JEUNES FILLES AU PIANO de RENOIR

« JE UNE S FILLES AU PIANO 189 2 Peintre fran ça is Analyse • Le peintre re pr ése nte , dan s ce tableau , deux jeunes filles au piano, unie s par l'a mour de la musique .

Elles semblent totalement absorbées par leur passio n commune et leur visage exprime une joie intime et profonde.

Cette innocence, cette douceur , dont seules deux adolescentes peuvent fa ire preu ve, furent le thème essentiel de l 'a rt de Renoir pendant ces années (1888-1898).

La grâce des jeunes musiciennes répond à celle de la musique.

Mais il ne faut pas chercher là une signification symbolique particulière.

Renoir a simplement développé, dans cette œuvre, un thème qu'il avait déjà trait é, en 1889, dans la Leçon de pian o (Joslyn Art Mu seum , Omaha) , et qu 'il reprit encore plusi eur s fois (on compte six versions en tout) .

Dan s cette première version, les de ux jeunes filles sont vu es de loin , comme d an s une scè ne de genre.

D ans les huiles et le pas tel exécutés en 1892, au contraire, le peintre est tout proche , comme s'il voulait saisir la moindre vibration de lumière ou de couleur.

Dans chacune de ces œuvres, l'artiste reprend la même composition d'e n sem­ ble mais en changeant un menu dét ail qui se révèle ensuite de grande importance.

XIX e-x.xe siècles I mpressionnisme Huile sur toile 116 x 90 cm La version du musée d'Orsay qui semble être, pour les critiques, la derni è re des six toiles , se caractér ise par ses tonalit és dor ées et par la recherche d'harmonie des couleurs entre les vêt e m e nts d es jeunes filles et le décor de la pièce.

L'œuvre C C'est Henri Rouj an, alors directeur des Beaux­ Arts , qui fit la commande de ce tableau à Reno ir, fin 1891-début 1892, pour le musée du Luxembourg, sur la suggestion du poète Mallarmé.

Renoi r réalisa six répliques, toutes différentes, du même sujet parmi lesque lles Henri Roujan choi sit, après de longues discussions avec l'artiste, cette version maintenant exposée au musée d'Orsay .

Les voy ages d e Reno ir e nt re 1890 et 189 2 + La sérénité qui se dégage des tableaux de Renoir ne laisse rien deviner de son caractère inquiet et de son agitation incessante.

Ses nombreux déplacements nous en donnent une idée.

Tout en restant tr~s attaché à Paris, Renoir voyagea toujours beaucoup, en France, en Algérie , en It alie.

Seule une grave crise de rhumatisme , en 1888, le contraignit un temps à interrompre ses d éplacements .

En 1890, il séjourne à La Rochelle et rend v isite à Berthe Mori sot et à Manet à Mézy.

En 1891, il part dans le Midi avec sa jeune épouse , Aline Charigot , en passant par Aix-en-Provence pour rencontrer Cézanne.

Il demeure l'été à Paris et repart ensuite à Mézy et en automne chez son ami Gustave Caillebotte.

En 1892, il est à Paris pour l 'exp osition rétrospective organisée en mai par Durand -Rue! où sont exposées Jeunes Filles au piano.

En mai-juin , il voyage en Espagne accom pagné de son ami Paul Gallimard.

À son retour , il reprend ses voyages en famille.

Il est en Bretagne où le climat plus clément est favorable à sa santé, de juillet à octobre.

Il s'établit quelque temps à Pont-Aven , abandonné depuis peu par Gauguin, où il trouve un cadre idéal pour peindre.

Du même peintre: PICTO 819 à 835 Photo Nardi ni Editore.

© Na rdini Editore .

1993 .

VPC La rousse -Laffont pour l'édition française 1993 20-30. »