GAO QIBEI : Faucon chassant

« GAO QIBEI Faucon chassant Né en Mandchourie, 1672 Mort à Pékin, 1734 Très tôt, la peinture chinoise a annexé le prodi­ gieux répertoire de la calligraphie pour donner naissance à une voie picturale originale, le lavis à l'encre monochrome.

Le bouddhisme Chan, ou bouddhisme de méditation, vint vivifier cette pratique qui laisse une grande part à l'intuition et permet de rendre en quelques coups de pin­ ceau la nature intérieure du sujet peint, au-delà de l'apparence formelle.

Gao Qibei, natif de Mandchourie mais d'origine chinoise, appartient à ce courant pictural.

Portraitiste et excellent animalier, il fut, au XVIIIe siècle, le représentant le plus autorisé de la peinture au doigt et à l'encre.

En quelques traits sûrs et élégants, il isole son sujet : ce faucon qui fond sur sa proie.

La composition asymétrique qui répond au principe dit "tout dans un coin" permet un usage dynamique du grand espace vide qui semble contenir le vol futur de l'oiseau.

La contemplation émerveillée du réel sous ses aspects les plus humbles est une des grandes constantes du génie chinois.

Cette peinture elliptique, instantanée tant .dans le sujet que dans l'exécution, est pour le peintre une créa­ tion spirituelle, au même titre que la poésie.

Non daté Peinture à l'encre et au doigt sur papier Paris, Musée Guimet. »