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Grand oral du bac : Le dessin animé

Publié le 18/11/2018

Extrait du document

UN ART TRÈS POPULAIRE

 

Le dessin animé, dans sa définition la plus large, existait bien avant le cinéma. Il a cependant su profiter de l'invention et du développement de ce dernier pour s'améliorer et se diversifier. C'est pourquoi le dessin animé offre aujourd'hui nombre de techniques et de courants différents susceptibles de convenir au plus grand nombre.

DU SPECTACLE AU CINÉMA

Des ombres chinoises

AUX FONDUS ENCHAÎNÉS

 

Bien que l'expression « dessin animé » suggère avant tout un film d'animation destiné, dans la plupart des cas, aux enfants, il n'en reste pas moins que, si l'on entend par « dessin animé » le fait qu'une image soit dotée de la capacité de se mouvoir, l'invention du dessin animé a préexisté - et de loin - à celle du cinéma.

En effet, dès avant le vie siècle en Chine puis dans l'ensemble de l’Asie, le théâtre d’ombres et les ombres chinoises

 

existaient déjà.

 

Mais ces spectacles, s’ils permettaient effectivement au public d’observer des images en deux dimensions mobiles, restaient néanmoins proches de la manipulation de marionnettes ou du mime.

 

Plus tard, au xixe siècle, Joseph Plateau, qui étudiait les phénomènes de persistance visuelle et d'impact de la lumière sur la vue, inventa le phénakistiscope, appareil qui, grâce à une roue composée de fentes tournant devant des dessins, donnait à celui qui les visionnait l'illusion du mouvement. À compter de cette découverte, on peut utiliser le terme de dessin animé.

D'autre part, à cette époque se sont également développés les flips-books, carnets sur les pages desquels un dessin était représenté. En brossant les feuilles du carnet

 

rapidement, les dessins créaient l'illusion d’un mouvement.

 

En 1863 apparaît d’ailleurs la technique du fondu enchaîné permettant de passer d'une image à une autre avec une transition douce.

Émile Raynaud

 

ET LES PANTOMIMES LUMINEUSES

 

La naissance du cinéma est alors imminente. Mais il n’est pas encore

inventé que déjà, le 28 octobre 1892, sont projetés au musée Grévin les premiers dessins animés en couleurs.

 

Ces « pantomimes lumineuses », comme on les appelait alors, étaient l'œuvre d'Émile Reynaud (1844-1918). C'est en 1876 que ce Français met au point le praxinoscope qu'il fait breveter l'année suivante. Cet instrument d'optique permet de créer un mouvement illusoire grâce à douze miroirs et à un tambour métallique à l'intérieur duquel se trouve une bande cartonnée représentant douze poses d'une image en mouvement. En faisant tourner le tambour, on voit l'image se reflétant dans les miroirs s'animer de façon harmonieuse. Cherchant à perfectionner son invention, Émile Reynaud crée en 1879 le praxinoscope-théâtre dans lequel les sujets se meuvent dans un décor fixe. Mais il faut attendre 1880 pour que Reynaud ajoute une lanterne magique à son praxinoscope et parvienne ainsi à projeter ses images animées sur un écran. Issu des techniques de l'imagerie animée, le cinéma fait son apparition en décembre 1895 avec la première projection du cinématographe des frères Lumière.

Après le cinéma, la télévision

COMME NOUVEAU DÉBOUCHÉ

Le dessin animé a été conçu avec et pour le cinéma. D’abord projeté en tant que saynètes ou courts métrages avant le film proprement dit, le dessin animé s'est très vite émancipé et est devenu lui-même un long métrage à l'affiche des salles obscures.

Mais l'arrivée et le développement de la télévision ont largement participé au bouleversement du paysage et du monde du dessin animé. En effet, dès l'entrée des postes de télévision dans les foyers, le dessin animé a fait partie intégrante des programmes.

Mais les stocks cinématographiques étaient loin de répondre à la demande des différentes chaînes, si bien que, rapidement des dessins animés ont été réalisés exclusivement pour la télévision.

 

Ces réalisations demandent toutefois un traitement spécifique : passage de 24 à 8, voire 4 images différentes par seconde, assistance par ordinateur, etc. La réduction du nombre d'images différentes

« La tendance est même aujourd'hui à la création d'images totalement numériques, c'est-à-dire à la conception d'images de synthèse.

Ce procédé n'a que peu de points communs avec le cinéma d'animation traditionnel.

Quelques dessins animés issus de cette technique ont déjà fait leur traditionnel.

En effet, en mettant en contact per.;onnages de dessin animé et acteurs réels, ce film, révolutionnaire lors de sa sortie, est une véritable prouesse technique.

Mais au-delà de la performance cinématographique pure, il faut en noter une tout autre : pour la première fois, des personnages des studios Disney partagent l'écran avec ceux de la Warner.

DIVERSITÉ DES FILMS LA SUPREMATIE AMtRICAJNE Grâce aux découvertes d'Émile Cohl et sous son impulsion, le dessin animé connu� en France, une période de développement intense.

Mais très vite, la suprématie américaine en ce domaine allait s'exprimer.

Déjà, en 1909, Winsor McCay inventait le personnage de Gertie le Dinosaure qui allait être à l'origine des innombrables créatures zoomorphes du dessin animé américain (Mickey, Donald, Woody Woodpecker ou encore le chat Sylvestre et Tom et Jerry).

Plus tard.

et sur les conseils d'�mile Cohl, George Mac Manus allait inventer le personnage de Snookums, le bébé insupportable.

En France, la Première Guerre mondiale stoppe la production.

Au contraire, les �lats-Unis profitent de cette période pour développer leur créativité et ainsi obtenir la quasi-exclusivité du marché mondial du dessin animé.

C'est l'époque où la pin-up Betty Boop (sous les pinceaux des frères Fleischer), sensuelle et séductrice, apparaît sur les écrans, ainsi que Felix the Cat (Pat Sullivan).

En 1930, Wall Disney (1901-1966), maitre incontesté du dessin animé, s'impose grâce au per.;onnage qu'il vient de créer : Mickey Mouse.

Dès lors, son style fait référence et les autres créations de son équipe de dessinateurs (Donald, Goofy, Pluto, Daisy, etc.) ainsi que les adaptations de contes (Blanche-Neige et les sept nains, Peter Pan, Cendrillon, etc.) ou de récits littéraires qu'il met en œuvre (Bambi d'après Felix Sallen ou La belle et le dochord inspiré d'un roman de � BI Ward Greene) - seront autant de sources d'inspiration pour les dessinateurs qui le suivront.

Son succès est tel qu'il doit fonder ses propres studios et que, près de 40 ans après sa mort, les dessins animés qui sortent de ses studios portent toujours sa griffe comme sa signature.

Mais Wall Disney n'est pas le seul à avoir révolutionné le monde du dessin animé ; les frères Fleischer (Betty Boop, Poprye the sailot'), la Metro­ Goldwyn-Mayer et Tex Avery (Tom et Jerry, Droopy), Walter Lantz (Woody Woodpecker), la Warner Bras (Bugs Bonny, Wil E.

Coyote, Sylvester, Tweety pie (Tifl), Speedy Gonzales), la 20• Century Fox (Mighty Mouse, Heckle et Jeckle) ainsi que quelques indépendants ont eux aussi largement contribué à asseoir la suprématie américaine sur le monde du dessin animé.

lES GRANDS COURANTS DU DESSIN ANIMt Espace de création libéré, le dessin animé a toujours souhaité toucher un public le plus large possible.

Des enfants aux adultes, nul n'est ignoré par lui, bien au contraire.

• Lafidion le premier et principal courant du dessin animé est sans aucun doute celui de la fiction.

En elfe� à l'instar et sous l'Influence de la bande dessinée, le dessin animé a très tôt souhaité mettre en scène de véritables histoires complètes basées sur l'incontournable trinité dramaturgique : exposition­ développement-dénouement Ainsi, de nombreux dessinateurs ou réalisateurs se sont inspirés de contes populaires et littéraires (La Belle au bois darmont ou Cendrillon de Charles Perrault, Blanche-Neige des frères Grimm, La Petite Sirène d'Andersen, Le Livre de la jungle de Kipling, etc.) afin de les porter à l'écran.

Par ailleurs, et parallèlement à ces reprises, des fictions longues intégralement et exclusivement imaginées pour le dessin animé ont été produites: Le Roi lion, Stuart Little, Qui veut la peau deRoger Rabbit ?, Dumbo, etc.

Mais en ao.=::..:�-. ..r -"'-- -.r marge de ces longs-métrages sont également projetés des dessins animés plus courts et à l'esprit totalement différents.

Loin de la poésie parfois naïve et un peu mièvre du monde de Disney, des cartoons rythmés et explosifs proposent des histoires courtes composées sur le mode du " running gag ».

Parmi les plus célèbres d'entre eux.

crtons Tom et Jerry, Woody Woodprcker, Bugs Bunny ou encore les fictions de Tex Avery mettant en scène des per.;onnages tels que Droopy le chien lymphatique, Screwball Squirrel l'écureuil fou, ses célèbres " girls • ou encore le loup obsédé de jolies filles.

• Le dessin animé pour adultes Bien que visibles par le plus grand nombre et en particulier par les enfants, certains des dessins animés précités peuvent contenir des messages destinés plus particulièrement aux adultes.

Ainsi, le célèbre loup de Tex Avery, dont les yeux sortent de leurs orbites lorsqu'il se trouve en présence d'une belle femme, est-il une métaphore de l'homme qui devient un prédateur sous l'emprise de sa libido.

Fortement connotés sexuellement, les dessins animés de Tex Avery mettant en scène le loup peuvent être considérés comme des films pour adultes.

Mais dans les années 1940,Ie sexe n'en est encore qu'au stade de la suggestion.

Depuis les années 1970, le caractère tabou de l'érotisme a disparu de l'univers du dessin animé.

Avec Fritz the Cot (1972) de l'Américain Ralph Bakshi (d'après Robert Crumb) est franchie une nouvelle étape dans le dessin animé pour adultes : poésie, sexualité, « paradis art ifi ciel s » et philosophie sont abordés de manière tout à fait inédite, de sorte que le film a marqué toute une génération (sinon plusieurs) d'adultes.

Aujourd'hui, de nombreux dessins animés japonais, les mangas (au Japon, les spécialistes précisent qu'il existe une différence entre dessins animés et mangas, ces derniers constituant une catégorie bien à part) proposent des histoires érotiques ou pornographiques exclusivement destinées à un public adulte.

• Le dessin animé engagé De même, de nombreux dessins animés, sous une façade humoristique, ont été réalisés afin de délivrer un message politique.

Il en était déjà ainsi dans Blitz Wolf (1942) de Tex Avery, qui se voulait une parodie antinazie des Trois Petits Cochons.

Le loup, pour sa première apparition, représentait et symbolisait la violence, l'hypocrisie et la méchanceté.

Le même message antinazi était d'ailleurs délivré dans L'Homme à ressorts et les SS (1946) du Tchèque Jiri Trnka.

LES GRANDS STUDIOS D'ANIMATION • Studios Disney Fondés en 1923 par Walt Disney et son frère Roy, les Hollywood Walt Disney Studios sont sans conteste les studios d'animation les plus prolifiques du monde.

Après avoir connu le succès grâce à la création du per.;onnage Mickey, Disney se lance dès 1938 dans le long-métrage.

Une multitude de chefs-d'œuvre à succès sortiront des studios Disney : Blanche-Neige et les sept nains, Ftlllfasla, Dumbo, Bombi, Cendrillon, Alice au pays des merveilles, Les 101 dalmatiens, Le Livre de la jungle ...

Les studios Disney ont survécu à leur créateur (mort en 1966) et fait perdurer son style à travers des films tels que La Petite Sirène, La Belle et la Bele, Le Roi lion, etc.

• Warner Bros Fondée en 1923 par quatre émigrants polonais, la Warner accueille en 1935 le cinéaste d'animation Fred Avery, surnommé Tex, qui deviendra rapidement le maitre inconsté du cartoon et le père de per.;onnages aussi célèbres que Bugs Bunny, Porky Pig ou Daffy Duck.

Toutefois, suite à une brouille, la Warner doit, en 1942, se séparer de Tex Avery et le remplacer par Bob D'autre part, une certaine école du dessin animé souhaitait également faire ressortir de ses réalisations un contenu philosophique, contenu que l'on peut retrouver dans les œuvres du Polonais Walerian Borowcryk ou dans celles du Japonais Yoji Kuri.

• Le dessin animé d'art Enfin, le dernier courant du dessin animé est celui caractérisé par une quête esthétique essentielle.

Certains dessinateur.; ou réalisateurs ont axé leurs travaux sur une recherche graphique et plastique, souhaitant faire de leurs dessins des œuvres d'art.

au même titre que certains tableaux.

Ainsi en est-il, par exemple, de Yellow Submarine de George Dunning (sur une musique composée par les Beatles), qui s'inspire fortement du pop art des années 1960.

De même, les dessins animés du Japonais Yoji Ku ri, en prenant à revers la quasi-totalité des règles du genre, symbolisent une recherche artistique moderne cherchant à réinventer le style du dessin animé.

TENDANCES ACTUELLES Il semble toutefois qu'aujourd'hui, si cette suprématie n'est pas contestée, de nombreux autres pays produisent des • longs-métrages d'animation ; c'es� entre autres, le cas de la France.

Des films de qualité tels que Le roi et l'oiseau (1980) de Paul Grimaul� Kirikou et la sorcière (1998} Clampett.

Des studios de la Warner sont nés les personnages de Sylvestre, de Speedy Gonzales ainsi que de Bip-Bip et le Cayatte.

·���� (MGM) Fondée en 1924 avec la fusion de trois sociétés, la MGM s'est illustrée dans le dessin animé grâce� trois cinéastes d'animation : Joseph Barbera et William Hanna qui y créent dès 1940, la série des Tom et Jerry� à partir de 1942, Tex Avery qui y inventera les per.;onnages de Blitz Wolf, de Screwball Squirell et de Droopy.

Entre 1934 et 1970, plus de 350 dessins animés sont sortis des studios MGM.

• Pixar Créés en 1986, 1es studios Pixar, spécialisés dans l'animation assistée par ordinateur et les images de synthèse, s'illustrent rapidement grâce à Luxo Jr, le premier court-métrage intégralement réalisé en images de synthèse.

Remarqués par les studios Disney avec lesquels ils s'associent - -· · NËMO en 1991,1es studios Pixar réalisent alors des longs­ métrages aux succès univer.;els: Toy Story, 1001 pattes, Toy Story 2, Monstres et Cie et Le Monde deNe•o.

� --·-�- de Michel Ocelot ou encore /es Triplettes de Belle ville (2003) de lES TIIPLETŒS DE BELLEYIU 41 Sylvain Chamet � en sont les meilleurs exemples et caractérisent la bonne santé de l'animation française.

VITAUTt DU TRAVAIL ARTISANAL Depuis l'Invention du cin ém a, le dessin animé n'a cessé de se développer et de progresser, si bien qu'il propose aujourd'hui des œuvres extrêmement abouties.

Ces évolutions permanentes font d'ailleurs peu à peu disparaître les dessins tracés à la main au profit d'images de synthèse réalisées exclusivement avec des ordinateurs.

Les nouvelles technologies sont en passe de remplacer totalement le travail artisanal des premiers créateurs de dessins animés.

Néanmoins, il importe de nuancer cette disparition du dessin animé artisanal.

Le travail des réalisateurs Peter Lord et Nick Park est remarquable en ce sens.

Leur long métrage d'animation (Chicken Run, 2000} utilise, en effet, des figurines en pâte à modeler, des décors ou des accessoires intégralement conçus et fabriqués.

Cette entreprise titanesque a pris trois ans mais illustre la vitalité du travail artisanal et créatif.. »

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