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James Carter, maître du jazz postmoderne

Publié le 05/12/2018

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Seuls quelques mois ont suffi à James Carter pour s’imposer comme le musicien de jazz le plus représentatif de la nouvelle génération. Bien plus, le jeune saxophoniste, qui s’est produit pour la première fois en France au printemps 1995, est aujourd’hui déjà l’égal des plus grands.

 

Grâce à son syncrétisme expressionniste, ce réconciliateur est capable de jouer superbement sur tous les tableaux : celui de la tradition la plus pure comme celui de la modernité. Il réussit même à créer d’admirables parcours de « court-circuit musical » qui augmentent l’intensité émotionnelle. Condensant l’histoire du jazz à lui tout seul, est-il pour autant le novateur espéré ?

Se côtoient cependant dans la production de Carter deux musiques différentes : celle des disques, souvent dangereusement « revivalis-te » et conservatrice, où il semble céder à une pesanteur nostalgique (en particulier dans The Real Quietstorm, son premier enregistrement pour la marque Atlantic en 1994), et celle des concerts, beaucoup plus aventureuse et créatrice. Carter ne l’ignore pas et le dit avec justesse : « La scène représente le lieu idéal pour ma musique. » C’est là, en effet, que son jeu nomade fait merveille, que le saxophoniste retrouve cette liberté de circulation qui nous enchante. Son évolution peut donc suivre deux directions opposées. Rétrograde si, trop soumis à quelque directeur artistique ou aux lois du mar

 

ché, Carter refuse de s’inscrire dans une histoire en progrès. Les projets qu'il caresse restent encore largement tributaires du passé. Il a ainsi en préparation un album en hommage à Billie Holiday et un autre avec des vétérans tels que Harry Sweets Edison et Buddy Tate. Ce sont sans doute de bonnes idées commerciales à l'usage du grand public, mais l'amateur de musique e

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