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Grand oral du bac : GEORGE ORWELL

Publié le 31/01/2019

Extrait du document

orwell

1984...

 

C’est ce que confirme l’anticipation du monde de 1984, roman qui apporte à Orwell une gloire universelle. Publié en 1949, il a été écrit l’année précédente: c’est pour cette raison que les deux derniers chiffres ont été inversés dans le titre -un simple trait d’humour de l’auteur.

 

L’Océania, qui couvre les États-Unis et l’Angleterre, est avec l’Eurasie et l’Estasie l’un des trois super-États totalitaires qui se partagent le gouvernement de la Terre. L’omniprésent Big Brother, son dictateur, règne en maître absolu sur l’État et sur le Parti unique. Sur les consciences également : de jour comme de nuit, chacun est surveillé par le «télécran», un appareil de télévision fonctionnant en sens inverse -«Big Brother vous regarde. »

 

La duplicité linguistique est érigée en mode de gouvernement: les quatre ministères de la Paix, de la Vérité, de l’Abondance et de l’Amour sont chargés de promouvoir respectivement la guerre, le mensonge, la pénurie et la terreur. À Londres, un citoyen d’Océania, Winston (comme Churchill) Smith (comme M. Tout-le-Monde), est justement fonctionnaire au ministère de la Vérité. Il est chargé de réécrire des articles anciens du journal officiel, le Times, et de remplacer les originaux. C’est ainsi que Big Brother cherche à modifier les conditions mêmes de toute pensée en détruisant les points de repère d’individus contraints de renoncer à conserver les traces de leur mémoire.

 

La nature humaine n’ayant pas été complètement brisée, Winston Smith tient un journal intime, acte grave, pour échapper à l’oppression régnante. Il tombe amoureux d’« une jeune fille brune à la bouche rouge». Bravant l’Ordre et Big Brother, le couple loue une chambre en secret, espace de liberté où s’épanouit leur bonheur criminel. Un jour, ils sont arrêtés, séparés et interrogés par O’Brien, grand dignitaire du Parti, dans une « pièce où l’obscurité ne vient jamais». Le tortionnaire révèle à Smith les fondements du systè-

d’éditeurs se dérobe. Seule la maison Secker and Warburg prend le risque de l’éditer à la fin de la guerre, en août 1945. Elle a été dûment récompensée: le roman a connu un succès éclatant.

 

L’action de La ferme des animaux se situe dans une ferme anglaise et ses personnages principaux sont les animaux de la ferme et quelques humains. Son thème décrit, sous une forme allégorique, la transformation d’une société démocratique en régime totalitaire. Pour se délivrer de la tyrannie humaine, les animaux chassent M. Jones. Après une brève période d’euphorie anarchiste, ils sont soumis à l’autorité des plus intelligents, et des plus antipathiques d’entre eux : les porcs, qui bafouent le septième commandement de la révolution («tous les animaux sont égaux»). S’étant réservé tout le lait de la

 

George Orwell portant un col de chemise élimé.

 

La photo de sa carte de presse le confirme, il ne prêtait qu’une attention limitée à sa mise vestimentaire.

NATIONAL UNION OF JOURNALISTS

 

7 John Street, Bedford Row, London, W.C.I ’Phone : Telegrams :

 

HOLborn 2258 Natujay Holb, London

 

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ferme et octroyé tous les pouvoirs, ils finissent par s’identifier aux oppresseurs qu’ils dénonçaient naguère. Ils se dressent sur deux pattes et créent la Nomenklatura, proclamant: «Quatre pattes c’est bien, deux jambes c’est mieux. »

 

Les principaux personnages de la révolution russe, Lénine, Trotski et Staline, sont incarnés par les chefs des porcs, respectivement Major, Snow-ball et Napoléon. Le reste de la communauté animale devient la victime d’un gouvernement qui n’hésite pas à allier violence et endoctrinement. Un matin, poules, moutons et chevaux constatent qu’il ne reste plus qu’un seul commandement inscrit sur les murs, le septième justement, mais dans une version améliorée: «Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres. »

orwell

« George Orwell tion qui le tenaille depuis sa tendre jeunesse et qui est avivée par la découverte, durant son expa­ triation, des écrivains contemporains -en particu­ lier James Joyce, T.S.

Eliot et D.H.

Lawrence.

L'entrée en littérature La carrière littéraire de George Orwell débute à Londres.

Habitant un logement misérable, il se mêle au petit peuple des quartiers déshérités de l'East End londonien.

Il porte des vêtements négli­ gés et fréquente des mendiants et des clochards, partageant la dure condition des damnés de la terre.

Paris l'attire également.

Tout écrivain, juge+ il, se doit d'y séjour ner.

Le voilà locataire d'une chambre d'étudiant miteuse au Quartier latin.

Il visite la capitale de fond en comble, ses lieux les moins reluisants mais aussi ses quartiers les plus charmants.

Ses premiers pas d'homme de lettres, Orwell les accomplit dans un article publié par le périodique appelé Monde, en automne 1928.

Un an plus tard, il est de retour à Londres.

Pour préparer son entrée en littérature, Orwell ne s'est pas contenté d'observer l'existence des sans-grade, des marginaux ; il a souhaité éprouver leur souffrance, partager leur sentiment de rejet sécrété par l'attitude de la société à leur égard.

Si cette démarche n'est pas dénuée d'arrière-pen­ sées littéraires, elle ne se borne pas à cela : elle est une manière d'évacuer le sentiment de culpa­ bilité né d'avoir servi l'Empire et l'impérialisme.

Un nouveau patronyme Sa première œuvre, Down and out in Fbris and Lon­ don (La vache enragée) en 1933, se fait l'écho de ses années d'errance et de formation.

Elle révèle les deux aspects essentiels de la démarche d'Or­ well: l'autobiographie et la réalité sociale.

Victor Gollancz, son éditeur, grand pourfendeur égale­ ment de l'injustice sociale, convainc son auteur de la publier sous un pseudonyme: il lui propose celui de George Orwell.

Eric Blair est mort alors que paraissaient les premiers comptes rendus litté­ raires favorables de La vache enragée: c'est du moins ce qu'a affirmé Orwell plus tard, loin de s'at­ tendre à un accueil aussi positif.

' Orwell (le deuxième debout à gauche) a servi six ans dans la police impériale en Birmanie : le temps de découvrir les réalités du système colonial, une expérience qu'il relate dans son roman Tragédie birmane (1934).

Son livre suivant, Tragédie birmane (1934), est une critique acerbe de la société impérialiste, qui pose le problème de la justice et du conflit entre les races en Asie.

Un texte trop acerbe, en vérité, I?Uisque Gollancz juge préférable de l'éditer aux Etats-Unis plutôt qu'en Angleterre.

L'engagement politique De l'analyse politique à l'engagement au service d'idées politiques, il n'y a parfois qu'un pas.

!.:an­ née 1936 offre à Orwell l'occasion de l'accomplir.

Il publie deux ouvrages d'analyse critique de la société: La fille du clergyman et Et vive l'As pidi stra.

Toujours désireux de connaître les conditions de vie du peuple, il se rend dans le nord industriel de l'Angleterre.

Il en rapporte ses observations sur les effets du chômage sur la popula tion dans Le Quai de Wigan: plus que jamais, il y défend ses conceptions socialistes de la société.

Cette même année, il épouse Eileen ......

À l'âge de quinze ans, George Orwell tombe amoureux de Jacantha Buddicom, une jeune fille de bonne famille.

//lui dédie ses premiers poèmes, la première expression d'un talent littéraire précoce.

O'Shaugnessy.

Cet événement décisif lui donne une nouvelle force morale, celle de soutenir ses opinions politiques non plus seulement par ses écrits, mais également par ses actes.

Il est l'ami de la classe ouvrière et se veut l'ennemi du fascisme.

En décembre 1936, Orwell part pour l'Espagne combattre les rebelles nationalistes soutenus par l'Allemagne et l'Italie fascistes.

Le voilà en Cata­ logne, sur le front, enrôlé dans les milices du PO UM, le Parti ouvrier d'unification marxiste rangé dans le camp républicain.

Officier, il est grièvement blessé à la gorge par un franc-tireur.

Rapatrié en Angleterre, il écrit La Catalogne libre (1939), dénonciation de la révolution qu'il estime trahie par les communistes et des méthodes stali­ niennes: en Espagne, il a vu, avec une angoisse croissante, les communistes tenter de prendre par tous les moyens, même les plus criminels, le contrôle des forces républicaines.

Il est mis au ban du parti communiste anglais.

Cette même année, il publie une fable, Un peu d'air frais: de tous ses premiers livres, c'est sans doute celui qui se rapproche le plus d'un véritable roman.

Il tente d'y concilier les exigences de l'art et ses convic­ tions politiques.

Toujours convaincu que les mots ne suffisent pas à renverser les totalitarismes, Orwell devient membre du Parti travailliste indépendant (ILP).

Mais la position pacifiste adoptée par ce parti lors de l'invasion de la Tc hécoslovaquie et de la Pologne par Hitler le déçoit.

À la veille de la guer­ re, Orwell tente de s'engager.

Il est réformé : les médecins militaires diagnostiquent une tubercu­ lose.

Il est néanmoins versé dans les unités de la défense intérieure du pays, la Home Guard.

Pour s'occuper et subvenir à ses besoins, il travaille pour la BBC, puis devient le chroniqueur littéraire de l'hebdomadaire socialiste, le Tribune.

En 1943, après la mort de sa mère, Orwell désire un enfant.

Mais persuadé d'être stérile, il adopte un garçon, qu'il prénomme Richard, comme son père.

En 1944, Eileen disparaît à son tour au cours d'une opération chirurgicale.

Orwell se jette dans le travail, au péril de sa santé.

Lors des douze mois qui suivent, il rédige pas moins de 120 articles, sans compter son œuvre de romancier : dès 1943, il s'est lancé dans l'écriture d'un roman, La ferme des animaux.

Il cherche une retraite hospitalière, qui lui permettrait de fuir Londres, et la trouve à Jura, une île de l'archipel des Hébrides, située à l'ouest de l'Écosse.

Accompagné de Richard, il espère y retrouver repos, vigueur et, surtout, goût de vivre.

C'est d'ailleurs à Jura qu'Orwell écrit son roman le plus fameux : 1984.

Sonia Brownwell Le goût de vivre revient peu à peu.

Et avec lui, l'envie de se remarier.

En octobre 1949, il épouse une radieuse beauté, rencontrée cinq ans aupara­ vant, dénommée Sonia Brownwell.

La cérémonie est célébrée dans la chambre même de l'écrivain, alors qu'il suit un traitement dans le service pul­ monaire de l'University Co !lege Hospital.

Orwell compte sur ce nouveau bonheur pour l'aider à surmonter la tuberculose qui l'épuise de plus en plus.

Il entend se remettre en forme en Suisse, où, en compagnie de Sonia, il passe sa convalescence, mais également les derniers jours. »

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