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GRUNEWALD Matthias : CRUCIFIXION

Publié le 19/09/2012

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Propriété au XVIIe siècle du duc Guillaume V de Bavière, la Crucifixion esttombée quelque temps dans l'oubli ; ellea réapparu surle marché de l'art, dans de très mauvaises conditions, en 1922. Conservé dans la collection Schoene...

« I GRUNEWALD Matthias CRUCIFIXION Vers 1510-1520 Peintre allemand Analyse •& Cette œuvre, extrêmement dramatique, illus tre le thème de laCrucifixion,déjà représenté par Grùnewald dans un autre tableau de petit format, aujourd'hui au musée de Bâleet annonce le grand retable d'Issenheim, considéré comme le chef-d'œuvre de l'artiste. La tension est encore plus grande ici que dans le tableau de Bâle : elle est exaspérée à la fois par les choix stylistiques et par la palette chromatique.Lespersonnages se détachentsur un ciel sombre et menaçant, à peine éclairé par la lumière pâle de la petite lune figurée en haut à droite : tordus et vrillés sur eux- mêmes, ils assistent avec une grande souffrance à la Passion du Christ.

Jésus, le corps brisé et mor tifié est suspendu à une croix faite de troncs à peine dégrossis et dont l'axe horizontal ploie sous le poids du supplicié : on dirait une arbalète ten due, avec sa flèche prête à s'élancer vers le ciel. Le contour fluide et vibrant des personnages, leursvêtements déchirés,leurs mains noueuseset le dessin de leurs membres, soumis à des posi tionsartificielles, accroîtencore lecaractère dra matique de la scène.

Ainsi le mouvement que picto NATIONAL GALLERY OF ART 181 a WASHINGTON XVIe siècle huile sur bois 61,5 x46 cm  saint Jean — blême, le visage émaciéet boule versé par la douleur — impose à ses mains, défie les lois anatomiques : pour les joindre l'une contre l'autre, il n'hésite pas à tordre l'articula tion de son poignet.Absorbées dans la prière, les deux saintes femmes semblent vouloir cacher leur visage auspectateur.

Lescouleurs, violenteset livides, sont à dominantefroide. L'œuvre U Propriété au XVIF siècle du duc Guillaume V de Bavière, laCrucifixion est tombée quelque temps dans l'oubli ; elle a réapparu sur le marché de l'art, dans de très mauvaises conditions, en 1922. Conservé dans la collection Schoeneà Essen, le tableau rejoignit plus tard la collection Koenigs de Haarlem avant de passer en 1940, grâce au legs Kress, à la National Gallery of Art de Washington. Le Wallraf-Richart-Museum de Cologne aconfié en 1938 larestauration de l'œuvre àKlein. Le goût de Guillaume V pour la peinture de Grùnewald ^ Le duc de Bavière Guillaume Vappréciait et estimait grandement les tableauxdeGrùnewald ; aussi décida-t-il d'acquérir, un siècle environ après la grande époque de la Renaissance alle mande,plusieurs œuvres du peintre.

Il parvint notamment à acheter, comme nous l'apprend une lettre de 1613, leChrist outragé qu'abritait l'église capitulaire d'Aschaffenburg : ce bois est aujour d'hui conservé àMunich. Un document de la fin duxvne siècle nous informe également des trac tations faites par le duc pour tenter d'obtenir le Du même peintre :PICTO 1£ ©Nardini Editore, 1994. Liriade là181 confranc grand polyptyque réalisé pour l'église du couvent de Saint-Antoine à Issenheim.

Guillaume V pos sédait en outre cette petite Crucifixion : peut-être s'agit-il de la même Crucifixion que possédait avant lui lechanoine Reitzmann. Le duc tenait ce bois pour une œuvre de grande valeur et pour la plus « naturelle » de toutes les Crucifixions pein tes par Grùnewald : il lafitd'ailleurs graver sur cuivre par Sadeler en 1605. La gravure fit connaî tre l'œuvre, abondamment diffusée et copiée par les artistes baroques. Photo National Galleryof Art, Washington. »

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