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Greco : L'ENTERREMENT DU COMTE D'ORGAZ

Publié le 14/09/2014

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L'Enterrement du comte d'Orgaz est une huile sur toile de 480 cm de haut sur 360 cm de large.
Peinte par Greco entre 1586 et 1588, elle est conservée depuis l'origine dans la chapelle funéraire du comte d'Orgaz, dans l'église Santo Tomé. à Tolède.
Greco
Domenikos Theotokopoulos, dit Greco (ou le Greco), est en 1541 en Crète, île qui appartenait alors à Venise.
Formé dans le milieu des -peintres de madones« de Candie, il arrive à Venise en 1567, où il tra­vaille dans l'atelier de Titien. En 1570, il séjourne à Rome, puis revient à Venise, où il demeure jusqu'en 1576.
À cette date, il part pour l'Espagne Il est à Tolède en 1577. Aussitôt , les commandes affluent, importantes : on peut en retenir, notamment, outre l'Enterrement du comte d'Orgaz, la Vue de Tolède (Tolède, musée de Greco) et le Laocoon (Madrid, musée du Prado).
 
Le peintre meurt en 1614.

« L'En terre ment du com te d'Orgaz es t u ne huile s u r toi le de 4 80 cm de h aut s ur 3 60 cm d e large.

P eint e par Gre co entr e 1586 et 1588 , e lle est co nservée depu is l'or ig ine dan s la cha pelle fun érai re du comte d 'Orga z, dan s l'église S ant o To m é, à Tol èd e.

Le message de la Réforme catholique Le texte que lit le prêtre à ce moment de la liturgie est, forcément, l'hymne ln Paradisum , composé au !X' siècle : •Oue les anges vous conduisent au paradis; qu'à votre arrivée, les martyrs vous reçoive nt, et qu'ils vous mènent dans la cité sainte de Jérusalem.

Oue le chœur des anges vous accueille, et qu'avec Lazare, pauvre jadis, vous ayez la vie éternelle. • Ces paroles ont peut-être inspiré la conception de la partie supérieure du tableau, à propos de laquelle le contrat de commande se montre laconique.

Certes, Laz are n'est pas rep résen té, ni •la cit é sainte de Jérusalem • .

Mais la cour céleste est là, avec, autour du Christ, les anges et chérubins, les saints - la Vierge e t Jean ­ Baptiste, à l' avant; Pierre , à gauche, avec les clefs du parad is - et les gran d s personnages de l'Église (au fond, à droite , avec les mitres ).

L'âme du mo r t est figurée au milieu du tab leau, sous la forme d'un peti t enfant dont le corps a la consistance et la couleur des nuées, et qui est su pp orté par u n ange.

Cette représentation, inspirée des anciennes images de dévoaon du XIV' et du 'IY siècle , donne à l'expression de la foi du peintre une forme délibérément naïve et presque populaire.

De même, la m is e en évidence des saints, qui sont représentés dans le ciel en train d 'intercé­ der pour l' âme d 'O rgaz, est le moyen qu'invente le peintre pour illustrer le rôle fon ­ damental que ceux-ci jouent comme défen­ seurs des âmes lors du jugement divin : c'est un des points essentiels du dogme catholique, et l'un de ceux que combattent le plus vive­ ment les théologiens protestants.

Mais le thème même du tableau, la commémo­ rat i on d'u n homme qui se d istingua par sa générosité , constitue à lui seul , en quelque sorte, une proclamation de foi catholique : ce que le peintre illust r e , en effet , est la récom­ pense d'une âme qui a mérité par ses bonnes œuv res d'accéder au paradis.

Or, si l'impor­ tance de la charité et des œuvres est défendue avec force par l'Église catholique au XVI' siècle, elle est niée à la même époque par les protes­ tants, qui affirment que la Rédemption ne sau ­ rait venir que d'un acte de foi (Luther) ou d'un choix gratuit de Dieu (Calvin ).

Une peinture extrêmement personnelle La nouveauté de la peinture de Greco tient au fait que ce credo est peint dans des formes et des couleurs tout à fait singulières.

La force de la vision s'expr ime dans l'invention d'un espace qui se prive désormais de toute archi­ tecture et de tout paysage pour rendre l 'impression de profondeur.

D u haut en bas de la toile, les formes se déploient , s'entremê­ lent parfois, longues et minces silhouettes indéfiniment étirées, ou nuages qui semblent les déchirures d 'un rideau.

Les couleurs de l'œuvre sont tout aussi sur­ prenantes.

La peinture est conçue en fonction d e contrastes violen ts, qui font se détacher sur un fond d'un noir profond des taches de L'Enterrem ent du comte d'Orgaz, Greco , 15 86 (Tol ède , ég li s e Santo Tomé).

lumière blanche formées par les fraises des spectateu rs et par l e sur plis d'u n des prê tr es, et des surfaces peintes dans des jaunes et des oranges éclatants.

On a évoqué, pour expli­ quer cette maniè re particul ière de peindre, les bizarreries du style maniériste qui triomphe en Europe à l'é p oque de G r eco.

On y a vu aussi l'intuition d'un style nouveau que les historiens de l'art, plus tard, appe lle le baroque.

Mais la peinture de Greco n'appa r­ tient qu'à lui seul.

Ce Grec, formé à Candie , influencé par Ven ise et qui travaille en Espagne, traduit sa foi mystique par des images entièrement personnelles, qu'on ne saurait réduire à aucun mouvemen t.. »

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