JOSEPH EN ÉGYPTE de Le Pontormo

« JOSEPH EN ÉGYPTE 1518 Peintre italien Biographie (2:} En l'an 1508, Jacopo Carucci reste orphelin à treize ans.

Quittant la ville de Pontormo pour Florence, il entre dans l'ate­ lier de Léonard de Vinci.

Après un bref apprentissage , d'abord chez Mariotto Alber­ tinelli puis chez Piero di Cosimo , il rejoint enfin en 1512l'atelier d'Andrea del Sarto où il rencontre un jeune homme de son âge, le Rosso Fiorentino.

C'est avec son dernier maître qu'il p art icipe , entre 1513 et 1515 , à la décoration du cloître de Santa Annunziata.

Ces années-là, il peint à fresque, dans la villa de campagne des Médicis, à Poggio a Caiano , la fraîche scène de nature de Vertumne et Pomone , et accomplit un bref voyage à Rome en compagnie d'Andrea del Sarto.

En 1523, fuyant la peste qui frappe Flo­ rence, le Pontormo se réfugie à la chartreuse de Galluzzo où il exécute sur les murs du cloître une fresque aujourd'hui détachée, Les Scènes de la Passion.

On y discerne un lan­ gage désormais franchement influencé par la peinture nordi que.

Dans la dernière phase de son activité, le Pontormo tombe dans un état de dépression et d'in quiétude qui se reflète dans sa produc­ tion où ne transparaît plus la fraîcheur qui avait caractérisé ses œuvres de jeunesse.

Les princes florentins ne montrent plus guère d'intérêt pour ses œuvres tourmentées ; désormais en marge des événements artisti­ ques qui se déroulent à Florence, le Pontormo entreprend , entre 1554 et 1556, la rédaction d'un minutieux journal (aujourd'hui publié) riche en notes détaillées, qui s'avère une pré­ cieuse chronique de ses dernières années vécues dans une solitude extrême emplie de tourmen ts et de maniaqueries .

XVIe siècle Ma niéri sme Huil e s ur bois 44 x 49 cm Analyse • Le tableau de Londres présente, selon une méthode très médiévale, divers épisodes du séjour de Joseph en Égypte.

Les personnages sont fort nombreux et de types variés : au-dessus se détachent, sur des colonnes, deux admirables figures à la ligne serpentine, idée suggérée sans aucun doute à l'ar tiste par le peintre espagnol Alonso Berruguete alors de passage à Florence.

Certaines solutions techniques, notamment le ravissant enfant de dos au premier plan, mon­ trent que le jeune Pontormo ressentait encore l'influence d'Andrea del Sarto.

Mais l'on discerne aussi de nouvelles préoccu­ pations : l'inquiétude des personnages et des innovations dans la forme dérivent probablement de Michel-Ange et d'une connaissance possible des nouveautés de la chapelle Sixtine.

En même temps, ce « langage » aigu, acéré, laisse à penser que l'artiste a vu les estampes de Dürer et la peinture de Lucas de Leyde.

L'intérêt porté par le Pontormo à la peinture nordique en général n 'e nthousiasma pas du tout les critiques de l'épo­ que dont le célèbre Vasari qui, dans sa Vie du Pontormo, loue cependant cette œuvre : « ...

je dirais qu'il n'est guère possible de voir une autre peinture faite avec tant de grâce, de perfection et de bonté ...

» L'œuvre C C'est en 1515 que le Pontormo reçut mission d'omer deux coffres destinés à abriter le trousseau de noces dans la chambre à coucher de Pierfrancesco Borgherini .

Bacchiacca , Andrea del Sarto et Fran­ cesco Granacci participèrent également à la décora­ tion de la pièce.

Le panneau représentant Joseph en Égypte fut acquis en 1882 par la National Gallery de Londres .

Du même peintre : PJCTO 242 et 243 Photo Nationa l Gallery, Londres.

© Nardini Editore , 1993.

VPC Larousse-Laffont pocr l'édition lrançarse 1993 19-08. »