Histoire du mobilier
Publié le 29/11/2011
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Le grand bureau plat présente ses caractères définitifs sous Louis XIV. C'est souvent un meuble d'apparat qui se rencontre surtout chez les grands personnages, revêtant alors une décoration somptueuse de marqueterie et de bronze doré. Ordinairement, il comprend trois tiroirs placés sous le plateau, celui du milieu étant en léger retrait. Le cartonnier ou serre-papier est son complément logique, élément vertical, indépendant constitué d'un bas d'armoire et d'étagère, se plaçant en bout du bureau. Les petites tables à écrire diffèrent du bureau plat par des dimensions plus modestes et un maniement plus aisé. Leurs formes sont plus variées. Particulièrement pratiques, ces réductions de bureau plat sont très répandues dans les pièces intimes.
«
Les meubles sont peu nombreux.
Les lits sont de deux sortes, certains permettent de s'accouder pour les repas, lorsqu'ils peuvent contenir six personnes,
ils s'appellent « hexaclinon », les autres, lits de repos ou « lectulus » sont assez semblables aux nô tres.
Les tables ont des formes variées ; elles sont
parfois carrées, montées sur des tréteaux, reposent
sur trois pieds ou sur un pied unique généralement
en métal ciselé.
L'ébénisterie
de luxe connaît une
grande faveur, les incrustations sur bois sont de véritables mosaïques.
On apprécie tout particuliè
rement le citrum, bois odoriférant, et les meubles faits en cette matière se vendaient très cher.
Moyen Age
C'est à partir de la période médiévale que l'on
peut retracer l'histoire du mobilier, mais les connaissances que nous possédons au sujet de cette
période reculée sont incomplètes et incertaines.
Il y
a à cette lacune une explication simple et évidente :
peu
de témoignages matériels ont survécu et les meubles de bois ayant traversé · les siècles sont
d'une rareté extrême.
Aux quelques meubles subsis
tants, dont nous reparlerons,
il convient donc
d'ajouter le témoignage des textes, descriptions,
archives, inventaires, etc., ainsi que celui des docu
ments iconographiques tels que miniatures, tapisse
ries, sculptures.
C'est au
XIX" siècle qu'ont été
entreprises des études approfondies sur le mobilier
médiéval, par Viollet-le-Duc, Molinier, Cham
peaux, on
ne saurait être trop prudent au sujet des reconstitutions hâtives proposées par le premier,
non dénuées d'un certain romantisme ; les études
des deux autres offrent plus de rigueur et d'objecti
vité.
Au
XIII• siècle, le développement rapide des arts
et de l'industrie entraîne l'apparition des corpora
tions ouvrières auxquelles des privilèges sont
accordés par
Philippe Auguste.
En 1254, Etienne
Boileau, prévôt de Paris, décide de refondre toutes les ordonnances concernant les industries parisien nes ; en même temps sont définis et précisés les rapports entre ouvriers et apprentis.
A cette épo
que, le mobilier fait encore partie de l'activité des charpentiers.
Rapidement, ceux-ci abandonnent
cette activité aux huchiers, qui, en 1371, selon la
volonté
de Hugues Aubriot, prennent le nom de menuisiers.
C'est cette organisation que nous
retrouverons inchangée jusqu'au XVII· siècle.
Le caractère dominant du mobilier médiéval est
d'être surtout portatif.
Jusqu'au XVI", en effet, les châteaux n'ont pas de mobilier fixe et les voyages
incessants des souverains, des princes et des sei gneurs entraînent un déménagement permanent.
Du reste, le luxe réside souvent bien moins dans les meubles proprement dit que dans les orfèvreries, les tapisseries, etc.
Du
point
de vue technique, on assiste, durant le Moyen Age, à la mise en place des procédés d'as
semblage qui subsisteront inchangés jusqu'au
XVIII" siècle, tels que les queues d'aronde, les rai
nures et les chevilles.
Le tiroir semble déjà fréquent
au xv• siècle.
Le décor relève soit de la peinture,
soit de la sculpture ; la dorure à la feuille fait son
apparition ainsi que les marqueteries de bois inspi
rées par l'exemple italien.
Les bois utilisés sont
essentiellement indigènes : le chêne, le tilleul, le sapin, etc.
; on rencontre aussi le cèdre ou l'ébène,
importés d'outremer ; le décor peut faire appel à des matières non ligneuses telles que l'ivoire, l'or,
l'argent, l'étain.
Le décor sculpté, peu varié, utilise
surtout au xv· siècle des motifs de draperies, « motif à la serviette », d'étoiles ou de rosaces.
Le rôle des éléments métalliques est prépondérant : les serrures ont souvent une grande importance, la surface du meuble est fréquemment recouverte d'un
réseau de pentures en fer forgé qui le rendent
capable de supporter sans trop de dommage les transports incessants auxquels il est soumis.
D'une
manière générale, le mobilier de la période
gothique est très influencé dans ses structures
comme dans son décor par l'architecture.
Les meubles conçus durant le Moyen Age appartiennent à des catégories encore peu nom
breuses ; beaucoup sont destinés à être transportés
très fréquemment, aussi, comme
le prouvent de nombreuses mentions d'inventaires, les meubles
pliants ou portatifs furent-ils les plus répandus ;
malheureusement, nous n'en conservons aucun
exemple.
L'armoire est d'un usage très ancien, celle
conservée à Obazine (Corrèze) date du
XIII• siècle
et passe pour le meuble le plus ancien de France.
Ce meuble d'église décoré d'arcatures en plein
cintre et
de colonnettes relève encore de l'art
roman, la penture devait être son principal orne
ment.
D'autres armoires d'église sont conservées à
Bayeux et à Noyon.
Sans aucun doute, le coffre est le meuble le plus représentatif du Moyen Age.
Son rôle est multiple : on y range les ustensiles, les archives et toutes sortes d'objets précieux, on peut
s'y asseoir ; enfin, en voyage, on y serre tout ce que l'on transporte.
Plusieurs coffres médiévaux ont été
conservés en tout ou en partie, on y retrouve l'in
fluence de l'architecture et de la sculpture gothi
ques.
Les stalles d'église donnent une idée de la
structure des sièges et de la sculpture décorative
sur bois du xm• au xv• siècle.
Les plus intéres
santes sont celles de la cathédrale de Poitiers (XIII"), de la Chaise-Dieu (fm XIV"), de la cathé
drale de Lisieux {XIV"), celle de Rouen (1457) et
celle d'Amiens {1508-1522).
Dans
les intérieurs civils, outre les coffres et les armoires, on rencontre le dressoir, qui est destiné à
présenter, «dresser», des objets ou des mets.
A.
»
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