IMPRESSION, SOLEIL LEVANT
Publié le 14/09/2014
                            
                        
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                                                                                                                            Impression , 	soleil  levant est une 	
hu ile 	sur 	toile 	hau te 	de 	48 	c m 	et 	large 	de  63  c	m.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Révélée 	au 	publi c lor s 	de 	la pre 
mière  exposition  des 	
"impression
nistes » 	en 1874 , 	elle 	ne tr	ouv e  pa s 
d '	acquéreu	r  à  c	ette 	époque 	et 	demeure 	dan	s la  c	ollec	tion 	de 	l'art iste 	jusqu 'à  sa  mort.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Elle 	est 	alors 	donnée  à 	l'Institut 	de 	France  avec 	les 	autr es  œuvres 
r	
estées 	la 	propriét	é de 	Monet 	et 	exposée 	avec 	elles 	au 	musée 	Marmottan .
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Paf! 	V'li! 	V'lan! 	Va 	comme 	je te pousse! 	C'est 
i n	
ouï, 	effroyable.	» Et encore 	: •Le 	pap	ier peint 	
à  l'état 	embryonnaire 	est 	enco	re plus 	fait 	que 	
cette 	marine-là.	» 	
Là 	est 	le p rinc	ipal 	reproche 	: Monet 	ne 	res	
pecte 	pas 	les 	règles 	du 	métier 	pictu	ral.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Celles	
ci veulent 	que 	la trace 	du 	geste 	du 	peintre 	soit 	
sinon 	masquée, 	du 	moins 	largemen	t  attén u	ée 	
par 	la 	superposition 	des 	couches 	: l'œuvre 	
doit 	avoir 	un 	caractère 	•achevé	» , elle 	doit 	être 	
débarrassée 	de 	tout accident 	et de 	tout 	relief 	
importun.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Or, 	dans 	sa 	toile, 	Monet 	ne 	tien	t pas 	compte 	
de 	ces 	im p	érat	ifs.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Partout, 	la touche 	demeure 	
visible	.
                                                            
                                                                                
                                                                    On 	suit 	les 	mouvements 	qui 	ont 	servi 	
à poser 	les 	fines 	couches 	de 	couleur 	(frottis	) 	
qui 	servent  à 	évoquer 	le ciel	, on 	devine 	les 	
gestes 	plus 	secs 	avec 	lesquels  le  peintre  a 	
croisé 	les 	touches 	grises 	pour 	suggérer 	mâts 	
et grues	.
                                                            
                                                                                
                                                                    De 	même	, rien 	n 'est 	fait 	pour 	dissi	
muler 	l' e m pâtement 	qui 	consti	tue 	le disque 	
du 	soleil.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Quant 	aux 	stries 	rouges 	et roses 	par 	
lesque	lles est 	rendue 	la lumière 	du 	couchant	, 	
elles 	forment 	un 	contras te  abrupt 	avec 	les 	
touches 	sombres, 	peintes 	horizontalement , 	
qui 	évoquent 	les 	vagues 	et 	la 	forme 	d'u	ne 	
barque 	avec 	deux 	passagers.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Suivant 	la hié	
rarchie 	habituelle , 	ces 	procédés 	relèvent 	de 	
l' esquisse  -et encore  seulemen t 	de 	
l'esquisse  sommaire, 	qui 	ne 	doit 	pas 	être 	
exposée, 	en 	tout 	cas 	pas 	expo	sée 	au 	titre 	
d 'œuvre  à part  entière .
                                                            
                                                                                
                                                                    Monet 	aura	it donc 	
l'audace 	d e 	faire 	passe	r un 	brouillon 	pour 	un 	
mo	rceau 	achevé.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
La 	conclusion 	de 	Leroy 	-	et de 	nom	bre 	de 	
ses 	contemporains  -est  qu e,  s i 	Monet 	en 	
use 	de 	la sorte	, c'est 	faut	e de 	sav	oir terminer 	
son 	paysage	, faute 	de 	connaissan ce s  tech 	
niques 	et 	de 	dextérité	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Sa 	peinture 	est donc 	
•attentatoi re 	aux bonnes 	mœurs 	artistiques	, 	
au 	culte 	de 	la forme	, au 	resp	ect des maîtres	», 	
e t  l'impressionni sm	e, 	un 	reg	roupem ent 
d 'i g	
norants 	et d 'anar	chiste	s.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Une 	autre 	logique 	
Oue 	Monet	, et les 	peintres 	qui 	travaillent 	dans 	
le même 	sens 	que 	lui, tels 	Reno	ir,  Si	sley 	ou 	
Pissarro, 	puissen	t se prévaloir 	d'une 	esthétique 	
réfléchie	, ses 	détrac	teurs 	ne 	peuvent 	le conce	
voir.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Pourtant, 	les 	paysages, 	les 	scènes 	de 	plein 	
air 	et les 	portraits 	exposés 	che	z Nadar 	obéis	
sen t à 	une 	logique 	simple.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Ils 	veulent 	représen	
ter la vie 	contemporaine	, et la représente	r aussi 	
exac	temen	t que 	poss	ible.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Or, 	celle	-ci comporte 	
ses 	singu l	ari	tés 	: des 	machines  nouvelles, 	
trains, 	bateau	x à 	vapeur	, des 	paysages 	neufs	, 	
usines	, villes 	avec 	des 	fiacres 	dans 	les 	avenues	, 	
des 	trottoirs 	et des 	bâtiments 	vivement 	éclairés 	
la nui	t.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ces 	sujets 	ne 	peuvent 	être 	figurés 	avec 	
les 	procédés 	classiques.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Le 	•léché	» d'une 	pein	
ture est 	acceptable 	quand 	il s 'agit 	de 	peind	re  le 	
clair-obscur 	d 'une 	bougie	, non 	lorsqu'on 	veut 	
rendre 	l'éclat 	blafard 	d'un 	bec 	de 	gaz	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Et 	la 	
modéra	tion 	des 	couleurs 	conv	i ent 	pou	r des 	
Le 	Port 	de 	Gênes 	vu 	
de 	la m er, 	Claud e 
Ge	llée, 	dit 	l e 	lorrain 	(Pari	s, mus	ée du 	
Lou	vre).
                                                            
                                                                        
                                                                    	D éjà, les 	peintr	es du 	XVlf 	siècle 	a vai e	nt tâch	é de 	re ndr e le 	jeu d	es 	
reflets 	du 	soleil 
s	ur l a  me	r.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
sujets 	allégoriques, 	belles femmes 	nues 	sur 	une 	
prairie 	de 	convention	, mais 	pas 	pou	r représen	
t	
er 	des 	bourgeois 	end	imanchés 	en 	tra	i n 	de 	
p ique-nique	r sur 	l'herbe.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Le 	renouvellement 	
des 	sujets 	impose 	celu i 	de 	la techni	que.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Chez 	Mone	t, la volonté 	d 'a d	apte	r la manière 	
de 	peindre 	au 	thème 	évo	qué 	passe 	par 	une 	
réflexion 	sur 	les 	conditions 	de 	la perception 	
visuelle.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Le 	peint re , 	qui 	traite  volont ie rs 	de 	
scènes 	s ituées 	en 	plein 	air,  s'	interroge 	sur 	la 	
mei	lleure  mani	ère 	de 	fixer sur la 	toile  l	es 	
variations 	des 	cou leurs  dans  le s o	leil ou 	
l'om	bre d'un 	st o	re.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il en 	vient 	ainsi	, au 	cou	rs 	
des 	années 	1860	, à se convaincre 	qu'une 	p lus 	
grande 	liberté 	dans 	la  d	ispositi	on 	des 	touches 	
picturales 	est 	nécessai	re 	pour 	rendre 	leffet 	
produi	t sur la rétine 	par un 	p ay	sage	.
                                                            
                                                                                
                                                                     C' est 	
cette 	quête 	d'un 	rendu 	exact 	de 	la sensation 	
v isue	lle  qui 	inspire	, d'une 	part 	la modif	ication 	
de 	sa facture 	et,  d'	autre 	par	t, le mot 	•imp	res	
sion	», qu'il utilise en 	1872.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Claude 	Monet 	
N é  à 	Pari	s  e n 	1840	, Cl aude 	Mon	et 
passe  sa  j eun esse  au Havr e, pui s, dès 	
1859	, vient 	à Par	is ,  résolu 	à devenir 	peintr	e m a	lgr	é  le s 	ré ti	ce	nces 	de 	son 	pèr	e.
                                                            
                                                                                
                                                                    Élève 	de 	G le y	re 	aux  Beaux-Art s, 	il 	s e 	lie 	d 'amiti é  av	ec 	Re	noir	, Ba	zill	e et 	Sisley	.
                                                            
                                                                                
                                                                    En  1863 , 	il déc ouvre 	la p einture 
de  Manet.
                                                            
                                                                                
                                                                     L'anné e  s	uivante , 	il peint  tout 	l'é té 	à Honfleur 	en  compagni e de 	Bazill e, 	de  Jongkind  et de  Boudin.
                                                            
                                                                                
                                                                     En  1865 , 	il est 	à Marlott e 	ave c  Pi	ssa	rro	, R e	noir	, Si sle y 	et 	Courb	e t, 	lequ el  lu i 	vient  financiè re 
ment  en a ide .
                                                            
                                                                                
                                                                    
C '	
est au 	cours 	de  ce s 	année	s que 	Monet , p e u 	à p eu , 	se 	conv ertit 	à la  pe	in	ture 	c la	ire 	et 	appr	o fo	nd	it  s	on 	expé	rien ce  de  pay	sagi ste.
                                                            
                                                                                
                                                                     Les  œ uvres 	qu 'il 	envoie 	au 	Salon 	s ont  souvent  refusée	s, 	et 	il c onnaît 	la 	mi sère.
                                                            
                                                                                
                                                                     En  1868 , 	apr	ès 	
une expos ition  au Havre , se s 	toil es 	son t 
sais ies  par  ses  créa ncier s.
                                                            
                                                                                
                                                                    
Ce pe nd a	
nt, les  lie ns 	entre  Monet  et 
R	eno ir  devie nn ent 	plu s 	étr oits.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Ils  pei	
gn ent 	ense	mb	le à la 	Gren	ouill	è re  e n 
1 869.
                                                            
                                                                                
                                                                     Les  année s  suivantes  sont 
c elle s 	du c	omb	at  i	mp	ress	ionnist	e.
                                                            
                                                                                
                                                                    M onet  tr a-	
vai lle 	à A rg e	nteu il 	et  su r 	la 	S eine .
                                                            
                                                                                
                                                                    Le 	scandale 	d ' Impression, 	soleil 	levan	t le 	r end 	cé lè br	e, e t  non  point  ric he .
                                                            
                                                                                
                                                                    En  1878 
e nco re,  c'	est  M an	et 	q ui 	lui 	p erm et,  en 	ac	het	an	t ses 	to i	les, 	d e 	s'ét	ab	lir 	à 	V é	theu il, 	où 	il pour su it  ses  reche rches 
s u r 	la  lu mi ère 	e t s es v	ariation	s.
                                                            
                                                                                
                                                                    	G râc e au  mar chand  Durand -Ru e!, 	le s 	ann ées 	1880 	voi	ent l'arti ste 	accéder  enfin 	à l a n o to rié té  et 	à l'ai sance .
                                                            
                                                                                
                                                                    	En  1883 , 	il 
s 'i nstalle 	à Giv	erny	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il v o ya ge  de 	plus 	en 	p lus , 	en 	It a lie, 	en  B	retagne,  en 	H olla nde 	e t 	s'é lo	igne 	de 	ses 	amis 	de 	lutte.
                                                            
                                                                                
                                                                    	À p art	ir d e  1891 , 	il entr	eprend 	ses 	«sé	ries	», 	M e	ules, 	Ca	thédrales 	et 
N y	mph	éas	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il fa it 	alors 	fig	ure  de 
p atri	arc he  de  l'i m	press ion ni	sme, 	alors 	mêm e qu e 	le 	mouve ment  n' exis te 	p lu s 	gu	ère	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ses 	expositions 	s u	sciten t 	l'e ng ou emen	t.
                                                            
                                                                                
                                                                    En  1922, 	il fai t don  à 	la 	F ran ce de 	la gran de  sé rie  de  Nym ph	éas 	pou r 	la quell e 	son  ami 	Clemencea u 	fai t 
am énage r 	!'Orangerie , con sécra tion  d'un 
p ei ntre  entré  vivant  dans 	
l'hi sto ire 	après 
a voi r été 	ins	ulté e t ig	nor é  de ux  déce nnies 
du	rant.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il meu	rt en  1926..
                                                                                                                    »
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