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Grand oral du bac : Arts et Culture L'ART DE LA PHOTOGRAPHIE

Publié le 06/02/2019

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paysagistes comme Ansel Adams (1902-1984), qui fixe les contrées sauvages des Etats-Unis, ou les portraitistes qui se distinguent par de puissantes études de personnages (portrait d’Auguste Rodin par Edward Steichen [1879-1973]).

 

En Europe, le pictorialisme est également de mise, mais d’autres courants surgissent au début du siècle, tournés vers l’avant-garde artistique. C’est ainsi que les futuristes italiens célèbrent la vie moderne, la vitesse et l’âge des machines, alors que les Allemands s’inspirent du cubisme et recourent au collage et au photomontage, deux procédés qui font les beaux jours de la satire politique et sociale.

 

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la montée du dadaïsme et du surréalisme pousse la photographie dans ses retranchements. Man Ray (1890-1976) voit en elle un outil idéal pour représenter l’étrange et dérouter le spectateur. Ses photographies « surréelles » font appel à toute la panoplie des effets techniques: photomontages, superpositions, solarisations (création d’auras autour des sujets). Même les défauts de développement et de tirage sont alors exploités pour leur valeur graphique. En marge de ce mouvement, la Nouvelle Objectivité (1925-1930) - un mouvement représenté par l’Allemand Gustav Hartlaub - s’attache à représenter simplement les lieux et les objets de tous les jours, mais en choisissant des angles de vue radicaux.

 

Après la Seconde Guerre mondiale, l’approche spontanée des scènes quotidiennes continue de

 

dominer la photographie réaliste où se dégagent des préoccupations d’ordre politique et social. D’autres courants, comme le pop art d’Andy Warhol (1928-1987), entretiennent des liens étroits avec l’art plastique et puisent leurs sujets dans la société de consommation.

 

Plus vénales, les images de mode ne sont pas exemptes de préoccupation artistique. Des photographes comme Norman Parkinson et Richard Avedon se distinguent en effet de leurs prédécesseurs en travaillant les instantanés de mannequins en mouvement, quitte à restituer les effets de flou, voire à opérer des cadrages insolites.

 

Le photographe engagé

 

La notion de reportage photographique est apparue au début du siècle, liée aux besoins d’illustrations de la presse. En France, le journal Le Monde Illustré fit à l’époque une grande consommation de clichés de ce type.

 

Depuis sa création, la photographie était naturellement destinée à relater les événements, comme l’avait fait avant elle la peinture historique. Déjà, dans la seconde moitié du XIXe siècle, les photographes avaient saisi les images de la guerre de Crimée (1854-1855), de la guerre des Boers en Afrique du Sud (1899^1902) et, à Paris, des tragiques massacres de la Commune (1871).

 

Outre-Atlantique, les photographes américains comme Matthew Brady avaient eux aussi quitté le confort des studios pour couvrir la guerre de Sécession (1861-1865), donnant des massacres

 

une image crue qui dénonçait d’elle-même l’absurdité et la cruauté de la guerre civile.

 

C’est de ce courant réaliste que sont issus, au xxe siècle, les photographes engagés. Parmi ces derniers, l’Américain Walker Evans (1903-1975) dresse un portrait sévère des inégalités dans le monde rural. Pour sa part, le danois Jacob Riis donne des rues de New York une image si désespérante que le président Théodore Roosevelt entreprit, au vu des photographies de Riis, une campagne de réformes sociales.

 

En Europe, l’Américain d’origine hongroise Robert Capa (1913-1954) se lance sur les champs de bataille et élève le reportage photographique au rang d’art à part entière, rapportant de la guerre civile d’Espagne des images fortes, émouvantes et remarquablement composées. Vétéran de cinq guerres au cours de ses dix-huit années au front, Capa finit par payer son audace de sa vie lors d’un reportage en Indochine.

 

En France, Henri Cartier-Bresson (né en 1908) rapporte des pays qu’il visite (Espagne, Italie, Mexique, États-Unis, Asie, Union soviétique) des clichés pris sur le vif, alliant simplicité et efficacité suggestives. L’œuvre de Robert Doisneau (1912-1994) témoigne de l’engagement intime unissant l’artiste et son sujet. Ainsi, Paris et sa banlieue sont à l’origine d’images chaleureuses et complices pleines de verve et d’humour.

 

Aujourd’hui, les faveurs du public vont au reportage documentaire (Raymond Depardon) et à la photographie artistique (Pierre et Gilles, Bérénice Abbott).

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« L'art de la photographie Dix ans plus tard, un nou veau procédé fut inventé: le collodion humide sur plaque de verre.

C'est une substance chimique tellement sensible qu'elle abaisse le temps de pose à deux secondes.

C'est une véritable révolution.

Alors que les procédés précédents ne permettaient pas de fixer les scènes de la vie courante (les vues de rue étaient désertes car voitures et piétons ne res­ taient pas en place assez longtemps pour impres­ sionner les plaques ), le collodion rend la photo­ graphie vivante.

Les temps de pose très courts permettent à l'opérateur d'être plus discret dans ses prises de vue, voire de s'affranchir du lourd trépied et de se lancer , caméra dans ses bagages, à la conquête du monde.

Le collodion s'impose trois décennies durant, jusqu'au début des années 1880 quand sont inventés successivement les plaques sèches (gélatine au bromure d'argent), d'un emploi plus aisé et qui abaissent le temps de pose, et le pro­ cédé sur support souple: le celluloïd ou '' pellicu­ le».

Ce procédé et l'appareil portable furent inventés par l'Américain George Eastman (1854- 1932) fondateur de la firme Eastman Kodak Company.

Dès lors, la photographie ne connut plus de limites.

Les temps d'exposition tombent à 11100", voire 11500" de seconde, et les avancées en matiè­ re d'optique donnent à l'image un piqué et une définition de plus en plus saisissants.

Seul le pro­ cédé couleur, malgré les premières expériences des frères Lumière, déçoit.

Difficile à mettre au point, souffrant d'un préjugé défavorable auprès des artistes et des intellectuels, la photographie en couleur resta longtemps le petit frère indigne du noir et.

blanc.

La réaction des peintres Dès son invention, la photographie impressionne les artistes peintres, qui ne savent pas s'ils doivent «apprivoiser», ou combattre cette nouvelle forme d'expression.

Nombreux sont ceux qui considè­ rent inévitable la fusion des deux genres -peintu­ re et photographie -et travaillent en ce sens.

Très tôt, l'habitude avait été prise de colorier à la main les daguerréotypes, et une véritable école se crée, où les artistes retouchent les photographies au pinceau et se disent " peintre avec la lumière».

L'engouement pour la photographie est par ailleurs indissociable du mouvement impression­ niste qui surgit en France et en Angleterre à la même époque.

Ces peintres, en quête d'une nou­ velle forme d'expression, comprennent tout le parti qu'ils peuvent tirer des études photogra­ phiques, qui ouvrent leur perspective sur la lumière et la composition.

Ils admirent notam­ ment les œuvres des photographes paysagistes, .......

Le Britannique Roger Fenton devint, en 1855, le premier photographe correspondant de guerre, en l'occurrence celle de Crimée.

Il en rapporta quelque 300 négatifs, dont cette vue du 4' régiment des Dragons.

Toutefois, le statisme qu'impose alors l'emploi du collodion humide le contraint à renoncer aux scènes de batailles.

On ne trouve donc pas chez Fenton les images terrifiantes que rapportèrent les correspondants de guerre lors des conflits suivants.

Cette image ......

de laguerre d'Espagne, où une réfugiée tente de sauver ses maigres biens après la mort de son cheval, est l'œuvre du phot()­ journaliste Robert Capa.

De tels clichés ont permis d'élever la photographie au double rang d'œuvre d'art et de témoignage historique.

où reflets de lumière et effets d'atmosphère sont saisissants.

La première exposition des peintres impressionnistes -loin d'être un hasard- eut d'ailleurs lieu dans l'atelier du photographe Nadar , à Paris, en 1874.

Dans un autre registre, même un peintre clas­ sique comme Eugène Delacroix comprend l'avantage qu'il peut tirer de ce nouveau procédé et exécute certains de ses portraits d'après des cli­ chés.

Il devient lui-même un excellent photo­ graphe, maîtrisant les lois de l'éclairage et de la composition.

Quant à Edgar Degas, qui en découvre les règles et la technique chez son ami Nadar , il s'intéresse tout particulièrement à l'étude du mouvement.

Ses peintures reflètent une recherche quasi-photographique de l'instan­ tané, et nombre de ses compositions s'inspirent du cadrage de la caméra.

Alors que la peinture fait face au nouveau médium, la photographie cherche de son côté à asseoir son indépendance et à se faire recon­ naître comme un art à part entière.

Le public l'a déjà plébiscitée, et les expositions universelles de Londres (1851), puis de Paris (1855) réservent aux photographies un accueil triomphal.

Des associations d'amateurs se forment: les «photo­ clubs».

Enfin, la fondation de la Société française de photographie ouvre la voie à la recherche d'une véritable esthétique photographique.. »

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