Giorgio Strehler, l'enchanteur des tréteaux
Publié le 04/12/2018
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a été donné cinquante ans plus tard, en mai 1997, à Milan, pour marquer l’anniversaire du Piccolo, avant une série de représentations en mars 1998 au Théâtre de l’Odéon. Cette production, marquée par deux Arlequins sous un même masque de cuir noir (Marcello Moretti, Ferruccio Soleri), a fait le tour du monde, et ravi des centaines de milliers de spectateurs. De Goldoni, sont tout aussi inoubliables la Trilogie de la villégiature, créée durant la saison 1978-1979 par les Comédiens-Français à l’Odéon, Barouf à Chioggia et II Campiello, donnés en italien - bijoux de virtuosité déliée, et fleurons du théâtre populaire.
Car, si Giorgio Strehler eut jamais une préoccupation, c’est bien celle du public. Alors que Jean Vilar élaborait son « théâtre service public », il forgeait, lui, pas à pas, sa « morale du théâtre », par un répertoire ample et ambitieux : Gorki, Goldoni, Calderôn de la Barca, dès la première année du Piccolo, puis Ibsen, Tchékhov, Shakespeare, Pirandello, mais
Maître incontesté de la scène, le cofondateur du Piccolo Teatro de Milan s’est éteint le 25 décembre 1997, à l’aube. Il avait 76 ans.
Cinquante ans durant, il aura fait de l’art de la mise en scène un accomplissement esthétique et spirituel tout entier offert à un public qu ’il révérait. De Brecht à Goldoni, de Mozart à Verdi, il avait abordé, avec un bonheur égal, tous les répertoires, métamorphosant en éblouissants instants les œuvres les plus diverses, mêlant subtilement joie et mélancolie.
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