GIORGIONE : LA MADONE ENTRE UN SAINT GUERRIER ET SAINT FRANÇOIS
Publié le 19/09/2012
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Par rapport aux retables de Giovanni Bellini, qui sont encore dans la lignée du XVe siècle, Giorgione a structuré sa scène selon un schéma pyramidal, plus géométrique que véritablement architectural, prenant pour fond un paysage et reculant la Madone...
«
GIORGIONE
LA MADONE ENTRE UN SAINT
GUERRIER ET SAINT FRANÇOIS
1504-1505
Peintre italien
Biographie
s^ Mystérieuse est sa peinture, tout aussi
mystérieuse est sa vie.
Vasari raconte dans
ses Vies, en 1568, que Giorgione était né à
Castelfranco Veneto vers 1477-1478 d'une
famille« extrêmement humble »et dont on
ne sait rien.
Son nom était en réalité Giorgio
(Zorzi en vénitien)que l'ontransforma vers
la moitié du XVIe siècle en Giorgione, « le
grand Giorgio », parallusion à « l'impor
tance de sa
physionomie » et à « la grandeur
de son âme ».
Nous n'avons que très peu de repères
datés dans la vie du peintre.
On peut lire à
l'arrière de sa
Laure, aujourd'hui à Vienne, la
date de 1506. Le 14 août de l'année suivante,
le Sénat de Venise lui passe commande d'un
« tellier », c'est-à-dire une vaste toile, desti
née à la salle des Audiences,et aujourd'hui
détruite.
En 1508, iltravaille aux fresques du
Fondaco dei Tedeschi(« l'entrepôt des Alle
mands »), inaugurant ainsi à Venise la
« manière moderne », comme dit toujours
Vasari.
Titien va aussi y travailler et considé
rera Giorgione comme son maître idéal.
C'est de ces années-là que l'on peut dater
ses œuvres de chevalet les plus célèbres, La
Tempête, le Portrait de vieille femme (à
l'Accademiade Venise) ou Les Trois philoso
phes de Vienne. Ce sont ces œuvres qui ont
donné naissance à une légende ambiguë et
fascinante, celle d'un artiste qui, durant sa
courte vie, brûla les étapes artistiques,reflet
de la culture complexe et raffinée de la
Venise du début du XVIe siècle.
Le 25 octobre 1510, Isabelled'Esté,
marquise de Mantoue, écrivait à Taddeo
Albano qu'elle avait appris la mort de
Giorgione. Albano répondaitle mois suivant,
confirmant lanouvelle : «ledit Zorzo est
mort il y a quelque temps, de la peste. »
Du même peintre : PICTO 170à 179 eNardini Editore. 1992. VPC Larousse-Laffont pour l'édition française, 1992
CATHÉDRALE SAN LIBERALE
CASTELFRANCO VENETO
XVIe siècle
École vénitienne
Bois 200 x152 cm
Analyse
^La composition de l'œuvre est ample,
monumentale : la Vierge tenant l'Enfant est
surélevée sur un trône aux lignes très simplifiées
mais qu'enrichissent de superbes tapis. Le fond
est un paysage aux tons chauds qu'éclaire une
lumière diffuse. Dans lebas du tableau, de part et
d'autre dupiédestalde la Vierge, un saint
guerrier et saint François se tiennent debout,
séparés du paysage par un paravent de velours
rouge.
Quel contrasteentrelabrillante armure du premier — dont l'identification n'est pas certaine : on hésite notamment entre saint Libéral et saint Georges — et l'humble robe de bure du second ! Par rapport aux retables de Giovanni Bellini, qui sont encore dans la lignée du XVe siècle, Giorgione astructurésa scène selon un schéma pyramidal, plusgéométrique quevéritablement architectural, prenant pour fond un paysage et reculant la Madone par rapport aux saints. L'image s'en trouve comme dilatée, acquiert un souffle plus vaste, tandis que la lumière et la couleur deviennent lescomposantes essentielles du tableau. L'œuvre U C'est l'unique retable que nous connaissons de Giorgione, peut-être leseul d'ailleurs qu 'ilait jamais peint. Ilfut réalisé pour la chapelle Saint-Georges dans lavieille cathédrale Saint-Libéral, laquelle fut remaniée auxvif siècle. Cette chapelle avait été commandée par lecondottiere Tuzio Costanzopour la sépulture de son fils Matteo, mort en 1504. Le blason des Costanzo apparaît d'ailleurs àlafois sur leretable etsur letombeau du jeune homme, encore visible sur place. On peut donc légitimement présumer que letableau fut commandé àl'occasion de lamortdeMatteo. Photo Nardini Editore, Florence, gMMjHMI|t|gHg|BU. »
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