Histoire de l'opéra en occident
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
Quant à la mise en scène à l'opéra, elle rappelle encore, par son histoire, celle du théâtre. Même mise en place au début, puis même engouement pour le metteur en scène ensuite, à cette différence toutefois qu'une mise en condition faite de plans, de machineries et d'ambiances lumineuses ne suffit pas à l'opéra qui exige encore une compréhension claire de la musique. Là aussi la critique est aisée mais l'art difficile, qui oscille aujourd'hui entre la mise en scène classique d'opéra - relativement éloignée des rythmes de vie de notre époque - et un vérisme qui, pour être audacieux, se trouve souvent en complète contradiction avec les conventions du genre.
«
puntique permettant une meilleure compréhension
des paroles, pour en arriver vers la fin du XVI• siè
cle, au chant à voix seule avec accompagnement
instrumental, ou monodie accompagnée.
Cet
accompagnement d'essence harmonique s'organi
sant, se précisera la notion de base chiffrée qui
dominera la musique occidentale jusqu'après la
mort de Bach.
La
Camera/a du comte Bardi est le premier
opéra.
Réunis au palais du comte Giovanni Bardi,
quelques lettrés humanistes, sous l'inspiration du
luthiste Vincenzo Galilei (1520-1591) -père
de l'astronome -sont partis à la recherche de la
monodie des anciens Grecs, espérant ainsi retrou
ver l'essence du théâtre lyrique.
Le premier témoi
gnage de ces travaux sera la Dafné de Jacopo Peri, mais ce n'est que vers 1595 que se dégagera vérita
blement la notion d'une action dramatique complè
te et d'un poème composé pour la circonstance,
donc de la nécessité d'un livret.
Six ans plus tard, et
pour un adversaire de la famille Bardi -J.
Corsi
-, Jacopo Peri présentera le premier opéra qui
nous soit parvenu : Euridice, sur un livret de
Rinuccini et des chœurs composés par Caccini .
Néanmoins, malgré l'abondance des chœurs,
l'équilibre parole et musique n'y est pas réalisé,
cette dernière se trouvant être simplement la ser
vante d'un livret pompeux.
Un genre nouveau est
né avec Euridice, car il a immédiatement rencontré
un vif succès ; il ne lui reste plus qu'à trouver son
maître qui, tout en gardant cette notion d'un drame
musical, saura lui donner sa véritable grandeur et
le dégager du domaine des recherches intellectuel
les.
Ce maître s'appelle Claudio Monteverdi (1567-
1643).
Tour à tour au service des Gonzague à
Mantoue (1590-1612), de Crémone sa ville natale
ou de Venise, Monteverdi aborde tous les genres et
se passionne pour toutes les recherches, qu'elles
soient spirituelles, musicales ou alchimiques.
Il a bien sûr assisté aux premières repré
sentations d' Euridice et a été aussitôt frappé par les
possibilités du genre, mais ce n'est que sept ans
plus tard, à la mort de sa femme Claudia, qu'il
donnera son Oifeo.
S'il ne s'est pas hâté de suivre
l'exemple de Peri, c'est parce que, bien que sincère
ment enthousiaste, Monteverdi émettait de sérieu
ses réserves quant à la domination quasi exclusive
du récitatif chez
Peri et, plus particulièrement, à
cette absence d'une polyphonie susceptible d'ap
porter un élément de variété.
Génie synthétique, Claudio Monteverdi n'avait
rien d'un révolutionnaire destructeur et ne désirait
nullement renoncer à la polyphonie ni à aucune des
richesses accumulées
au cours des siècles par l'évo
lution du langage musical.
Son Oifeo serait donc le lieu de rencontre entre l'ancien et le nouveau et
celui de l'équilibre entre le poème et la musique.
La première
représentation eut lieu dans la salle -
comble -
de l' Accademia degli Invaghiti.
La renommée du musicien étant déjà grande, on s'at
tendait à un événement exceptionnel et, de fait,
l'œuvre dépassa toute espérance.
Avec J'Oifeo, l'opéra avait commencé son histoire et, aussi, une
longue querelle qui n'est toujours pas éteinte : le parti de la musique, pris par Monteverdi, Lully,
Rameau, Mozart...
Ou celui du poème, pris par Peri, Gluck et ses émules.
Né à Florence, l'opéra
n'a gagné Je reste de
l'Italie puis celui de l'Europe qu'après avoir été
parrainé par deux villes italiennes qui, chacune à sa
manière, en ont précisé et l'importance et
le goût
auprès du public.
Rome tout d'abord, préparée au genre par tout
un passé de fëtes grandioses et une tradition musi
cale de haut lignage, et où l'opéra florentin a ren
contré un autre genre tout aussi récent : la cantate.
Courte scène où l'action est contée par un récitant
et au cours de laquelle les personnages s'expriment
directement (dont
Il combattimento di Trancredi e
Clarinda de Monteverdi en 1625 est un exemple),
la cantate va s'intégrer à l'opéra florentin et créer
ainsi un genre typiquement romain, nettement
démarqué des origines du drame musical.
Destiné à
être avant tout un grand spectacle, fëte pour les
yeux et les oreilles, l'opéra romain entrecoupe les
récitatifs d'airs divers, ajoute des ritournelles
confiées à l'orchestre ainsi que des chœurs et des
danses,
le tout cherchant à rompre l'austère gran
deur de ce qu'avait réalisé Monteverdi.
Parmi tout
ce baroque musical où la plus belle musique s'ap
puie parfois sur des textes médiocres,
il convient
toutefois de noter deux innovations qui vont mar
quer l'opéra italien.
La première fut le fait de Ste phano Laudi dont l'ouverture instrumentale du
second acte de son San Alessio se découpe déjà en
trois parties : allegro, adagio, allegro, forme qui
sera celle de la traditionnelle ouverture à l'Italien
ne ; la seconde, celle du musicien Vergilio Mazzoc
chi, inventeur du récitatif
quasi parlando qui sera
employé plus tard dans la forme dite opéra buffa .
La seconde ville fut Venise.
Contrairement à
Rome où l'opéra est resté longtemps un fastueux
divertissement pour la seule haute société romaine,
Venise a, dès 1637, inauguré les premiers théâtres
d'opéra -les
San Cassiano -ouverts au public
moyennant contribution.
Le prix des places étant
modeste -quatre lires -et les représentations coû
teuses
il fallut déjà, comme il en va de nos jours,
des subventions, subventions que donnèrent les
grandes familles de la ville.
Mais
le genre connut
de la sorte un tel succès auprès des gondoliers,
petits commerçants et artisans, qu'il en subit rapi
dement une mutation importante, les librettistes se
voyant contraints d'abandonner les sujets mytholo
giques pour d'autres plus romanesques et aux intri-.
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