Jazz de 1930 à 1939 : Histoire
Publié le 17/12/2018
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Jazz
Il va s’en passer des choses, et non des moindres, durant ces années de transition entre, schématiquement, le pur style New Orléans des années vingt et la «mutinerie» be-bop des années quarante ! En simplifiant (ce qui n'est guère facile avec le jazz, musique ouverte en perpétuel mouvement), on distinguera le début de l’ère des grands solistes classiques, du «mainstream» (ou middle-jazz), et le «temps du swing» de cette Amérique sous l’influence d’un jazz joué le plus souvent pour la danse.
Premier fait significatif: l’abandon par beaucoup de musiciens du «two-beat» (deux temps accentués sur les quatre que forme la mesure) au profit du «four-beat» (dans lequel les quatre temps sont également accentués, ce qui donne une grande souplesse à la pulsation rythmique) qu’ont inauguré certains musiciens de Kansas City et de Harlem. La question est posée: «Two beat or not two beat?» Il n’est pas si simple d’y répondre car déjà Louis Armstrong et autres musiciens du style dit «Chicago» accentuent uniformément les quatre temps en pleine époque «two-beat», alors que Jimmie Lunceford, venu de Memphis, pratique avec son orchestre un «swing à deux temps» (sorte de combinaison rythmique n'appartenant qu'à lui, un tempo «bounce» [bondissant], efficace pour les danseurs; ainsi For Dancers Only (pour danseurs seulement) est le thème fétiche d’un orchestre dont la devise exprime clairement: «Rhythm is our Business», le rythme, c’est notre affaire.
Les grands solistes classiques
Dès 1927. Louis Armstrong, qui a troqué le bon vieux cornet de ses débuts contre la trompette, prend de plus en plus de distance à l'égard de l'improvisation collective au profit d’arrangements orchestraux qui se substitueront à la polyphonie primitive. En 1930, avant de prendre la direction de l'orchestre de Luis Russel, il enregistre Dear Old Southland, solo de trompette uniquement accompagné par le pianiste Buck Washington, puis apparaît dans le film Flame, et embarque enfin à destination de l'Europe, où il se produit au Palladium de Londres, entamant ainsi une carrière de vedette internationale. Il deviendra le premier véritable soliste de jazz, inventant cette musique telle que nous la connaissons maintenant sous ses formes diverses. Il sera également le premier chanteur de jazz sachant transfigurer des thèmes que quelques producteurs lui feront chanter avec cette voix inimitable.
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LEs GRANDS SOLISTES CLASSIQUES
Dès 1927, Louis Armstrong, qui a troqué le bon vieux cor
net de ses débuts contre la trompette, prend de plus en plus de
distance à l'égard de l'improvisation collective au profit d'arrange
ments orchestraux qui se substitueront à la polyphonie primitive.
En
1930, avant de prendre la direction de l'orchestre de Luis Russel, il
enregistre Dear Old South/and, solo de trompette uniquement ac
compagné par le pianiste Buck Washington, puis apparaît dans le film
Flame, et embarque enfin à destination de !"Europe, où il se produit
au Palladium de Londres, entamant ainsi une carrière de vedette
internationale.
JI deviendra le premier véritable soliste de jazz, inven
tant cette musique telle- que nous la connaissons maintenant sous ses
formes diverses.
ll �era également le premier chanteur de jazz sachant
transfigurer des tht:mes que quelques producteurs lui feront chanter
avec cette voix inimitable.
Alors qu'un des novateurs les plus importants du jazz s'en
vole vers une gloire éternelle, un autre souffleur, cornettiste mais aussi
pianiste et compositeur, blanc, à la santé délicate, Six Beiderbecke,
meurt en 1931 des �uites d'une pneumonie, à vingt-huit ans.
JI a su se
dégager de l'influence d'Armstrong; la modernité de son approche
harmonique (il écoutait Debussy et Ravel) inspirera les trompettistes
blancs des années trente, préfiguration du style •cool" des années
cinquante.
Sa vie -'ut romancée par Dorothy Baker sous le titre le
Jeune Homme à la trompette, traduit par Boris Vian: le personnage de
Bi.x sera interprété à l'écran par Kirk Douglas dans la Femme aux
chimères ( !) de Michael Curtiz ( 1949).
Quatre musiciens illustrent, à leur manière, le piano de ces
années-là.
Thomas «Fats» Waller connaît une double popularité, celle
d'un chanteur plein d'humour, de fantaisie, joyeux pourfendeur de
niaises rengaines sentimentales et celle (surtout) d'un grand maître du
piano «Stride» caractérisé par un jeu de main gauche où alternent
basses et accords successivement joués sur les temps forts et faibles.
Créé en 1934, l'ensemble Fats Waller and his Rhythm conquiert
r Amérique; tournées, disques (il gravera près de sept cents mor
ceaux) et radio consacrent son succès auprès d'un public subjugué par
un swing généreux dispensé par des solistes remarquables encouragés
de la voix par un chef gouailleur et goguenard.
Certaines de ses
compositions, Honeysuckle Rose, Ain'r Misbehavin, sont devenues
des classiques.
Earl «Fatha» Hines, père spirituel de (presque) tous les
pianistes, après avoir participé aux enregistrements du second Hot
Five de Louis Armstrong, forme un grand orchestre qui se produit de
1928 à l947 (un record!} au Grand Terrace Café de Chicago.
Il rompt
avec le stride et imente le.
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