Georges Brassens, le poète-troubadour et le croque-notes
Publié le 26/03/2019
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En 1972, le nouveau disque de Georges Brassens fait l'événement. Il en est ainsi depuis vingt ans, à chaque sortie de ses 33 tours. L'ours mal léché est devenu un mythe vivant, porteur de sensibilité, de tendresse, et héritier d'une certaine geste gaillarde.
Mourir pour des idées, d'accord, mais de mort lente, chante Brassens en 1972, s'éloignant de l'image du chanteur anarchiste, libertaire et marginal qui lui colle à sa peau de tendre bourru depuis vingt ans. Fidèle à ses sources traditionnelles d'inspiration, il chante aussi la tendresse (La Princesse etle croque-notes), lance deux titres gaillards (Fernande et 95 %) puis aiguillonne les gens « qui sont nés quelque part ». La livraison suivante, en 1976, fera place à ses autres thèmes favoris, dont ceux de la mort (Trompe la mort) et de l'humilité (Le Modeste).
En 1952, le Sétois monté à Paris écrit et compose pour Patachou qui pousse sur scène le timide auteur-compositeur. Ainsi commence la carrière exceptionnelle de cet admirateur de François Villon, de Charles Trénet et de la poésie française. De 1952 à 1981, quand la Ca-marde l'emporte à l'âge de 60 ans, la fidélité d'un public toujours plus étendu ne s'est jamais démentie, bien que ce poète perdu au XX\" siècle ait toujours eu horreur des trompettes de la renommée.
Faisant scandale avec Le Gorlle, il récidive deux ans plus tard en 1954 avec La Mauvaise réputation. Paradoxe, si les bourgeois et les croquants sont choqués, ils s'arrachent ses disques, tout comme les catholiques qui fustigent l'anticlérical mais louent la générosité de La Chanson pour l'Auvergnat. Brassens, en fait, dépasse les clivages et, surtout, n'est ni juge, ni méchant. Observateur avisé de son temps, ce fils d'artisan est aussi un orfèvre du texte poétique, ciselant les phrases jusqu'à trouver le mot juste, travaillant sans relâche ses accords en avouant pudiquement : ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare. Si l'Académie Charles Cros et l'Académie française récompensent la qualité de ses textes, seuls
les grands musiciens connaissent les complications que cache l'apparente simplicité de ses compositions.
«
Georges
Brassens Georges
Brassens, le poèt e ..
troubadour
et le croque ..
notes
En 1972, le nouveau disque de Georges Brassens
fait l'événement.
Il en est ain si depuis vingt ans,
à chaque sortie de ses 33 tours.
L'ours mal léché est
devenu un mythe vivant , porteur de sen sibilit é, de
tendr esse, et héritier d'une certaine geste gaillarde.
·
M ourir pour des idées,
d'
accord, mais de mor t
lente, chante Brassens en
19 72, s'éloignant de l'ima ge du
chanteur anarch iste, liberta ire et
marginal qui lui colle à sa peau de
te ndr e bourru depuis vingt ans.
Fidèle à ses sources traditionnelles
d'i nspir ation, il cha nte aussi la
tend resse (La Prin cesse et le cro que
notes), lance deux titres gaillards
(F ernande et 95 %) puis aiguillonne
les gens « qui sont nés quelque part ».
La livraison suivante, en 1976, fera
place à ses autres thèmes favoris,
dont ceux de la mort (Trompe la
mort) et de l'humili té (Le Modest e).
En 1952, le Sétois monté à Paris
écrit et com pose pour Patachou qui
pousse sur scène le tim ide auteur
com posit eur.
Ainsi comm ence la
carri ère excep tionnelle de cet
admi rateur de François Villon, de
Charles Tréne t et de la poésie fran
çaise.
De 1952 à 1981, quand la Ca
marde l'empor te à l'âge de 60 ans,
la fidélité d'un public toujours plus
ét endu ne s'est jamais démentie,
bien que ce poète perdu au XX" siècle
ait toujours eu horr eur des trom
pettes de la renommée.
Faisant scandale avec Le Gorille, il
récidive deux ans plus tard en 1954
avec La Mauv aise réputati on.
Para
do xe, si les bou rgeois et les
croqua nts sont choqués, ils s'arra
chent ses disque s, tout comme les
cathol iq ues qui fustigent l'anti
clérical mais louent la générosité de
La Chanson pour l'Auv ergn at.
Brassens, en fait, dépasse les clivages
et, surtout, n'est ni juge, ni méchant.
Observateur avisé de son temps, ce
fils d'ar tisan est aussi un orfèvre du
texte poétique, ciselant les phrases
jus qu'à trouve r le mot juste,
trav aillan t sans relâche ses accords
en avouant pudiquement : ce qu'il
faut de sanglo ts pour un air de
gu itare.
Si l'Acadé mie Charles Cros
et l'Ac adémie française récom
pensent la qual ité de ses textes, seuls les grands
musiciens connaissent les
complications que cache l'appar ente
simpl icité de ses compositions.
Artiste complet, Brassens cultive
l'amitié (Les Copains d'abord) et ne
se dépar tit jamais de sa simpl icité,
mal gré le suc cès constant et le
nom bre croissant de jeu nes chan
teur s qui le reconnais sent comme
leur maître.
Mieux, alors qu'il fait
salle pleine à Bobi no, à l'Olympia et
sur les grandes scènes de France, il
n' hésite pas à parrainer de jeu nes
tale nts comme Anne Sylvestre et
Jean Ferrat, poussant également son
talentueux ami Bobby Lapointe.
Georges Brassens chez lui, à Paris, en 1957
Une telle attitude généreuse
n'étonne pas, venant de celui qui
prend le parti du voleur face au
gendarme, du cocu, et de celui qui a
ma uvaise réputat ion.
Mais, trou
blant les habituels clichés, il sait aussi
sa luer le brave pand ore ou le
modeste curé, tout en remerciant un
larron (Stances à un cambrioleur).
Volontier s irr évérencieux, Brassens
tir e son chap eau à ses maîtres en
mettant en musique les poèmes de
Fort, Hugo, Richepin, Jammes et
Villon.
Alors que sa Supplique pour
être enterré sur la plage de Sète a
été entendue, c'est à lui que rendent
homm age les jeunes chanteurs en
inter prétant ses propres textes, et
l' État, en les enseignant aux écoliers.
1972
Les poètes de la chanson
française
1914-1988
Félix Leclerc
Moi mes sou liers fait
connaître le Québécois à son
arrivée en France en 1950.
Avec Le P'tit bonheur, Bozo,
Le Roi heureux et Le Tour de
l'ile, il entraÎne dans le
sillage de sa voix grave et de
sa gui tare toute une géné
ration de jeu nes chanteurs
canadiens.
Parmi eux, Robert
Charlebois et Gilles Vigneault,
avec lesquels il interprète en
19 74, à Montréal, un remar
quable Quand /es hommes
vivront d'amour.
Félix
Leclerc
1916 -1993
Léo Ferré
Au Vieux-Colombier où il
passe pour la première fois
en 1961, Ferré chante Jolie
môme et fait un triomphe.
Après ses débuts dans les
caves de Saint-Germain- des
Prés, à l'époque de La vie
d'artiste, le Monégasque
interprète avec talent Les
Anarchistes avant de devenir
en 1968, le cha ntre de la
jeu nesse et de la révolte,
tout en restant l'interprète
des grands poètes -Verlaine,
Ri mb aud, ...
-don t il fait
partie.
Léo Ferré
1929-1 978
Jacques Brel
À l'Olympia, en 1954, ce
jeune chanteur méconnu
passe en première partie de
Damia.
En 1961, il en est la
vedette et enchaÎne les
triomphes jusqu'à son
abandon de la scène en
19 67.
En 1959, Ne me quitte
pas le propulse au premier
plan alors qu'il raille avec un
imm ense talent tous les
conformismes.
Amsterdam,
Les Bonbons, Les Bourgeois
sont des classiq ues et La
Chanson des vieux amants Jacques
Brel
un grand moment de poésie.
19 30-1997
Barbara En 195 8, à l'Écl use, le public
parisien découvre la silho uette
de la longue dame brune.
Après avoir interprété Brel et
Br assens, ses propres
compositions, sa voix et ses
accompagnements au piano
lui assurent d'immenses
succès.
Elle remplit les plus
grandes salles en chantant
Dis, quand reviendras-tu ?,
Nantes, Ma plus belle
histoire d'amour, Gottingen Barbara
et L'Aigle noir.
77.
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