le début de sa période symboliste. Très prolifique, il peint et dessine des corps, fragiles et sensibles, ...

« 4 UN ÉROTISME SCANDALEUX Klimt, le Baiser L'emploi d'une accumulation de petits motifs décoratifs stylisés et l'illustration de thèmes d'inspiration érotique sont deux caractéristiques de l'art de Gustav Klimt, figure illustre de la Sécessionviennoise.

Privilégiant l'utilisation de matières précieuses, l'artiste enveloppe dans un voile d'or les figures de ces deux amants qui se détachent sur un fond plus sombre et dépouillé.GustavKlimt, le Baiser, 1907-1908.

Huile sur toile, 180 × 180 cm.

Österreichische Galerie, Vienne.Erich Lessing/Art Resource, NY En 1900, Gustav Klimt présente lors d’une exposition de la Sécession le premier volet d’un triptyque ( Philosophie, Médecine et Jurisprudence) commandé en 1896 pour l’Aula Magna de l’université de Vienne, la Philosophie .

Cette toile allégorique où la philosophie est figurée par une sphinge et la connaissance par une femme fatale provoque alors une vive polémique au sein de l’université, du Parlement et de la presse : en cause, la crudité, l’érotisme et la perversion, mais aussi la composition asymétrique de l’œuvre.

Malgré l’acharnement des critiques, cette toile obtient la médaille d’or de l’exposition universelle de Paris.

Les deux autres volets connaissent le même sort critique et le peintre décide de les racheter — les trois œuvres sont détruites en 1945 par le régime nazi.

En 1902, il présente à l’une des expositions de la Sécession, consacrée à Beethoven, sept panneaux illustrant la Neuvième symphonie (Frise Beethoven , destinée à un décor de Joseph Hoffmann) qui sont également l’objet de critiques acerbes car jugés immoraux.

Dans Espoir I (1903-1905), il représente une femme nue enceinte, debout et de profil.

Selon son ami écrivain et journaliste Ludwig Hevesi, « la jeune femme chemine, sereine, dans la sainteté de son état.

Des masques immondes et grimaçants, d’une lubricité blasphématoire, se pressent vers elle ; les démons de la vie… mais ces tentations ne la troublent pas.

Elle s’avance dans la voie des horreurs, incorruptible et pure, grâce à l’Espoir qu’elle porte dans son sein.

» Pour éviter qu’un nouveau scandale éclate, le peintre préfère retirer ce tableau de la 18 e exposition de la Sécession en 1903 et le vend à un collectionneur qui le garde jalousement caché, « isolé de tout regard profane derrière deux portes hermétiquement closes » (la toile est cependant exposée en 1909 à Vienne). 5 LE CYCLE D’OR À partir de 1903, le peintre entre dans sa période dite « dorée » : il commence à peindre à la feuille d’or, notamment Judith et Holopherne (1903), les Serpents d’Eau (1904-1907), le Portrait d’Adèle Bloch-Bauer (1902), celui de Fritza Riedler (1906) et Danaé (1907-1908).

À partir de 1904, il réalise pour le riche banquier belge Adolphe Stoclet les mosaïques de la salle à manger d’un palais de Bruxelles édifié sur les plans de l’architecte Hoffmann.

L’Attente et l’Accomplissement (1905-1909) représentent le point d’orgue de cette période, notamment par Karlovy Vary le goût exacerbé de l’artiste pour l’ornementation, sa liberté symbolique et la finesse de son trait.

Son style, inspiré des mosaïques de Ravenne, des estampes japonaises, et de l’œuvre de Fernand Khnopff, utilise à cette époque toutes les ressources du décoratif : des surfaces unies traitées dans le plan unidimensionnel du tableau, des lignes serpentines délimitant strictement les motifs, une abondance d’ornements et de matières précieuses.

Qu’elle soit symbolique, naturaliste ou architecturale, son œuvre traite toujours des liens entre l’érotisme et la mort et dessine les frontières de l’indécent et du morbide.

Le tableau le Baiser (1907-1908, acheté par l’Österreichische Staats Galerie et repris dans le motif de la fresque l’Attente ) est le plus célèbre de cette période qui se termine vers 1909 lorsqu’il délaisse l’or. 6 L’INVENTEUR DE L’ART DÉCORATIF Klimt (Gustav), le Baiser : œuvre à la loupe Gustav Klimt, le Baiser, 1907-1908.

Huile sur toile, 180 × 180 cm.

Österreichische Galerie, Vienne.© Microsoft Corporation.

Tous droits réservés. En 1907, Gustav Klimt découvre le talent d’un jeune peintre, Egon Schiele, pour lequel il devient un ami, un maître, un modèle, et auquel il voue jusqu’à sa mort une réelle admiration — Schiele fait d’ailleurs son portrait sur son lit de mort.

L’année. »

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