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JEAN VAN EYCK

Publié le 24/06/2012

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Les oeuvres signées et datées de Jean van Eyck sont les suivantes : Portr:lit du savant Tymotheos, Londres, Galerie nationale, 1432; la Vierge d'Ince Hall, Melbourne, Galerie nationale, 1432; Portrait de l'homme au turban, Londres, Galerie nationale, 1433 (probablement le portrait du peintre); Portrait de Jean Arnoljini et de son épouse Jeanne Cenani, Londres, Galerie nationale, 1434; la Vierge du chanoine van der Paele, Bruges, Musée communal, 1434; Portrait de Jean de Leeuw, orfèvre, Vienne, Musée d'histoire de l'art, 1436; Sainte Barbe, Anvers, Musée royal, 1437; la Vierge à la fontaine, Anvers, Musée royal, 1439; Portrait de la femme du peintre, Bruges, Musée communal, 1439. Cela fait dix oeuvres, compte tenu de l'Agneau mystique.


« JEAN VAN EvcK a suivi les initiatives de son aîné, dont il a dit qu'aucun ne lui est supérieur.

Dans un certain domaine, il a poussé plus loin ses recherches et ses réussites: dans celui de la re­ production picturale de la réalité.

Nous pouvons le constater dans les dix œuvres signées par lui et dans plusieurs autres qui lui sont attribuées par comparaison de style.

Son style est celui d'un observateur objectif et positif, d'un réalisateur méticùleux et tenace, qui veille particulièrement à la plasticité.

La devise qu'il peignit sur les cadres de plusieurs de ses tableaux précise sa volonté d'homme sûr de lui-même, de peintre acharné: « Ais ick kan » (aussi bien que je le puis).

Cet artiste est avant tout un portraitiste: à force de tâter du regard la texture de l'épiderme, d'analyser les traits particuliers, de soupeser le volume, de mesurer les effets d'ombre et de lumière, de choisir les couleurs et de les appliquer ~vec soin, il parvient à rendre la vie et le caractère des personnages: il est implacable et reproduit l'être, interne et ex­ terne, avec une sincérité parfaite.

On peut même dire que c'est un portraitiste savant.

Il présente les personnages de trois quarts et projette la lumière du côté vers lequel est tourné le visage; ainsi, tout ce qui caractérise le visage -yeux, nez, bouche - se trouve bien éclairé; le reste est modelé en ombres.

Les intérieurs, les vues de villes, les paysages, les objets sont conçus et exé­ cutés avec un souci identique, comme s'ils étaient des portraits.

Ce souci de véracité amène par­ fois l'artiste à s'arrêter trop à l'analyse et à perdre de vue l'unité organique du tableau: les di­ mensions de ses figures ne sont pas toujours conçues en proportion de leur entourage.

Mais on ne peut nier que cet artiste voit et représente tout en peintre.

Jusqu'alors, les ar­ tistes indiquaient les formes par des silhouettes qu'ils remplissaient d'un modelé superficiel en une couleur locale.

Jean van Eyck, comme Hubert van Eyck, voit en couleurs, ou plutôt en teintes qui s'opposent et dont les gradations contribuent à: représenter les formes dans une atmo­ sphère lumineuse.

Parfois, il y met plus d'insistance qu'Hubert van Eyck; ainsi dans la Vierge du chanoine van der Paele et dans la Vierge du chancelier Rotin.

Sa technique magistrale a été admirée de tout temps; c'est encore elle qui commande l'engoûment que notre époque« technicienne» par excellence ressent pour cette peinture soignée.

On a, très tôt déjà, tenté d'expliquer l'excellence de cette technique en disant, comme Vasari l'a fait au milieu du XVIe siècle, que Jean van Eyck aurait inventé la peinture à l'huile.

Mais celle-ci existait depuis longtemps, et Jean van Eyck, comme tous les primitifs, a peint à la dé­ trempe, en l'occurrence, avec un agglutinant qui n'était autre qqe l'œuf.

Tout le secret des van Eyck réside dans une préparation blanche faite de colle et de craie sur le panneau et rendue bien lisse, dans l'emploi d'une poudre de couleur exclusivement d'ordre min.éral, dans le mélange de cette poudre à l'œuf entier, jaune et blanc, dans le choix des nuances et dans la dextérité avec laquelle la matière colorante est étendue.

LA technique des van Eyck, si apte à l'expression d'une vtston arttsttque toute nouvelle, a étonné le monde et, longtemps, on a considéré l'apparition de leur art comme un phénomène semblable à une lumière qui perce tout à coup les ténèbres.

Cependant, aussi grands artistes qu'ils soient, leur art procède, en partie, de celui de leurs prédécesseurs.

La génération spontanée est inconnue dans l'art, aussi bien que dans la nature.

L'art des van Eyck a ses racines souterraines dans la peinture du XIVe siècle, particulièrement dans celle de France.

La maison des Valois possédait des princes mécènes de première valeur.

Une activité intense régnait dans les ateliers qu'ils avaient créés dans différentes villes.

Le travail continu et bien rémunéré qui s'offrait là aux enlumineurs et aux peintres y attirait les meilleurs JEAN V AN EYCK « lA Vierge "" Chanet/in Rolin.

» ( Musie du Louure, Paris.) JEAN VAN EYCK. »

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