GIORDANO Luca : LUCRÈCE ET TARQUIN

« GIORDANO Luca LUCRÈCE ET TARQUIN 1663 Peintre italien Analyse "^Un homme bien vêtu tente de séduire, en vain, une femme dévêtue allongée sur un lit :celui-ci, défait, témoigne du corps à corps récemment survenu entre les deux personnages.

Un jeune serviteur noir assiste,terrifié, au drame.

On ne voit de lui que son profil, à droite de la compo sition.

La scène, transposée dans l'époque moderne, retrace un épisode de l'histoire romaine : à savoir le viol de Lucrèce, femme ver tueuse, par Sextus, fils de Tarquin le Superbe. L'œuvre appartient au cycle de Vénus dormant dans différentes positions commandé au peintre par Andréa d'Avolos, marquis de Montesarchio. La date et le format ont permis d'identifier cer tains tableaux de la série, comme Vénus et Cupi- don (collection George Encil)ou Vénus dormant avec un satyre (en dépôt au Palais Montecitorio, à Rome).

Luca Giordano a abandonné ici ses tonalités claires, optant pour des tons sombres et pour la manière vénitienne : celle de Titien plutôt que de Véronèse.

L'exécution de cette toile suit effectivement de peu le séjour de l'artiste dans la cité des Doges et dans d'autres villes italiennes. Giordano mit à profit ce voyage pour étudier directement les sources qui inspirèrentles Néo- Vénitiens et Rubens. picTo MUSEE NATIONAL DE 459a CAPODIMONTE, NAPLES XVIIe siècle Huile sur toile 138 x187 cm L'œuvre U Daté et signé en bas àgauche «Jordanus F. 1663 »,letableau appartenait àl'origine au marquis d'Avolos; il est entré en 1945 dans les collections du Musée national de Capodimonte. Ilexiste plu sieurs copies de cette composition : une version autographe, conservée à la Gemàldegalerie de Dresde ; un autre exemplaire abrité au Musée natio nal de Prague ;et, enfin, une version qui se trouvait jadis à Rome et dont on ne connaît pas, aujour d'hui, le lieu de conservation. Le Cabinet des gravu res de Copenhague possède pour sa part un dessin préparatoire àl'aquarelle. Luca Giordano et le renouveau de la peinture napolitaine rLa peste qui frappa Naples en 1656 boule versa en profondeur une société déjà fragilisée par d'incessantes révoltes sociales. Elle favorisa dans le même temps le renouveau de la peinture italienne.

La génération d'artistes influencée par le Caravage, et qui avait redoré dans la première moitié du xvnesiècle le blason de l'art napolitain, Du même peintre : PICTO 459 ©Nardini Editore, 1995, Liriade pour l'édition française, 1995. n'était plus.

Mattia Preti et le jeune Luca Gior dano prirent la relève en faisant évoluer cette peinture vers des solutions plus baroques.

Gior dano influença notamment de manière détermi nante les artistes locaux par ses compositions aérées, en harmonie avec les grands décors des palaisaristocratiques. Photo Giraudon, Paris.. »