GIORGIONE : LE CHRIST PORTANT SA CROIX
Publié le 19/09/2012
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L'attribution de ce tableau à Giorgione n'est pas acceptée par l'ensemble de la critique. C'est Cavalcaselle qui le premierl'attribue à Giorgione en 1871 et à sa suite on assiste à une valse d'attributions : Venturi (1913) pense à « un sui veur anonyme et médiocre de Bellini «,
«
GIORGIONE
LE CHRIST PORTANT SA CROIX
Vers 1500
Peintre italien
Analyse
'♦■'Le panneau présente le douloureux visage
du Christ portant la croix sur laquelle il mourra
bientôt.
Son beau
visage est sillonné de larmes et
son regard mélancolique fixe le spectateur.
Il
porte la couronne d'épines que les soldats ont
posée sur sa tête par dérision.Il n'exprime
aucune colère, seulement ladouleur d'être aban
donné.
Le motif jaune d'or de ses habits, où un
symbole est inscrit en lettres arabes, rappelle
celui d'un des personnages des Trois philosophes
(Kunsthistorisches Muséum, Vienne).
Le style du tableau est très proche d'œuvresde
Giovanni Bellini traitant exactement le même
sujet (Accademia dei Concordi à Rovigo et
musée des Beaux-Arts de Toledo aux Etats-
Unis).
Le jeune Giorgione vit très certainement
ces tableaux dans l'atelierdu maître.
Il est possi
ble aussi que le tableau ait été commandé à
l'artiste quand il travaillait dans l'atelier de Bel
lini, alors le plus célèbre de la région.
Le tableau de Giorgione témoignede ruptures
stylistiques par rapport à l'œuvre de Bellini, dues
essentiellement àl'influence naturaliste de la
peintureflamande, bien connue à Venise grâce
aux échanges commerciaux entretenusentre la
sérénissimeRépublique et les Flandres.
PICTO
172
ISABELLA STEWART GARDNER
MUSEUM - BOSTON
XVIe siècle
École vénitienne
Huile sur bois 52,9 x42,3 cm
L'attribution de ce tableau à Giorgione n'est
pas acceptée par l'ensemble de la critique.
C'est
Cavalcaselle qui le premier l'attribue à Giorgione
en 1871 et à sa suite on assiste àune valse
d'attributions : Venturi (1913) pense à « un sui
veur anonyme et médiocre de Bellini », Hendy
(1930) pense à une œuvre de jeunesse de Palma
le Vieux, Heinemann (1962) est sûr qu'il s'agit
d'un Titien et Zampetti
(1975) est certain que
c'est un Bellini. Au-delà des controverses d'attri
bution, il est certain que l'œuvre a été exécutée
dans les premières années du
XVIe siècle.
S'il
s'agit bien d'un Giorgione, il est certainement
antérieur à la
Pala di Castelfranco de 1504.
L'œuvre
U Avant d'émigrer aux États-Unis, lepanneau
appartenait à la collection du comte A.
Zileri dal
Verme de Vicence. En 1898, Bernard Berenson,
célèbre critique d'art, l'achète comme œuvre de
Giorgione pour la richissime Isabella Stewart Gard-
ner qui réunit grâce auxconseilsde l'historien une
des collections d'œuvres etd'objets d'art italiens les
plus remarquables aux États-Unis. Aujourd'hui, la
collection Stewart Gardner est exposée au public.
En 1884, Morelli avait comparé cette œuvre avec un
des tableaux de la collection Taddeo Contarini cités
en 1525 comme œuvredeBellini.
Les clients de Giorgione
?Les informations relatives aux œuvresde
Giorgione présentes à Venise au XVIe siècle nous
sontfournies par unmanuscrit rédigé par Mar
cantonio Michiel et conservé à la Biblioteca
Marciana. Grâce à ce noble vénitien, proche des
intellectuels et desartistes de son temps, nous
savons que Taddeo Contarini possédait les Trois
Du même peintre : PICTO 169 à 179 CNardini Editore. 1992. VPC Larousse-Laffon pour l'éditionfrançaise1992
Philosophes (Kunsthistorisches Muséum,
Vienne), queGirolamo Marcello avait chez lui
Vénus endormie (Gemaldegalerie, Dresde) et que
Gabriele Vendramin, qui détenait la plus belle
collection de la cité, possédait La Vieille etLa
Tempête (toutes deux conservées maintenantà
l'Accademiade Venise).
Photo Nardini Editore..
»
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