Devoir de Philosophie

J-Ph. RAMEAU. 1683-1764 "Connaissance de la Musique" Directeur : P SALLET Boîte

Publié le 17/10/2012

Extrait du document

rameau
J-Ph. RAMEAU. 1683-1764 "Connaissance de la Musique" Directeur : P SALLET Boîte Postale 17 - (59) ROSENDAËL AVANT-PROPOS De nombreux portraits nous ont laissé de Jean-Philippe RAMEAU l'image d'un homme d'une maigreur singulière, légèrement voûté, au visage anguleux. "Je le voyais venir à l'aide de ma lorgnette, ce n'était plus qu'un long tuyau d'orgue en l'absence du souffleur", écrit l'un de ses contemporains. Jean-Baptiste LULLI (1), s'il était craint pour son humeur capricieuse et ses colères subites, suscitait néanmoins l'admiration grâce à sa science et à sa bonhomie. RAMEAU, lui, n'était guère aimé, qui fut déclaré "le mortel le plus impoli et le plus grossier de son temps". Créancier impitoyable, dur pour les autres comme pour lui-même, il rabroue de sa grosse voix ses proches, ses domestiques et ses musiciens. Égoïste, avare, misanthrope, à en croire GRIMM (2) ou DIDEROT (3), il est cependant modeste et "fuit les compliments parce qu'ils l'embarrassent et qu'il ne sait y répondre ". La solitude, à laquelle il voue un culte particulier, lui permet d'oublier la société, cette société qu'il exècre car il la trouve vide. Mais ses interminables promenades solitaires lui donnent la force d'ordonner les idées agitées qui l'embrasent, ou bien elles en font naître de nouvelles. Qu'un ami l'aborde à cet instant, RAMEAU, semblant sortir d'"une extase profonde ", a peine à le reconnaître. Seul son art l'intéresse, et il s'y adonne avec une ardeur passionnée. D'autre part, une volonté tenace l'aide à ignorer les intrigues et les complots qui se trament contre lui. Mais lorsqu'il engage le fer, il se livre sans retenue, avec impétuosité. Cettes, les ombres de ce portrait sont impressionnantes, mais le compositeur n'était pas homme à faire son propre panégyrique. Un fait semble cependant plaider en sa faveur et jeter le doute sur les affirmations les plus calomnieuses. En 1744, un jeune musicien sollicite quelques conseils de son aîné. Celui-ci répond avec une gentillesse, une simplicité et une modestie étonnantes chez un homme réputé hautain et égoïste. "Le besoin de comprendre est inné chez RAMEAU. L'instinct ne lui suffit pas; les lumières de l'intelligence lui sont indispensables et la musique, qui est son art, est aussi une science qu'il étudie avec passion'; écrit Louis LALOY. Faisant oeuvre de savant, le compositeur part de la résonance naturelle des sons pour repenser les règles qui régissent l'harmonie. Au contraire de LULLI, qui écrit les dessus et les basses de ses airs, laissant à ses élèves le soin de réaliser les parties intermédiaires, il donne la priorité à l'accord. RAMEAU n'est pas seulement un théoricien de la musique, il est aussi et surtout homme de théâtre. Pour lui, l'opéra est un spectacle complet où le plaisir des yeux a une part égale à celui de l'oreille. D'où la multiplicité des ballets qui, dans ses oeuvres lyriques, viennent détendre le spectateur en lui apportant un élément de diversité. La danse, il est vrai, est en contradiction apparente avec la définition même de l'opéra, spectacle essentiellement dramatique, et J.-J. ROUSSEAU (4) ne manquera pas de le souligner. Mais il n'importe : RAMEAU restera une sorte d'enchanteur pour qui l'homme, à l'image de l'enfant, a besoin de surnaturel et de féérie afin de compenser une existence terne et routinière. Marie-Louise MANGOT, fille d'un musicien du roi et âgée de 19 ans. "Madame RAMEAU est une femme honnête, douce et aimable, qui a rendu son mari fort heureux; elle a beaucoup de talent pour la musique, une fort jolie voix et un bon goût de chant". Le compositeur, devenu père en 1727, cherche à améliorer sa condition matérielle. Les orgues de l'église Saint-Paul étant vacantes, il se présente au concours, résolu cette fois à saisir sa chance. Hélas, Dame Fortune a aussi ses caprices. Jadis dédaignée par le musicien, elle se montre hostile. Louis-Claude DAQUIN (7) lui est préféré. Malgré cet échec, sa réputation s'accroît, ses leçons particulières se multiplient et ses oeuvres lui attirent quelques admirateurs, mais aussi des détracteurs. Il accepte alors le poste d'organiste à Sainte-Croix-de-la-Bretonnerée (1732) puis, pour la deuxième fois, celui du collège des Jésuites. 1733 â 1752 (DE 50 à 69 ANS) = RAMEAU ET LE THEATRE Jean-Philippe, on le sait, fut un écolier médiocre, mais de ses années de collège, il a gardé le souvenir de quelques trop rares représentations lyriques. Or, LULLI n'a pas trouvé de véritable successeur dans ce domaine. Cependant, on ne peut pas écrire de musique dramatique sans librettiste. RAMEAU s'adresse donc à l'académicien Houdart de la Motte par une lettre dans laquelle il expose ses co...
rameau

« Marie-Louise MANGOT, fille d'un musicien du roi et âgée de 19 ans.

"Madame RAMEAU est une femme honnête, douce et aimable, qui a rendu son mari fort heureux; elle a beaucoup de talent pour la musique.

une fort jolie voix et un bon goût de chant ".

Le compositeur, devenu père en 1727, cherche à améliorer sa condition matérielle.

Les orgues de l'église Saint-Paul étant vacantes, il se présente au concours, résolu cette fois à saisir sa chance.

Hélas, Dame Fortune a aussi ses caprices.

Jadis dédaignée par le musicien.

elle se montre hostile.

Louis-Claude DAQUIN (7) lui est préféré.

Malgré cet échec, sa réputation s'accroît, ses leçons particulières se multiplient et ses œuvres lui attirent quelques admirateurs, mais aussi des détracteurs.

Il accepte alors le poste d'organiste à Sainte-Croix-de-la-Bretcnnerée (1732) puis, pour la deuxième fois, celui du collège des Jésuites.

1733 â 1752 (DE 50 à 69 ANS) · RAMEAU ET LE THEATRE Jean- Philippe, on le sait, fut un écolier médiocre, mais de ses années de collège, il a gardé le souvenir de quelques trop rares représentations lyriques.

Or, LULLI n'a pas trouvé de véritable Jean-Philippe Rameau successeur dans ce domaine.

Cependant.

on ne peut pas écrire de musique dramatique sans librettiste.

RAMEAU s'adresse donc à l'académicien Houdart de la Motte par une lettre dans laquelle il expose ses conceptions.

sans oublier pour autant de faire indirectement son propre éloge.

"//serait donc à souhaiter qu'il se trouvât pour le théâtre un musicien qui étudiât la natc:re avant de la peindre, et qui.

par sa science.

sût faire le choix des nuances dont son esprit et son goût lui aurait fait sentir le rapport avec les expressions nécessaires", affirme-t-il.

Mais une réputation de théoricien et de savant ne peut être que suspecte auprès d'un tel poète.

D'autre part.

RAMEAU, bien que connu honorablement, n'était pas assez célèbre pour que le dédaigneux Houdart de la Motte consentît à collaborer avec lui.

L'académicien fait la sourde oreille.

Heureusement.

la chance veillait : elle se présente enfin en la personne du Fermier général La Popelinière, l'un des plus riches mécènes de l'époque.

VOLTAIRE lui­ même, protégé de cet homme fortuné, fut le premier à offrir ses services au compositeur.

Hélas! leur tragédie biblique ..

Samson ..

ne fut jamais représentée.

C'est alors que, grâce à l'entremise du Fermier général, un deuxième librettiste est présenté au musicien : l'Abbé PELLEGRIN accepte de travailler avec RAMEAU, à la condition qu'une garantie de 500 livres lui soit versée en cas d'insuccès.

Une première représentation de "Hippolyte et Aricie" a lieu devant un auditoire res­ treint.

L'enthousiasme qui salue cette création apaise les dernières craintes de l'ecclésiastique.

Celui-ci, déchirant ostensiblement le billet souscrit par le musicien, affirme avec force: "Voilà votre caution, Monsieur, une pareille musique n'en a pas besoin".

Pourtant, l'ouvrage devait être accueilli plus froidement par le public et la critique.

La querelle des "Lullistes" et des "Ramistes" était déclenchée.

DIDEROT en prend acte dans "Les Bijoux indiscrets" en brossant un por­ trait humoristique de LULLI qu'il surnomme "Utmiutsol" et de RAMEAU "Urémifasollasiuttutut".

"Utrémifasollasiututut est excellent lorsqu'il est bon.

mais il dort de temps en temps; et à qui cela n'arrive -t-il pas? Utmiutsol est plus soutenu.

plus égal; il est rempli de beauté ", écrit le philosophe.

Toutefois, le demi-succès d"'Hippolyte et Aricie" ne saurait entamer l'inébranlable volonté de son auteur, lequel va conquérir la gloire grâce aux "Indes Galantes" et à "Castor et Pollux", représentés respectivement pour la première fois le 23 août 1735 et le 24 octobre 1737.

Le musicien MOURET (8) fut, dit-on, contrarié à un tel point de ce double triomphe que sa jalousie exacerbée le rendit fou: on dut l'enfermer à Charenton!. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles