jazz (musique) - jazz.
Publié le 17/05/2013
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Sidney Bechet — qui se produit pour la première fois en Europe en 1919 avec le Southern Syncopated Orchestra — et les trompettistes King Oliver et Louis Armstrong).
5 LE JAZZ À CHICAGO (LES ANNÉES VINGT)
5. 1 Louis Armstrong, premier soliste de l’histoire du jazz
Le style New Orleans s’épanouit alors à la faveur des enregistrements « historiques » du King Oliver Creole Band (1923-1927), de l’orchestre de Jelly Roll Morton, les Red Hot Peppers, et des Hot Five et Hot Seven de Louis Armstrong (1925-1928), qui
remplace son cornet par la trompette en 1927.
Il contribue en outre à faire du jazz une musique de soliste accompagné et devient rapidement le premier ambassadeur du jazz à travers le monde entier.
Parallèlement, des musiciens blancs forment l’école des Chicagoans, adeptes du style dit « Chicago » caractérisé par des recherches harmoniques plus raffinées, une connotation romantique, une touche d’impressionnisme et une part plus importante
accordée aux solos.
Les musiciens les plus emblématiques de ce courant sont le trompettiste et pianiste Bix Beiderbecke — qui crée en 1924 un orchestre d’adolescents, les Wolverines —, les saxophonistes Frankie Trumbauer et Frank Teschemaker, le
clarinettiste Pee Wee Russell ou encore le guitariste Eddie Condon.
5. 2 Chicago, capitale du blues
Dans la capitale du Midwest se développe conjointement le boogie-woogie (style de piano-jazz fondé sur le blues au caractère rythmique obsessionnel dans lequel la main gauche réalise des figures répétitives tandis que la main droite joue librement
des phrases mélodiques) avec des pianistes tels que Jimmy Yancey et plus tard Meade Lux Lewis, Albert Ammons.
Le blues « classique », dit Chicago Blues, est quant à lui interprété par Gertrude Ma Rainey, l’« impératrice du blues » Bessie Smith,
l’harmoniciste Sonny Boy Williamson et le guitariste Big Bill Broonzy.
6 LE TEMPS DU SWING (1930–1945)
6. 1 La naissance des big bands
À l’aube des années trente, le jazz se déplace à nouveau, vers New York et plus précisément à Harlem où se produisent déjà des pianistes stride (forme modernisée du ragtime reposant sur une alternance de basses sur les temps forts et d’accords à
l’octave sur les temps faibles) tels que James P.
Johnson et Fats Waller.
Une évolution se dessine dans la conception orchestrale du jazz, abandonnant la polyphonie du style New Orleans au profit de la structure « classique » de l’orchestre en sections instrumentales(trompettes, trombones, anches, rythmique) telle que la
conçoit le pianiste Fletcher Henderson dès 1924.
Les grands orchestres (ou big bands ) font leur apparition.
Dès lors, la place prépondérante du soliste et son intervention sont encadrées et soutenues par les parties écrites ; cette architecture musicale
prend le nom d’« arrangement ».
Les mesures à quatre temps se substituent par ailleurs aux rythmes à deux temps.
6. 2 Le jazz s’intègre à la culture américaine
6.2. 1 Les clubs de jazz au faîte de leur gloire
Les stations de radio se multiplient, l’industrie du disque tourne à plein régime (les 78 tours rencontrent un succès notable), les ballrooms (salles de danse) s’implantent dans toute la ville et les clubs de jazz connaissent leur heure de gloire : le Savoy
ouvre ses portes dès 1926, le Cotton Club s’oriente vers un jazz de qualité un an plus tard et l’Apollo accueille la communauté noire.
Le jazz et la danse (dans les clubs, les casinos et les grands hôtels) permettent à l’Amérique de s’étourdir dans un
climat de crise économique consécutive au krach boursier de 1929.
En 1928, l’orchestre de Duke Ellington fait les beaux soirs du Cotton Club avec la revue The Blackberries of 1930. Il est remplacé par l’orchestre Cab Calloway (chanteur, danseur et animateur), auquel succède un orchestre « pour danseurs
seulement », celui de Jimmy Lunceford.
Au Savoy, baptisé home of happy feet (soit la « maison des pieds joyeux »), se déroulent de mémorables joutes musicales, à l’instar de celle opposant l’orchestre du batteur Chick Webb — Ella Fitzgerald y fait
des débuts prometteurs en 1935 — à celui de Benny Goodman.
S’y produisent également les grandes formations des pianistes Earl Hines et Count Basie.
6.2. 2 L’impact de Benny Goodman
L’Amérique vit à l’heure du swing (terme associé aux grands orchestres blancs de cette époque, à ne pas confondre avec le mot désignant la pulsation rythmique propre au jazz) et le jazz, pour la première fois de son histoire, est devenu une musique
populaire.
Le clarinettiste Benny Goodman est sacré « roi du Swing » en 1938.
Son orchestre « mixte » (il est le premier à avoir engagé des musiciens de couleur) bénéficie des arrangements de Fletcher Henderson et touche un vaste public au-delà
des seuls amateurs de jazz.
Parmi ses rivaux blancs, figurent les formations du tromboniste Tommy Dorsey (dans lequel chantera Frank Sinatra), du trompettiste Harry James, des clarinettistes Artie Shaw et Woody Herman et du batteur Gene Krupa.
6. 3 Les grands solistes du swing
Au sein de ces big bands émergent par ailleurs des musiciens virtuoses qui contribuent au rayonnement du jazz.
Ainsi, en complément de son orchestre auquel appartient le guitariste Charlie Christian, Benny Goodman se produit en quartette avec le
vibraphoniste Lionel Hampton, qui enregistre sous son nom une série de chefs-d’œuvre en petites formations entre 1937 et 1941 avant de former à son tour un grand orchestre.
L’orchestre de Count Basie compte dans ses rangs le saxophoniste Lester
Young et la chanteuse Billie Holiday, tandis que Duke Ellington révèle les saxophonistes Ben Webster et Johnny Hodges, le clarinettiste Barney Bigard et le contrebassiste Jimmy Blanton.
Son orchestre débute une tournée européenne en 1933 alors
que Louis Armstrong s’installe à Paris pour deux ans..
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