G. ROSSINI. 1792-1868 AVANT-PROPOS "Faites- bouillir quatre opéras de Cimarosa (1) et de
Publié le 17/10/2012
Extrait du document
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vie du musicien, Celui-ci, en effet excédé par les libertés que le chanteur VELLUTI prenait avec sa musique, écrira bientôt tous les ornements de ses airs.
Allant de Bologne à Venise, de Venise à Milan, Rossini s'engage maintenant sur une nouvelle route qui le conduit à Naples.
Un certain BARBAJA, tenancier d'une maison de jeux et gérant
de deux théâtres, lui a fait miroiter les avantages pécuniaires d'un nouveau contrat.
Soucieux d'assurer la subsistance des siens, le maestro accepte avec joie "Si Barbaja avait osé, il m'aurait fait faire la cuisine.
écrira-t-il "
Or,
les derniers opéras n'ont pas déchainé un enthousiasme délirant, loin de là et le doute mine,
par instant, le bel optimisme du compositeur.
Toutefois, l'inquiétude qui l'assaille est atténuée
par un nouveau sentiment.
Rossini dont la vie sentimentale a été assez agitée jusqu'à présent est amoureux d'Isabelle COLBRAM, prima donna et protégée de Barbaja.
Il épousera la cantatrice
en décembre 1821.
Son premier opéra napolitain "Elisabeth d'Angleterre", bien qu'apparais
sant aujourd'hui comme l'ébauche d'une manière.
vaut à son auteur un triomphe.
Une seconde
pièce lyrique "Torwaldo et Dorliska "suit aussitôt, mais elle est accueillie un peu plus froidement.
Notre ami boucle une fois encore ses valises et signe un contrat à Rome.
"Le Barbier de Séville" sera créé deux mois plus tard, le 20 février 1816.
Rossini doit retourner à Naples où il donne successivement "Cendrillon" et "La Pie Voleuse".
En 4 ans, il ne composera pas moins de 15 partitions dont "Armide" (1817) - "Moïse" et "Riciardo e Zoraïda" (1818) - "Ermione" et "La dona del Lago" (1819).
Quelles sont les réactions des Napolitains? Tantôt enthousiastes.
tantôt froids, ils lassent peu
à peu Rossini par leurs capricieuses fantaisies.
1822 (30 ANS) -VIENNE
D'autre part, les offres de l'étranger se multiplient et quelques-unes sont particulièrement allé· chantes.
Aussi décide-t-il, en janvier 1822, de gagner Vienne.
En Autriche, il trouve une population toute acquise à sa musique.
Certes, il y a bien quelques admirateurs inconditionnels de HAYDN et de MOZART qui crient au scandale et s'insurgent contre "cette corruption du goût" mais il
s'en soucie peu: il veut rencontrer BEETHOVEN, "connaÎtre ce grand génie.
le voir fût-ce une
seule fois".
Rossini, qui a imaginé un musicien fier et volontaire, se trouve en face d'un vieil homme dans la
misère, accablé par la surdité et l'incompréhension de ses concitoyens.
Il repartira bouleversé
de sa visite.
1823-1829 (31 ANS A 37 ANS) -PARIS.
LONDRES
Le cycle infernal reprend, Londres réclame Isabelle Colbram.
Pour l'Italien, le chemin de la vieille Angleterre passe par la capitale française.
En novembre 1823, Paris l'acclame et donne en son
honneur diners, réceptions et spectacles exceptionnels.
La célébrité a sa rançon et Rossini, pour
faire plaisir à ses admirateurs, doit les distraire de ses talents de pianiste et de sa belle voix de
baryton.
Qui aurait pu penser que les Londoniens, dont la réputation de froideur est un fait établi,
accueilleraient notre héros avec autant de cordialité? Compositeur, accompagnateur, chanteur,
Rossini fait ici miroiter toutes les facettes de son talent.
Hélas, malgré le succès des représentations
d'"Otello" et de "Zelmira", le directeur du théâtre, en proie à des difficultés financières, ne peut rétablir une situation précaire, il est acculé à la faillite et le maestro n'est pas payé.
Un peu amer, celui-ci quitte Londres, les poches vides.
Et c'est vers Paris que se tourne maintenant son
regard.
Vers Paris, où les dieux de la musique s'appellent G RETRY, BOIELDIEU, MEH UL et surtout PAER, ennemi déclaré de l'Italien.
Rossini résiste très difficilement à la concurrence de toutes ces
gloires éphémères.
Seul ou presque, "Le Barbier de Séville", grâce à une traduction en français
de Castii-Biaze, dément un instant l'indifférence des Parisiens.
Les nominations de "Premier compositeur du Roi" et "Inspecteur général du chant", ne sont que de maigres compensations à
son infortune.
Mais que
diable! le maestro ne se décourage pas pour autant, il en a vu d'autres.
Sa nature optimiste
reprend le dessus.
Il lui faut se renouveler et un désir d'activité brûle en lui intensément: il donne "Moïse" en mars 1827.
remanie son "Maometto" et le fait jouer avec succès à l'opéra.
Deux
ans plus tard, c'est le "Comte Ory" qui est présenté aux Parisiens.
La partie semble gagnée.
Alors Rossini qui a excellé jusqu'à présent dans le genre bouffe, veut parachever son œuvre par
un opéra dramatique.
Il se retire au château de Petit-Bourg et travaille pendant six mois à mettre
au point "Guillaume Tell".
Cette œuvre, saluée triomphalement le 3 août 1829, semble être le point de départ d'une nouvelle manière, annonçant un Rossini plus expressif.
plus sobre, en un mot plus vrai.
Mais peut-on préjuger de l'avenir? Or, la nostalgie de l'Italie se fait doucement sentir.
Le père réclame son fils
et Giaocchino va donc séjourner à Bologne pendant un an..
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