Franz Schubert, un rayonnement tardif
Publié le 04/12/2018
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Incompris est peu dire : longtemps Franz
Schubert est resté inconnu, et cela dans la ville même de Vienne, d’où pourtant il ne s’est guère éloigné plus de cent jours au cours des trente-et-une années de sa vie. Dirigeant à 16 ans, pour le jubilé de l’église où il avait été baptisé, une messe de sa propre plume et s’y faisant applaudir, il pouvait croire sa voie tracée, sa célébrité acquise. Mais Schubert ne voulait ni paraître ni parvenir. Il composait. Il s’y tuait, trois ou quatre heures tous les jours, y usant ses yeux de myope derrière les petites lunettes cerclées de fer, qu’il oubliait parfois d’ôter pour dormir, indifférent à toute apparence, se satisfaisant de réunions informelles - baptisées « schubertiades » -dans quelque salon accueillant ou quelque jardin d’auberge pour faire entendre son œuvre, confiée à des voix et à des mains d’amateurs.
Le bicentenaire de la naissance de Franz Schubert (1797-1828) a donné lieu à une multitude de manifestations en forme d’hommages. Une reconnaissance que le compositeur n’a connue ni de son vivant, ni même l’année de sa mort, où ne fut organisée à Vienne qu’une seule soirée payante de concert public ! Aujourd’hui, qu’il s’agisse des Sonates pour piano, ou d’œuvres plus hermétiques, comme le Voyage d’hiver, tous les opus sont gagnants au palmarès des concerts et du disque. Si le phénomène peut irriter, du moins permet-il de découvrir toutes les facettes d’une inspiration, notamment celle du compositeur de lieder incomparables que fut Schubert.
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