Giacometti Alberto Sculpteur et peintre suisse
Publié le 01/04/2019
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Giacometti Alberto Sculpteur et peintre suisse
* 10.10.1901, Borgonovo, Italie
+ 11.1.1966, Coire, Suisse
Elève d'Antoine Bourdelle (1922-1925), il s'oriente vers la représentation simplifiée des formes humaines, sous l'influence du cubisme et des arts primitifs. Un moment rallié au surréalisme, il revient à la figure humaine pour la traiter dans des statuettes au volume démesurément étiré et dont la surface accidentée exprime un état d'inachèvement (\"Femme debout\", 1948). A leur tour, dessins et peintures figurent des personnages isolés, aux couleurs neutres et aux contours indécis (\"Portrait de Jean Genet\", 1955).
«
Alberto Giacometti
1901-1966
Sculpteur et peintre suisse.
Son père Giovanni (1868-1933) est lui-même un peintre
postimpressionniste, et Augusto Giacometti est son oncle.
Avec son frère Diego, futur
sculpteur-décorateur, il bénéficie d'un environnement familial favorable à son initiation
aux arts (c'est d'ailleurs à treize ans qu'il sculpte son premier buste d'après nature).
Après
un bref passage, en 1919 à l'École des arts et métiers de Genève où il s'initie à la sculpture
— et à l'art ancien qu'il copie dans ses carnets —, il fréquente à Paris l'atelier de Bourdelle
à la Grande-Chaumière (1922-1925).
Délaissant rapidement le rendu “ réaliste ”, il produit
quelques œ uvres qui témoignent de sa connaissance du cubisme et de Laurens en même
temps que de son intérêt pour les arts africains ou cycladiques ( Torse , 1925, Femme-cuiller ,
1926, Couple , 1926).
Mais il abandonne les volumes compacts pour travailler des formes
évidées, qui tendent à une représentation symbolique du motif ( Femme couchée qui rêve ,
1929).
Après sa rencontre avec Breton et Aragon, il se rapproche du surréalisme auquel il
apporte une contribution essentielle : jusqu'en 1935, ses sculptures-objets proposent des
formes organiques à fortes connotations sexuelles ( Cage , 1932) et des dispositifs oniriques
incluant un mouvement fictif ou potentiel ( Boule suspendue , 1930-1931, Main prise , 1932). La
Pointe à l' œil (1931) paraît dotée d'une cruauté d'autant plus insidieuse qu'elle est prise
dans une énigmatique froideur, et la Femme égorgée (1932), insecte dont les articulations
sont comme les ondes figées dans l'espace d'un cri entravé, apparaît comme un
chef-d' œ uvre, non seulement à cause de son invention formelle, mais plus profondément
par le sentiment d'horreur et d'impuissance qu'elle communique au spectateur qui la
surplombe.
Tous objets, écrira ensuite Giacometti dans une lettre à Pierre Matisse (1948),
“ allant dans des directions assez différentes l'une de l'autre ”, auxquels on doit ajouter le
célèbre Objet invisible (1934-1935) dont Breton commente l'élaboration dans L'Amour fou .
Mais ce n'est pas seulement pour définir une direction unique que le sculpteur met fin à ce
genre de production, c'est aussi parce que, assistant à une projection cinématographique, il
s'aperçoit que sesvoisins deviennent “ un spectacle totalement inconnu ” : le “ réel ”
brusquement lui paraît échapper à toute prise, et il va désormais s'acharner à reprendre
contact avec ce qui paraissait jusqu'alors ne poser aucun problème — une tête, une
silhouette, un simple verre d'eau qui, dira-t-il à D.
Sylvester, offre une complexité capable
de remplacer l'univers tout entier pour peu que l'on entreprenne de le voir en se défaisant
de toute préconception.
Ce retour à la figure entraîne une rupture définitive avec le
surréalisme (“ ancien sculpteur surréaliste ”, affirme laconiquement, en 1938, le
Dictionnaire abrégé du surréalisme à son propos) .
Ce n'est qu'en 1947, alors qu'il s'est remis à
peindre et dessiner d'après modèle, que Giacometti recommence à montrer son travail,
ayant défini ce qui se manifeste comme “ style ” nouveau mais qui constitue en fait le
symptôme d'une quête interminable.
“ Voir la réalité pour Giacometti, dit J.
Dupin, c'est
ouvrir les yeux sur le monde comme s'il venait de surgir pour la première fois ” : regard et
main de l'artiste sont également démunis face à un tel surgissement, et cet
appauvrissement risque d'aboutir à des œ uvres ratées.
Mais “ le raté, dit le sculpteur,
m'intéresse autant que le réussi ” : têtes, personnages, places publiques où se croisent des
corps décharnés, se succèdent pour cerner non seulement une improbable ressemblance,
mais les relations que le modèle entretient avec l'espace qui l'entoure et avec le sculpteur,
ultérieurement avec le regardeur.
D'où la reprise inlassable des mêmes figures (Diego,
Annette l'épouse, quelques proches), la multiplication des séances de pose — pour peindre
comme pour sculpter —, la réduction des silhouettes à des dimensions infimes, proches de.
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