Jordaens : LE ROI BOIT
Publié le 14/09/2014
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«
Le roi bo it, Jacob Jordaens , vers 1640 {Bruxelles , Musée royal des beaux-arts).
Ensemble et (page de gauche ) détail.
souffle dans une cornemuse , les corps se rap
prochent, jolie femme con tr e jolie femme ,
dans une sensuali té frémissante.
La fête pour
rait tourner à 11 orgie ou à la dispute.
Elle se
fini ra, plus probablement , dans le désordre , la
sale té, l'entasse men t des corps endo rmi s
brusquement dans un sommeil d'ivresse : à
gauche, un homme renverse sa chaise et le
contenu d'un r.anier pour vide r brutalement
son estomac.
À droite, sans vergogne , une
mère peu soucieuse de quitter la table torche
les fesses d'un marmot braillard.
Le chien , au
centre du tableau , devant le roi, mendie des
restes.
La vigueur de la vie
Tout cela est peint dans un style dont la
véhémence s'accorde à la verdeur du suje t.
S'il n'y ava it, pour rétablir dans l'œuvre un
semblant de stabilité , la ligne horizontale de
la table et celle du bord de la tenture sur le
mur , la composition serait tout entière for
mée de directions obliques , corp s en mouve
ment
des convives ou du chien et jambes de
Jacob Jordaens
La personna lité de Jacob Jordaens est
intimement l iée à la ville d'Anver s, où il est né en 1593 et où il a vécu sa vie entière .
La cité , devenue au xv1• siècle une place forte calviniste , est reprise en
main à cette époque par les Espagnols ,
et les protestants doivent dissimuler leur foi.
Il sem ble que ce soit le cas pour Jordaens lui -même , marié selon le rite catholique mais enterré dans un cime tière protestant.
Fils d'un marchand de draps , aîné d'une famille de onze enfant s, il entre en
apprentissage
à quatorze ans chez le peintre Adam Van Noort -chez qui se
forma aussi Rubens -, dont il épouse la
fille en 1616.
L'année su ivante, il s'ins talle comme peintre indépendant.
Il rencontre un succès rapide.
Dès
l'enfant.
La facture, surtout , est d'une éton
nante liberté.
Rompant totalement avec le
style léché des grands maîtres flamands du
'!Y' ou du XVI' siècle (Van Eyck , Bruegel de
Velours ), et s 'écartant aussi de la facture lisse
des peintres italiens, Jordaens adopte la
touche ample de Rubens , qui laisse sur la
toile les traces visibles des coups de brosse
cette époqu e, les commandes affluent , parmi lesquelles de grand s retables, et le jeune homme est nommé doy en de la
guilde de Saint -Luc - la corpo ration des peintre s - dès 1621.
En 1639 , Jor
daens est assez fortuné pour s'acheter
une
belle maison, qu 'il fait entièrement
transformer .
L'année suivante , après la
mort
de Rubens et celle de Van Dyck, il devient l e peint re le plus recherché de la cit é, et sa réputation s'étend à l'étrange r.
La cour d'Angleter re, celle de Suède , la maison d'O r ange , dans les Provinces
Unies, lui commandent des œuvres : il
l es réa lise avec l'aide de nombreux col
la borateur s, en même temps qu ' il tra vaille pour les particuliers et pour les église s d 'An vers.
Ce succès ne se dément pas jusqu 'à sa mort , en 1678 .
ou de larges pinceaux passés vigoureuse
ment.
La couleur, enfin , est aussi merveilleu
sement hardie.
Sur un fond brun très proche
(que Jordaens reprend, peut -êt re ) des
peintres caravagesques , les rouges , les bleus
les jaune s - couleurs vives , couleurs pri
maires - se détachent avec une exception
nelle vigueur..
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