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Georges Braque

Publié le 09/04/2011

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Le 13 mai, naissance de Georges Braque à Argenteuil. Son père et son grand-père y sont entrepreneurs de peinture en bâtiment. En 1890, il quitte Argenteuil et continue alors ses études au Havre où il assiste aux cours du soir de l’Ecole des beaux-arts. A dix-huit ans, il vient à Paris comme apprentie chez un ami et ancien employé de son père. Il habite alors Montmartre et fréquente le soir les cours de dessin des Batignolles. Enfin après un an de service militaire au Havre en 1901, il s’installe définitivement à Paris et s’inscrit alors à l’académie Humbert où il fait la connaissance de Marie Laurencin et de Francis Picabia.

A l’automne 1904, il s’installe dans un atelier et commence à peindre seul. Son amitié pour Othon Friesz le conduit à adopter le fauvisme. Avec son ami Friesz, il se rend à Anvers durant l’été 1906 et s’installe de novembre 1906 à janvier 1907 à L’Estaque, petit port près de Marseille où il peint ses premiers tableaux fauves. A son retour, en mars 1907, il  présente au Salon des Indépendants six paysages rapportés de L’Estaque où il rencontre Henri  Matisse. La rétrospective Cézanne au Salon d’Automne est déterminant pour l’évolution de sa peinture. Ses toiles seront toutes vendues. Ce succès l'encourage et il retourne dans le Midi.

Ses toiles auront désormais un sentiment différent. Georges Braque est influencé par Cézanne : l'horizon remonte, les plans ne s'établissent plus en profondeur, mais en hauteur.

Cependant, il est bouleversé par les toiles de Picasso, notamment par 'Les Demoiselles d'Avignon', durant l'automne de 1907. En 1908, Braque et Picasso se voient presque quotidiennement : leur amitié se resserre. Dès lors, il fonde le mouvement cubiste avec ce dernier, changeant une perception de l'art vieille de plusieurs siècles : il ne s'agit plus d'imiter le réel cette fois, mais de le déconstruire.

En 1912, Il réalise les premiers papiers collés

En février et mars 1913, il participe avec trois œuvres à l'Armory Show de New York, avant d'être mobilisé en août 1914 et grièvement blessé sur le front. Il est alors démobilisé et retourne à Sorgues continuer sa convalescence et reprendre progressivement la peinture.

En 1919, Braque réalise une série de natures mortes dont certaines figurent à sa première exposition personnelle qui c’est déroulé du 5 au 31 mars. En 1920, il poursuit son travail sur les natures mortes et réalise sa première sculpture, "Femme debout".

Il réalise de nombreuses expositions entre 1920 et 1948.

En 1948, Braque reçoit le Grand Prix de la XXIVe Biennale de Venise, la première organisée depuis la guerre.

En 1949, il termine les premiers tableaux de la grande série des Ateliers et exécute les décors du Tartuffe de Molière à la demande de Jouvet. Lui qui ne s'était guère intéressé à la décoration va faire plusieurs travaux : en 1948, il sculptera la porte du tabernacle de l'église d'Assy, puis il exécutera les cartons de quatre tapisseries sur le thème du Guéridon. En 1952, il reçoit la commande d'un plafond pour la salle Henri-Il du Louvre : de grands oiseaux noirs cernés de blanc sur fond bleu. Ces mêmes oiseaux lui serviront de thème pour la décoration qu'il exécute à la fondation Maeght, à Saint-Paulde-Vence. En 1956, il crée cinq vitraux pour une chapelle de Varengeville, où il possède une maison. Deux ans plus tard, il termine la série des Ateliers et peint une suite sur le thème de l'Oiseau. Braque meurt en septembre 1963.

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« doit pas faire oublier que Braque est, lui aussi, un puissant inventeur.

En faut-il une preuve? Sa sculpture, si originale, ses plâtres gravés et coloriés en fournissent une, toutefois moins élo­ quente que la création qu'il a faite du Cubisme, de certaines de ses techniques les plus neuves­ papiers collés, utilisation en peinture des caractères typographiques, du faux bois, incorporation à la pâte de sable et de divers fragments d'o~jets -, et de tels, enfin, de ses procédés les plus révolutionnaires: refus de représenter des volumes sur une surface plane, et décomposition, corollaire, des formes en plans, dont l'agencement suggère modelé et profondeur; transparence des objets, résumés à leur plus simple expression, mais à leur expression indispensable et révé­ latrice; traduction des choses par leur coupe, leur élévation, leur projection sur un plan; remplace­ ment du point de vue unique traditionnel par la multiplicité des prises de vue; sacrifice de la couleur à la nécessité de renouveler l'écriture des formes; établissement des lignes selon la loi des contrastes; recherche des rythmes; ameublement égal de tout le champ à couvrir; mélange subtil de signes plastiques purs et de détails anecdotiques et réalistes; élaboration, en un mot, de tout un vocabulaire dont l'art entier s'est servi après lui.

Mais ce courage inventif va de pair chez Braque avec l'élégance sinueuse du dessin- tout en courbes et en contre-courbes-; la justesse de la couleur - un camaïeu mordoré où les valeurs suggèrent l'atmosphère et où l'unité est grosse de la diversité des nuances -; l'exquisité de rythmes mozartiens; la justesse des dimensions subtilement proportionnelles et clairement mensurables; l'exactitude attique, enfin, des constructions.

C'est ·dire que ses tableaux sont vraiment des tableaux, des objets organiques, dont l'essen­ tielle autonomie se voit encore accrue par la facture du peintre, dont la pâte nourrie, diverse, savoureuse, unit abondance et légèreté, décision et délicatesse, générosité de maître-artisan et souci, bien français, d'économie, de « rien de trop ».

1\!Iais ces tableaux-objets ne sont pas, pour autant, objets abstraits et morts: un amour les anime, celui de Braque pour les choses, les humbles choses des existences quotidiennes, qu'il sent si profondément qu'il arrive, comme Chardin, et en dépit de la même apparente objectivité, à en dire la vie secrète, et à faire même œuvre de peintre sacré.

Une guitare, une cruche, un pot à tabac- et c'est assez pour qu'il exprime l'ineffable mystère du monde, et qu'il rende sensible au regard et au cœur l'essence surnaturelle de la nature créée.

Aucun hasard, dans tout cela.

Un art voulu, et qui sait, pour atteindre le but qu'il se pro­ pose, celle de ses ressources qu'il sied de mettre en œuvre: la science de Braque et sa parfaite connaissance des exigences de son métier sont au service d'une lucidité qui calcule ses effets, avec re souci dominant, non pas de frapper fort, mais de frapper juste et avec discrétion.

Et ce qu'elle veut d'abord, c'est cacher son travail et sa virtuosité, pour atteindre au naturel, un naturel si pur que l'idée fixe de cet inventeur hardi est de dissimuler sa hardiesse.

Aucun esprit d'agressivité, chez lui.

L'originalité se réclame de la tradition.

Plus qu'à l'étonnement, il vise à la plénitude.

Et sa devise pourrait être r.elle du musicien Rameau: « Cacher l'art par l'art même», afin d'arriver à la suprême aisance, et à cette perfection si parfaite du classicisme, qu'elle semble naturelle, nécessaire même, inévitable.

Il faut être très grand pour mettre ainsi tous ses efforts à ne point le paraître.

Grand et bien élevé: la peinture de Braque est la suprême fleur d'une vieille culture très raffinée qui, même dans ses rajeunissements, reste courtoise, rare et attique: la séculaire culture française.

BERNARD DORIV AL Conservateur du ~fusée national d'Art Afoderne Paris. »

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