Grand oral du bac : L'architecture au xxe siècle
Publié le 18/11/2018
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LES CATHÉDRALES D'AUJOURD'HUI
Le style propre de l'architecture du xxe siècle s'illustre, dans un premier temps, par une rupture avec le passé, un rejet ou une redéfinition de nombreuses règles et conventions stylistiques héritées de la Renaissance et du classicisme. Ainsi, l'architecture moderne se libère des contraintes de la construction en pierre ou en bois en utilisant des matériaux industriels - notamment l'acier, le verre et le béton - dépourvus d’ornements et assemblés en volumes géométriques simples. Se développe alors un sens de l'espace qui répond aux contraintes de l'époque, économiques et démographiques notamment. Ce style nouveau ne s'impose pas totalement. Certains lui reprochent son absence de symbolisme, son austérité et sa simplicité, jugées excessives.
LA NAISSANCE DU MOUVEMENT MODERNE
• Avant que les nouvelles techniques n'aient généré tous leurs effets au service de l'architecture, on assiste dans presque toute l'Europe à la naissance de courants qui cherchent à rompre avec les styles historiques.
• Ainsi naît autour de 1900 un style à forte dominante décorative, baptisé « Art nouveau » à Bruxelles et à Paris, « Modem style » en Angleterre, « Florale » en Italie et « Jugendstil » en Europe centrale, avec un prolongement fécond et original à Barcelone.
L'Art nouveau
• Le style Art nouveau se caractérise par l'usage d'un grand nombre de matériaux et d'une ornementation souple et imaginative, d'inspiration naturaliste, qui élimine les formes classiques.
• Parmi les illustrations emblématiques de ce style figurent les réalisations bruxelloises de Victor Horta (1861-1947) dans lesquelles les courbes en fer se retrouvent non seulement au niveau des balcons, balustrades, fenêtres et portes mais aussi dans la structure elle-même du bâtiment.
• Hector Guimard (1867-1942), célèbre pour ses édicules d'accès aux stations du métropolitain en fonte moulurée (1900-1912), mais qui dessine également les plans de plusieurs immeubles du seizième
«
LE
COUUSIEI
L'ART Dtco
• La France, la Grande-Bretagne et
les États-Unis des années 1920 et 1930
restent plus ou moins insensibles aux
premières expressions du modernisme
initié par le Bauhaus que l'on nomme
aussi « style international ».
• Le style Art déco, un style commercial
veut rompre
les courbes
1 de
gratte-ciel
comme le Chrysler Building (319 rn),
bâti en 1930, et l'Empire State Building
(381 rn), construit un an plus tard,
à New York.
LA « MACHINE A HABITER »
· L'exception réside dans l'œuvre
de l'architecte
• En France, ce moderniste inspiré
développe le concept de « machine
à habiter >> qu'il illustre en réalisant
l'unité d'habitation de la Cité radieuse
à Marseille, construite entre 1947 et 1952.
• Ses visions urbanistiques prônent un
renouvellement radical de l'architecture
des villes : un habitat en hauteur, totalement
séparé des lieux de travail,
la création de voies de circulation
spécifiques pour le trafic automobile,
un sol au pied des immeubles rendu
à la nature et à la circulation pédestre.
L'ARCHITECTURE INDIVIDUELLE
• Son architecture individuelle tire profit
des possibilités sculpturales du béton
armé pour atteindre « l'effet magnifique
des masses dans la lumière ».
Elle se caractérise par la libération
du sol qu'autorise l'emploi de pilotis,
la division libre de l'espace intérieur
sans préoccupation de la structure
extérieure, l'usage de fenêtres
en bandeaux inondant de lumière
les pièces à vivre, la plantation
de jardins sur les toits en terrasse.
· Ces principales innovations
se retrouvent dans les plans de
la somptueuse Vi/ln Snvoye réalisée
à Poissy entre 1928 et 1931.
L'édifice
perché sur des pilotis donne l'impression
de flotter au-dessus du sol.
Ses larges
baies laissent pénétrer les rayons
de soleil tout au long de la journée.
Elles permettent aussi à l'habitant
des lieux de porter un regard circulaire
autour de lui et d'être ainsi en symbiose
avec la nature du parc environnant.
Cette villa demeure aujourd'hui encore
un exemple architectural par la liberté
de son plan intérieur et par sa lumière.
LA CONSÉCRATION DE
L'ARCHITECTURE MODERNE
UN STYLE AOAPft AUX BESOINS DU MOMENT
f------------- • Le style international, simple et
BÉTON AIMÉ ET MUR RIDEAU
• À l'instar du ciment chez
les Romains, la découverte du béton
armé a profondément transformé
l'art de construire, dans sa capacité,
dans sa rapidité et dans son aptitude
à reproduire les formes.
Les avantages
de ce nouveau matériau sont en effet
considérables : son armature de fer
augmente sa résistance et permet
une meilleure exploitation de l'espace.
Les très grandes portées sont désormais
possibles.
Le nombre et l'épaisseur des
points porteurs peuvent en outre être
sensiblement diminués, ce qui permet
d'aménager plus librement les cloisons
ou la façade d'un bâtiment.
• L'apparition du mur rideau est une
conséquence directe de son utilisation.
Ce mur extérieur qui ne supporte
aucun poids structural sert uniquement
à enclore la construction : il peut donc
consister en un mince revêtement
de verre, comme à l'aérogare
de l'oéi'OfiOif hrterrultlollol
de WIISII illg/u-Dfllles réalisé
par Eero Saarinen {1958-1962).
économe,
s'impose dans les années
1930.
Le contexte socio-économique
marqué par la crise qui frappe
simultanément les États-Unis
et l'Europe conduit à se détourner
de l'ornementation inopportune
et du gaspillage d'espace propres
à l'architecture décorative.
• Le style international, cet art moderne
au service de tous, est alors considéré
comme seul apte à proposer des
solutions claires et compétitives au
pressant problème du logement social.
• L'émigration aux États-Unis
de ses chefs de file allemands,
Gropius et Mies van der Rohe, favorise
largement sa diffusion outre-Atlantique.
L'ARCHITECTURE DES RtCIMES AUTORITAIRES
• Le style international ne pénètre pas
les pays de régime autoritaire -URSS,
Allemagne et Italie.
Cherchant
à promouvoir, chacun à leur façon,
une société nouvelle, ceux-ci
encouragent des styles architecturaux
qui rompent avec le passé pour
exprimer un présent glorieux.
l'exaltation de la puissance s'exprime
par une monumentalité « impériale >>
directement inspirée de l'Antiquité
en ce qui concerne l'Italie fasciste
et l'Allemagne nazie.
• Les deux pavillons, l'un nazi,
l'autre soviétique, érigés face à face
pour l'Exposition internationale
de 1937 à Paris, offrent une singulière
similitude d'inspiration.
LA
RECONSTRUCTION
• La Seconde Guerre mondiale
met un point final à cette période
de développement architectural.
Il faut attendre l'après-guerre
et la reconstruction des pays
européens dévastés pour voir l'activité
créatrice redémarrer.
• Cette reconstruction se fait dans
le cadre du style international comme
en témoigne le centre commercial
de Lijnbaan, à Rotterdam, réalisé
en 1953 par Van den Broek et Bakema.
• Ce sont les États-Unis, dont le
territoire a été épargné par la guerre,
qui reprennent alors le flambeau
de l'avant-garde.
C'est d'ailleurs en
Amérique que se sont installés la
plupart des architectes exilés d'Europe.
LE TRIOMPHE DU STYLE INTERNATIONAL
• La période de croissance des années
1950 et 1960 voit triompher le style
international aux États-Unis.
• Il inspire la conception d'Immeubles
de bureaux tels que la Lever House
à New York, réalisé en 1952 par
Gordon Bunshaft, membre de la grande
agence Skidmore, Owings & Merrill.
• Le style international est également
plébiscité par les institutions officielles
qui voient en lui un moyen de donner
une image moderne d'elles-mêmes,
qu'il s'agisse du siège des Nations unies
à New York {1952) ou du campus
de l'US Air Force Academy
à Colorado Springs {1956-1962).
• Cette consécration est avant tout
l'œuvre de Mies van der Rohe,
dont le modernisme se prête bien
à la production industrielle et
à l'assemblage d'éléments uniformes.
Aussi son architecture universelle
de verre et d'acier, réduite à son
essentialité -« une peau sur des os » -,
domine-t-elle rapidement l'architecture
publique américaine puis mondiale :
Seagram Building, à New York
(1954-1958) ; Federal Center, à
Chicago {1959-1964) ; Dominion Center
à Toronto {1963-1969) ; Nouvenu
Musée nntionnl à Berlin {1969).
• L'Américain d'origine finlandaise
Eero Saarinen {1910-1961) fait évoluer
le style international, en l'orientant
vers un expressionnisme à courbes
frénétiques, comme l'illustre
le terminal qu'il réalise pour la TWA
à l'aéroport John F.
Kennedy
de New York {1956-1962).
• Ces audaces se retrouvent aussi dans
les dernières œuvres de Frank Lloyd
Wright.
Ainsi conçoit-il, pour abriter
la collection d'œuvres d'art de Salomon
Guggenheim à New York, une forme
inédite de musée {1942-1959) organisé
autour d'une rampe de béton en spirale.
•
Louis 1.
Kahn {1901-1974) s'attache,
quant à lui, à définir une nouvelle
monumentalité, en conciliant
ses goûts classiques avec les principes
du modernisme, dans des œuvres
comme le Richards Medical Research
Building (1958-1961) de l'université de
Pennsylvanie à Philadelphie ou le Snlk
lnstitute {1965) de La Jolla (Californie).
À l'instar de Le Corbusier, qui a conçu
le plan d'urbanisme de la ville indienne
de Chandigarh et construit quatre palais
gouvernementaux à partir de 1951,
on confie à Kahn d'importants projets
dans les pays en développement
notamment le siège du gouvernement
de Dacca, au Bangladesh (1962-1976).
• Le Brésilien Oscar Niemeyer (né en
1907), enfin, trouve dans la souplesse
d'utilisation du béton armé un
parfait allié à son imagination baroque
pour réaliser ex nihilo la nouvelle
capitale de son pays, Brasnia (1955-
1960), ainsi que divers autres bâtiments
originaux tels que le siège parisien
du parti communiste français {1971 ).
POSTMODERNISME ET
NOUVELLES TENDANCES
LA REMISE EN CAUSE
• À partir des années 1960, une vague
de critiques et de remises en cause
se lève à l'encontre des préceptes
du style international.
Leur application
sans nuance ni discernement a,
il est vrai, souvent généré un urbanisme
déshumanisé : les « grands ensembles >>
de la région parisienne ont peu de choses
en commun avec la « Cité radieuse >> de
celui qui sera à tort pourfendu comme
l'initiateur des barres et des tours.
• Attaqué dans ses principes de base,
le style international s'éteint au profit
d'un style de remplacement :
le postmodernisme.
les architectes
qui illustrent ce courant revendiquent
l'individualité, la complexité
et l'originalité.
Conçues en termes
d'images et de symboles, leurs œuvres
exploitent des éléments structuraux
destinés à révéler la fonction de l'édifice.
• Dans les années 1980, l'architecture
postmoderne prédomine, notamment
aux États-Unis.
Parmi ses principaux
théoriciens figure Robert Venturi
(né en 1925), auteur de Complexity
and Contradiction in Architecture
(1966).
Reprochant à l'architecture
moderne son puritanisme et sa
monotonie, il encourage les architectes
à faire preuve de plus de fantaisie
et d'humour en n'hésitant pas
à associer des motifs d'échelles
différentes pour rendre les édifices
plus attrayants.
Il prône une architecture
contextuelle, symbolique et décorée
qui contribue à faire glisser le
postmodernisme vers le maniérisme.
UN COURANT PLURALISTE
• Très pluraliste, celte idéologie
va de pair avec une tendance
à la conservation et au réemploi
de bâtiments anciens comme la gare
d'Orsay, à Paris, transformée en musée
(1977-1986) par Bardon, Colboc et
Philippon aidés de Gae Aulenti
pour l'architecture intérieure.
• Le postmodernisme s'accommode
tout aussi
bien d'une
Tange 1913),
-• auœur du
complexe de l'hôte/ de ville de Tokyo
{1991), et Tadao Ando (né en 1941),
concepteur de l'espace de Méditation
au palais de l'Unesco à Paris {1995) et
de la Pulitzer Foundation for the Arts à
Saint Louis, aux États-Unis {1997-2000).
L' AVANT·CARDE
• Le postmodernisme englobe
également l'avant-garde « high-tech >>
qui recourt à la technologie
contemporaine comme source
d'images, de formes et de structures.
• Cette avant-garde est représentée
à Paris par des architectes comme
Jean Nouvel, auteur de l'Institut
du monde arabe {1987), ou
Christian de Portzamparc (né en 1944),
créateur de la Cité de ln musique
(1985-1995) ou encore l'Italien
Renzo Piano (né en 1937), coauteur
avec le Britannique Richard Rogers
(né en 1933) du Centre national
d'art et de culture Georges-Pompidou
(1971-1977), sorte de construction
à l'envers où l'ossature, les escaliers
mécaniques et les gaines techniques
sont rejetés à l'extérieur, libérant
un espace intérieur fluide et dégagé.
• L'avant-garde high-tech s'est
1
illustrée
outre-Manche, principalement
grâce au talent
de Richard
Rogers et de
Norman Foster
(né en 1935)
témoignent
respectivement le Lloyds Building
(1984), réalisé au cœur de Londres,
et le luxueux siège de la Banque
de Hongkong et de Shanghai (1986)
à Hongkong, un gratte-ciel d'affaires
à l'allure futuriste.
• Le succès remporté en France
la Ieoh Pei (1988)
par la
Grnnde Arche de la Défense du
Danois Otto von Spreckelsen (1989),
deux œuvres hors courant témoigne de
la vivacité de la création architecturale
contemporaine..
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